Paul d'Ivoi - Les cinq sous de Lavarède

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– Des soldats?… Quel honneur!… ou quelle précaution!

– Oui, avec Hyeronimo «le Brave».

– Hyeronimo le muletier!

– Lui-même.

Dans l’autre hémisphère, tout comme en notre vieux monde, les femmes sont un tantinet bavardes, – surtout lorsqu’elles causent avec un élégant cavalier, fût-il en costume sommaire. Lavarède put donc à l’aise faire parler la gente Concha.

– Dites-moi, belle ranchera, savez-vous d’où lui vient ce surnom… Hyeronimo «le Brave»?

– Oh! tout le pays le sait aussi bien que moi.

– Mais, moi, je ne suis pas du pays.

– C’est à la suite d’une de nos révolutions, il y a plus d’un an… C’est lui, dit-elle fièrement, qui a donné le signal du pronunciamiento!…

– Ah bah!

– Oui… et il y a deux mois, quand on a renvoyé le président général Zelaya pour reprendre le président docteur Guzman, c’est encore lui qui a tiré le premier coup d’escopette.

– Alors son fusil est à répétition…

– Je ne comprends pas.

– Cela ne fait rien… Il fait les révolutions aller et retour… Mais c’est un gaillard que ce muletier!

– Oh! señor, il a l’âme sensible, il ne ferait pas de mal à un cobaye… il tire toujours en l’air… D’ailleurs, c’est bien connu qu’en Costa-Rica nous ne sommes pas sanguinaires comme dans les autres républiques voisines… Nos révolutions n’ont jamais fait couler une goutte de sang.

Armand ne put s’empêcher de sourire en écoutant cette leçon d’histoire, donnée par un si gracieux professeur. Mais, se penchant à la fenêtre, il vit un quatrième personnage qui causait avec ceux qu’il appelait plaisamment «sa garde d’honneur».

– Jésus, Maria!… fit Concha… Voilà le général Zelaya!

– L’ancien président?

– Lui-même!

– Celui d’avant le docteur Guzman?

– Parbleu, il n’y en a pas deux…

– Est-ce qu’il voudrait revenir?

– Cela, señor, je n’en sais rien… Mais je cours le recevoir, car il est très aimé.

– Tiens! alors pourquoi l’a-t-on renversé?

– Parce qu’il a refusé de l’avancement à tous les colonels… Il trouvait qu’il y avait assez de généraux.

– Et combien donc y en a-t-il?

– Trois cents.

– Et combien de soldats dans l’armée?

– Cinq cents.

Lavarède partit d’un bon éclat de rire que l’air étonné de Concha rendit plus bruyant encore. Cependant, elle sortit pour aller se mettre aux ordres du général, laissant notre ami peu vêtu, mais muni d’un bagage complet de politicien costaricien. À présent, il connaissait sa république comme personne. Et il prêta d’autant plus d’attention à l’entretien qui se poursuivait dans le patio (la cour), entre le général et «sa garde». Voici ce qu’il entendit?

C’était l’ex-président Zelaya qui parlait:

– Hyeronimo, notre parti compte sur toi. Ce misérable Guzman, venu au nom de los serviles, n’a tenu aucune de ses promesses, et, par surcroît, il veut ramener les Jésuites! L’an dernier, le signal de la révolution est parti de la province de Nicoya… Qu’il parte cette fois du golfe Dulce, et que ce soit, comme toujours, Hyeronimo le Brave qui le donne. Mais qu’as-tu donc? Tu parais hésitant…

– Excellence, répondait le muletier, je ne refuse pas absolument… Mais j’ai besoin d’être mieux éclairé… Y a-t-il du danger?

– Aucun… Cambo, la résidence de José, ainsi que son château, comme dit pompeusement cet Européen, sont peuplés de nos amis. Notre parti est prêt; tu sais bien que lorsque los libres font de l’agitation, c’est qu’ils sont assurés du succès.

– Mais, moi, personnellement, qu’est-ce que je gagnerai à cette nouvelle révolution?

– Tu demanderas ce que tu voudras, pour toi et ces deux hommes, tes serviteurs, sans doute?

– Non, Excellence, nous gardons à vue un Français que José veut éloigner pour aujourd’hui du château de la Cruz.

– Laisse ce Français en paix, les affaires de José n’intéressent que lui. Je compte sur toi, et vais sur la route de la capitale préparer le mouvement.

Et lui jetant sa bourse pleine de piastres et de dollars, le général Zelaya partit. Mais il n’avait pas semé seulement l’idée de révolte chez les siens; un mot avait ravivé les soupçons de Lavarède.

Pourquoi José voulait-il l’éloigner tout un jour?

Évidemment pour accomplir quelque vilaine entreprise contre la jeune Anglaise, son amie. À tout prix il fallait donc la rejoindre et arriver au château de la Cruz.

Mais comment? Une minute de réflexion, puis il sourit. Il avait trouvé.

En son costume primitif, il descendit aussitôt dans le patio, après s’être muni d’une chaise, et s’adressant au muletier:

– Mon ami, j’ai tout entendu, et, si vous le voulez, je suis des vôtres… Marchons contre don José.

Mais, à sa grande surprise, Hyeronimo fit un geste de dénégation. Les soldats eurent un mouvement de résignation fataliste.

– Non, señor, dit le muletier avec un certain sens pratique… Cette fois, je ne donnerai pas le signal… D’abord, vous pensez bien que ce José résistera, le général m’a prévenu sans s’en douter… Il n’a pas encore touché son traitement, donc il ne voudra jamais s’en aller les mains vides… Et puis, nous venons d’y songer: il a habité l’Europe, il est armé, il nous tirera dessus!… Il n’est pas, comme nous, un vieux Costaricien: le sang coulera. Nous sommes décidés à ce que ce ne soit pas le nôtre.

– Eh bien! je vous offre que ce soit le mien…

Les trois hommes le regardèrent stupéfaits. Ils le trouvaient chevaleresque, mais un peu fou. N’y a-t-il pas, d’ailleurs, toujours un grain de folie dans l’héroïsme, folie noble, mais certaine?

Mais il brandissait sa chaise de façon tant soit peu menaçante. C’était une bonne chaise en bambou, solide, élastique, une arme dangereuse dans la main d’un homme déterminé. Les indigènes, sans avoir besoin de se consulter, tombèrent d’accord. Il ne fallait pas contrarier l’Européen. Mais, tout en acceptant le sacrifice que leur proposait ce nouvel adhérent au parti, l’idée leur vint de prendre quelques précautions sages, inspirées par l’esprit de raison.

– C’est fort bien si la conspiration Zelaya réussit, fit le muletier; mais, si elle échoue… don José ne me pardonnera pas de vous avoir laissé échapper pour aller à Cambo donner le signal de la révolution.

– Et à nous non plus, ajoutèrent les deux soldats.

Lavarède fronça le sourcil et frappa le sol de sa chaise. Aussitôt l’un des guerriers, Indien terraba de naissance, – ce sont de très doux agriculteurs, – eut une idée pratique.

– Que le seigneur Français veuille bien nous attacher, nous entraver au moins les jambes; comme cela il nous aura mis dans l’impossibilité de le poursuivre, et il sera évident que nous ne sommes pas ses complices.

– Soit, dit Armand, mais le temps presse… Ligotez-vous réciproquement à la première mauvaise nouvelle que vous recevrez, et cela suffira.

– Votre Grâce est trop bonne.

– Quant à toi, Hyeronimo, je vais prendre ta mule, la meilleure.

– Oh! seigneur, mon gagne-pain!

La chaise frétilla.

– Prenez, prenez, s’empressa d’ajouter l’arriero; la meilleure, c’est Matagna… regardez-la, on dirait un cheval anglais.

– Bien… Il ne me manque plus qu’un vêtement convenable… Je ne me vois pas faisant une révolution… en caleçon de toile… même dans un pays chaud.

– Votre Excellence ne veut pourtant pas me dépouiller de mes habits!…

Tranquillement, le journaliste enleva le siège de bambou à bras tendu, et souriant:

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