Paul Féval - Annette Laïs
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«Voici la vingt-deuxième fois, dit-il en homme sûr de son succès, remarquez ce nombre, marquis, mon neveu, vingt-deux, les deux pigeons! voici la vingt-deuxième fois que nous fêtons la naissance de Vénus, à qui cet oiseau était consacré par la fable. Il y a vingt-deux ans, tu étais un brin d'amour, madame, et Kervigné, ah! le polisson!»
Ici, bravos et rires.
«… Ah! le polisson! le p, p, p, p, p-polisson! (Explosion de gaieté.) Il y a vingt-deux ans, les deux pigeons étaient mariés depuis quatre printemps. Mon neveu Gérard avait l'âge de Charlot, cher ange.
– Cha'ot s'embête! proclama ici mon neveu distinctement.
– Quel amour!
– Où va-t-il chercher ces choses-là? dit ma mère en pleurant de joie.
– Cha'ot veut monter sur la table, ajouta l'amour.
On l'y mit aussitôt et il cassa du premier pas trois verres et une bouteille.
«Il fera des siennes comme son grand-père!» s'écria mon oncle Bélébon qui ne savait à quoi raccrocher son discours.
Julie bâillait, pauvre femme; elle regrettait en outre pour son ménage tous ces objets cassés. Mon beau-frère le marquis peignait la résignation. Quand il venait chez nous, il était décidé à tout: c'était le roi des gendres.
«Ecoutez papa! cria Vincent Bélébon comme braient les ânes. Ecoutez papa, nom d'un cœur!
– Vous voyez bien que le garçon n'est pas sans intelligence! dit mon oncle tout attendri. Pour en revenir, Vénus et l'amour… les ris et les grâces… les deux pigeons et l'occasion de cette date qui est gravée dans tous les cœurs… Je propose la santé…
– Des deux pigeons? l'interrompit ma tante Renotte
– Saperbleure! décida mon père, je t'ai vu bon, mon oncle, mais pas aujourd'hui.»
Tonton Bélébon se rassit consterné. Les verres se choquaient tout de même. Ma tante Renotte me tira les cheveux par derrière et me demanda:
«Veux-tu partir, oui ou non, ma chatte?
– Oui,» répondis-je.
Sa voix de stentor couvrit aussitôt le brouhaha général.
«Regarde un peu voir par ici, monsieur de Kervigné, dit-elle, nous avons à te causer. René veut partir après-demain matin pour aller chez son oncle de Paris.
– Saperbleure! s'écria mon père qui était sincèrement échauffe, ça m'est bien égal!
Ma sœur la marquise se pinça les lèvres; elle n'avait pas grande idée de moi. Mon oncle Bélébon haussa les épaules et dit:
«Celui-là dans la capitale! Il manque donc de badauds là-bas?»
Ma mère lâcha les deux petits et me regarda étonnée. Elle avait par hasard entendu.
«Toi, fils René, tu veux partir!» murmura-t-elle.
Sa voix, plus émue que je ne l'aurais espéré, fut couverte par celle de mes deux tantes, qui crièrent à la fois, savoir, Bel-Œil:
«Le bonheur n'est pas au sein des villes!»
Et Nougat:
«En route, mauvaise troupe!»
Mon père ajouta:
«Messieurs et dames, redîner demain pour le départ du chevalier! Bon appétit, bonne conscience, saperbleure! Il ne faut pas que le garçon nous quitte comme un enfant trouvé! Viens m'embrasser, mon bonhomme, et qu'on serve le café chaud!»
III.
DERNIERE MATINEE
Je m'endormis, ce soir-là, sans avoir pris la peine de m'interroger moi-même. Mon sommeil fut agité, quoique je ne me fusse point départi de ma sobriété ordinaire. Je m'éveillai rompu avec un mal de tête qui m'aveuglait. Je voulus descendre au jardin; la vue des vieux grands arbres de notre petit bosquet me mit des larmes dans les yeux. Je remontai; on faisait ma chambre et je fus obligé de me réfugier au salon. Il est certain qu'il ne m'était jamais arrivé de regarder attentivement les portraits de famille dont le cordon régnait au-dessus des lambris. Notre salon était vaste; il y avait une douzaine de grands portraits, pour le moins, sans compter les miniatures pendues des deux côtés de la cheminée. Ce n'étaient point des toiles magistrales, mais la plupart d'entre elles étaient peintes dans ce sentiment naïf qui fait préjuger la ressemblance et dire: Ce devait être cela. Il y avait trois officiers généraux, dont l'un était bardé de fer, deux paisibles visages encadrés dans de vastes perruques et une tête mélancolique coiffée à la Mirabeau. Cette tête était tombée sous la Terreur. Les dames, malgré la différence des costumes et des coiffures, avaient toutes un air de famille, ce qui tenait à l'uniformité de la pose souriante qu'elles avaient choisie. Elles se présentaient de trois quarts, une main à l'éventail, l'autre attachant une rose au corsage; une seule, sans doute la compagne du chevalier bardé de fer, tenait un faucon sur le poing.
Je restai longtemps à regarder cela. Très longtemps. J'éprouvais deux sentiments inconciliables et dont la réunion est une des bizarreries de l'esprit humain: ce cordon d'aïeux qu'il me semblait n'avoir jamais vu, tant chaque figure et chaque costume me découvrait aujourd'hui de détails inconnus, prenait une voix et me disait:
«Tu vas donc t'en aller, René, mon ami, tu vas donc t'en aller!»
La veille, j'aurais pu passer toute la journée en compagnie de ces dignes seigneurs et de ces vénérables dames sans avoir même la fantaisie de les regarder; mais il est certain qu'aujourd'hui tous leurs yeux étaient fixés sur moi. Quand je bougeais, toutes leurs prunelles me suivaient. Il y avait autour de ces lèvres dont le vermillon avait coulé, de vagues et mélancoliques sourires; la pensée me vint que les aïeules allaient me tendre leurs roses fanées comme on donne un souvenir à celui qui s'en va.
Je regardais ces tableaux pour la première fois, et pour la première fois ils me parlaient.
Le salon avait un ameublement d'acajou dont les formes roides et carrées rappelaient le style impérial. Je me souvenais quelle fête ç'avait été quand on avait recouvert les fauteuils et le canapé en velours d'Utrecht jaune, à l'occasion de la première communion de Julie. J'étais tout petit enfant alors, mais ces dates restent dans la mémoire. Depuis lors, bien qu'il y eût douze ans écoulés, on disait toujours «le meuble neuf,» et, sauf aux grandes occasions, on n'en voyait jamais que les housses. La veille, on avait enlevé les housses pour le jour de la naissance de Julie; le meuble neuf me sauta aux yeux, et ce fut comme si une voix m'eût raconté en un seul mot toute l'histoire de mon enfance. Je n'avais pas été gâté, en ce sens que les caresses allaient toutes à mon frère ou à ma sœur, mais j'en étais encore à savoir ce que c'était qu'un mauvais traitement. Mon père et ma mère étaient de bonnes gens. Vers ma onzième année, j'avais eu la maladie de langueur et je me souvenais bien qu'ils échangeaient des regards tristes en me suivant à la dérobée. Ils m'aimaient. Le fauteuil où mon père s'asseyait d'habitude me l'affirma ce matin avec tant de soudaine énergie, que j'en eus le cœur serré.
Le salon n'avait pas encore été balayé, parce qu'on s'était couché tard la veille. Il y avait autour de la chaise basse de ma mère, à droite de la cheminée, des débris de rubans. Charlot et Mimi, les deux chers anges, s'étaient amusés à ravager son bonnet fleuri, pendant qu'elle se payait en baisers la dévastation de sa coiffure. Je ramassai les rubans, je les baisai et je pleurai. Ce n'était guère ma nature. En tête des choses qui amollissent le cœur, il faut placer l'idée d'une séparation prochaine. Je n'aurais pas su dire pourquoi je pleurais.
Joson Michais, notre rustique valet de chambre, ôta ses sabots à la porte et entra pieds nus, son plumeau sous le bras.
«Quoique ça, me dit-il en français de Vannes, avec sa voix qui cassait les vitres, vous allez donc dans c'te grand bourg là-bâs, où n'y a point de bon Dieu, monsieur el chevâlier?»
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