Paul Féval - Annette Laïs

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– Attrape!» gronda Vincent à l'oreille de la tante Renotte.

La tante Renotte ne dit mot.

«Est-ce vrai, mon neveu, demanda Nougat au marquis, qu'on sert les chats à Paris pour des lapins de garenne?

– Tout le monde le dit, chère tante.

– En avez-vous mangé?

– Je le crains.»

Il souriait, le malheureux don Juan. C'est celui-là qui payait cher les orages de sa jeunesse!

Bel-Œil le tira par la manche et lui dit en louchant de la façon la plus extravagante:

«Il y a dans ces noms allemands quelque chose qui fait vibrer l'âme, n'est-ce pas, mon neveu de Tréfontaines?

– Assurément, chère tante.

– Ah! que vous comprenez bien ces choses-là! Ethelred avait vingt ans. Victime d'une sensibilité exaltée, il passait dans la vie comme un pauvre exilé…

– Je croyais que c'était sur le boulevard qu'il passait, dit Nougat.

– Ouvre l'oreille, René! ordonna l'oncle Bélébon. Tu te promènes au Palais-Royal. Un mirliflor se jette dans tes bras et te presse sur son cœur en criant: Ce bon Kergaradec! ou ce bon Kerenflech! ou ce bon Penfunteniou! Tu lui dis: Connais pas. Il s'excuse, c'est une méprise; pas d'affront! Il file… cherche ta montre!

– Oui, dit Vincent, cherche ta montre!

– Hein! marquis? fit l'oncle Bélébon.

– Ah! dame, répondit mon beau-frère avec candeur, la montre fait comme les bords du chapeau.

– Elle vole au vent.

– On la vole au vent…

– Pire!.. pire que le chapeau!

– Vole-au-vampire!»

Ce fut une vaste acclamation. Mon départ était oublié. Vincent put se verser trois verres pleins de suite sans être vu. Nougat devenait folle de joie. Charlot, effrayé du brouhaha, se mit à pousser des cris de paon.

«Qu'y a-t-il donc? demanda ma mère.

– Vole-au-vampire! lui répondit-on. Ah! vole-au-vampire?

– L'oncle Bélébon est en veine!

– Il faudra empailler celui-là?

– M'écoutez-vous, monsieur de Tréfontaines? s'informa Bel-Œil.

– Certes, ma tante, répondit mon malheureux beau-frère.

– Ethelred avait aimé. Si jeune il connaissait déjà le désespoir. Son rêve remontait les pentes du passé au lieu de s'égarer dans les sentiers de l'avenir. Il se disait en lui-même: sensibilité du cœur! funeste présent! Dieux jaloux! pourquoi ne donnâtes-vous pas à mon âme la dureté du diamant et la froideur du marbre? Emeriska de Ludolphi! ta perfide image restera-t-elle éternellement gravée dans ma mémoire?

– René, mon petit, me cria l'oncle Bélébon, tu pourras répéter celui-là aux Kervigné de Paris. Je t'y autorise: il en vaut la peine. Mais nous ne sommes pas ici pour faire des calembours; on t'apprend ton Paris, tant mieux pour toi si tu profites. Les étourneaux comme toi ont l'habitude de laisser leur clef sur leur porte…

– Saperbleure! chevalier, dit mon père, voilà une chose importante: attention!

– C'est le matin. Tu dors ou tu ne dors pas. Un monsieur entre sans frapper, si tu ne dors pas, il te salue poliment, disant: «Est-ce que je ne suis pas chez M. Kerguifinec! Bien des pardons!» Si tu dors, il te dévalise de fond en comble…

– C'est la forêt de Bondy que ce Paris! dit l'abbé Raffroy.

– Mon histoire le prouve bien, riposta Bel-Œil avec une certaine aigreur, mais vous aimez mieux écouter des coq-à-l'âne. Ethelred allait plongé dans sa rêverie, et ce nom charmant, Emeriska de Ludolphi, tombait de ses lèvres… Tout à coup, il est accosté par une femme voilée, dont la taille et le port lui rappellent vaguement celle qui fut l'étoile polaire de sa jeune âme. Il s'arrête éperdu; il chancelle, il se refuse à en croire ses yeux. Qui êtes-vous? a-t-il encore la force de balbutier. Je suis, répond l'étrangère d'une voix douce et vague comme le son d'une harpe éolienne, je suis Emeriska de Ludolphi!»

On l'écoutait, cette fois. Il y a toujours un petit coin curieux dans les élucubrations allemandes. Mais ma tante Bel-Œil était comme ces poètes favoris qui n'écrivent pas pour divertir leurs lecteurs. Dès qu'elle vit qu'on l'écoutait elle se mit à loucher avec un terrible emportement, et, tirant de son gosier enrhumé des notes absolument insensées, elle s'écria:

«Maladie des âmes! bonheur et tristesse! amour, puisqu'il faut t'appeler par ton nom, à quoi n'exposes-tu pas les cœurs sensibles! Si le souverain juge qui tient les assises de l'univers permet à l'esprit du mal…

– Vol-au-vent-coulis! bravo! bravo! cria méchamment Nougat, à qui Bélébon parlait tout bas. Note aussi celui-là, chevalier, pour le dire aux Kervigné de Paris.

– Vol-au-vent-coulis? répéta mon père. Comprends pas.

– Tu vas saisir, répliqua l'oncle Bélébon. Un homme qui s'introduit chez toi le matin, par une porte entr'ouverte, ça fait un courant d'air. Je ne prétends pas qu'il vaille le vol-au-vampire, mais il n'est pas mal.»

Mon père eut un demi-sourire.

«Tu le fais revenir, dit-il, ton vol-au-vent…

– Tard!» interrompit l'oncle en clignant de l'œil à la ronde.

Avez-vous vu l'incendie éteint, soudain se rallumer? Il en fut ainsi pour le succès de mon oncle Bélébon, qui avait tout l'esprit de la famille. Nougat cria la première en un spasme admiratif:

«Il y est! Vol-au-vantard!»

Et toute la table, depuis l'infime Vincent jusqu'à l'abbé Raffroy, répéta en chœur:

«Vol-au-vantard!»

Que si quelqu'un demande quel sel latent, quelle malice cachée contenaient ces joyeusetés morbihanaises, je lui répondrai que je sais à Paris, centre et cœur des civilisations, des familles honorables où l'on se livre à des récréations du même genre. Tout le monde connaît la gaieté du régiment, ce pacte par lequel quinze cents braves s'engagent sous la foi des serments à rire de tel ou tel radotage. Pourvu qu'on rie en somme, il importe peu. Tant pis pour ceux qui ne rient pas: ma tante Renotte, par exemple, dont j'entendais la mauvaise humeur grommeler ses aparté à mon oreille, et ma tante Bel-Œil qui s'acharnait à son histoire sentimentale.

Mais comme ma bonne mère s'amusait avec Mimi et Charlot, et qu'elle était loin devant nous dans le sentier du plaisir!

«Sais-tu ce que c'est qu'un fiacre? me demanda brusquement l'oncle Bélébon, que son triomphe enflait. Tu es paresseux de ton corps, tu prendras des fiacres pour un oui ou pour un non, ou bien des omnibus. En omnibus, tu es auprès d'une belle dame; elle met la main à sa poche pour prendre un mouchoir; elle se trompe de poche et c'est ta bourse qu'elle ramène. Tu as une tabatière d'or, je suppose; tu l'ouvres; la belle dame te dit: «Permettez-vous, monsieur? – Trop heureux, madame.» En prenant sa prise, elle insère adroitement un cheveu dans la boîte; que tu refermes. C'est comme une truite piquée par l'hameçon. Elle tire sa ligne tout doucement, tout doucement, ta boîte vient… Ah! ce Paris!

– Ah! ce Paris! répéta le chœur.

– Seulement, dit l'abbé Raffroy, René ne prend pas de tabac.

– Détail! Il faut qu'il sache tout. J'arrive aux fiacres. Cocher! à l'hôtel du président de Kervigné, telle rue, tel numéro. C'est bien ça, hein, marquis?

– Rue du Regard, 5, répliqua mon beau-frère placidement.

– Notre nigaud ne connaît pas Paris. Le cocher le promène par des rues du diable, et le conduit dans un coupe-gorge où il est assassiné parfaitement. Est-ce vrai?

– J'ai pris beaucoup de fiacres, en ma vie, répondit mon beau-frère.

– Et vous n'avez jamais été assassiné? On ne l'est qu'une fois.

– Et Dieu sait, ajouta Bel-Œil, qui approuvait rarement l'oncle Bélébon, qu'un malheur est vite arrivé. Voyez Ethelred! Quand l'inconnue lui eut dit: Je suis Emeriska de Ludolphi, un trouble étrange s'empara de ses sens. Il contempla cette femme voilée comme on regarde des fantômes. Suivez-moi, Ethelred, comte de Bergenstein, lui dit-elle. Et le jeune homme, entraîné par une force qui dominait sa raison et sa volonté, la suivit. Les douze coups de minuit sonnaient lentement à l'horloge d'une église voisine, dont les vieilles tours étaient habitées par l'orfraie et le hibou. L'inconnue ouvrit la porte d'une maison de sombre apparence et la referma sur Ethelred qui lui demandait avec des larmes dans la voix:

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