Paul Féval - Annette Laïs

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Je ne peux exprimer à quel point cette dernière parole me frappa. L'impression fut si forte qu'elle résista à ce qui suivit.

«Je ne te dis pas de vivre comme un moine, reprit en effet ma mère. Dans le monde, il arrive des cas… Enfin, tu verras bien: on dit qu'à Paris, chacun fait ce qu'il veut et que les dames entreprennent volontiers l'éducation des jeunes gens en tout bien tout honneur. Quand tu te dégourdirais un peu avec des personnes de ta sorte, je n'y verrais pas grand mal…

»Seigneur Jésus!» s'interrompit-elle, je bavarde, et j'allais oublier le principal! Deux chaînes magnéto-sympathiques contre les convulsions du premier âge. C'est annoncé dans notre journal, et notre journal n'est pas comme les autres qui annoncent au hasard. Il ne recommande que les bonnes choses. C'est un journal de confiance.

»Deux chaînes, reprit ma mère vivement, parce qu'un pas se faisait entendre dans l'escalier, deux bonnes, choisis-les, et l'instruction. Ecoute-moi bien: six pots de pommade pour la gourme, pharmacie Bayard; un bourrelet en caoutchouc chez le bandagiste de la cour. Attends: j'ai pourtant réfléchi à cela toute la nuit. Prends des notes. Une poupée qui dit papa et maman, si ce n'est pas trop cher. Deux flacons d'eau à teindre les moustaches: ce n'est pas pour mon gendre, au moins! Un petit costume de Turc, à la taille de Charlot: nous allons prendre la mesure. Nous parlerons aussi à Julie pour la dent qu'elle a de moins. En outre…

– Ah! Bébelle! l'interrompit ma tante Nougat, qui arrivait échevelée, quelle nuit! Je ne mangerai plus jamais de fricandeau! C'est le fricandeau qui m'a fait mal… René, mon neveu, que cet exemple vous profite, il ne suffit pas d'être sobre, il faut choisir ses mets… Bébelle, pour déjeuner, je voudrais quelque chose à la tartare, ça me remettrait le cœur.

– Nous recauserons plus tard,» me dit ma mère.

Ma tante Bel-Œil, qui venait d'entrer aussi, passait tout doucement son bras sous le mien et m'entraînait dans une embrasure.

Bel-Œil manquait de charme en négligé du matin. A l'endroit où le profil de la poitrine rebondit d'ordinaire sous le léger fichu, je voyais un objet carré dont les angles piquaient l'étoffe de sa robe de chambre. Pour employer l'expression de ma tante Nougat, ma tante Bel-Œil était plate comme une ardoise.

Cette saillie néanmoins ne m'étonna pas longtemps, car Bel-Œil me la mit discrètement dans la main, sous la forme d'un volume in-8o, orné de quatre lithographies.

«Chevalier, me dit-elle, tu as l'âme sensible. Je ne puis de vive voix t'énumérer les malheurs qui attendent les personnes à qui la divinité fit ce présent sublime, mais funeste. Lis cet ouvrage où sont retracées les infortunes d'un adolescent de Carlsruhe, dont le cœur s'était enflammé pour une princesse de Weimar. Ah! mon ami, puisse ce récit t'instruire en t'arrachant de douces larmes. L'amour, vois-tu, quand ses feux ne s'allument pas sous l'influence d'un astre favorable…»

Elle fut interrompue par le cri d'admiration de ma mère, acclamant mon petit neveu qui avait dit:

«Cha'ot mal au ventre!

– La Bretagne est décidément au-dessous de vous? me demanda ma sœur la marquise avec un peu d'ironie.

– A table!» cria d'en bas mon père, pendant que la cloche sonnait.

L'oncle Bélébon me prit par l'oreille, disant:

«Allons! l'innocent! je n'ai jamais vu la capitale, mais je ne veux pas te laisser partir sans te mettre en garde contre les divers dangers qui y attendent les provinciaux inexpérimentés. Assois-toi près de moi à table, et tu vas voir si les Parisiens pourraient me faire prendre, à moi, des vessies pour des lanternes!»

IV.

CONSEILS ET RECOMMANDATIONS

Après le potage, l'oncle Bélébon reprit d'un ton de professeur:

«Il y a à Paris, sur le pont Neuf, diverses curiosités, attirant les badauds, autour de la statue de Henri IV. Tu ne sais pas grand'chose, chevalier, mais tu dois connaître l'histoire de la poule au pot. Elle est célèbre. Je t'engage à ne jamais passer sur le pont Neuf, qui est le rendez-vous des filous de toute sorte. Ils vous escamotent votre bourse en un clin d'œil, et vont jusqu'à couper les pans des redingotes, n'est-pas, marquis?

– Autrefois, murmura mon beau-frère.

– Mon neveu Tréfontaines, les gazettes en savent encore plus long que vous!

– La chose certaine, glissa Julie, qui vengeait toujours son mari, c'est qu'Henri IV est sur le pont Neuf.

– L'eau de la Seine donne des coliques, dit ma tante Kerfily-Nougat; il y a du plâtre dans le sucre et des cervelles de mouton dans le lait.

– C'était au mois d'août, commença Bel-Œil, par une de ces tièdes soirées qui… enfin il faisait très chaud. Un jeune homme à la physionomie intéressante se promenait sur le boulevard. Il était solitaire au milieu de la foule et perdu dans la poésie de ses rêves…»

Charlot poussa un long hurlement.

«Tu vas en avoir, mon trésor, tu vas en avoir! s'écria ma mère. Cet enfant n'est pas bien; on l'aura contrarié!

– Qu'est-ce qu'il veut? demanda mon père.

– Cha'ot sait pas, répondit mon neveu avec une colère sauvage.

– Tu vas l'avoir, mignon, tu vas l'avoir.

– Cha'ot veut pas l'avoir.

– Voyez s'il est raisonnable!

– Cha'ot veut…

– Tu l'auras.

– Cha'ot veut pas…

– Quel ange!

– Le jeune homme, poursuivit Bel-Œil, avait de longs cheveux incultes…

– Ils font le vin avec du bois de campêche! interrompit Nougat.

– Ah! ah! s'écria l'oncle Bélébon, personne ne nous en remontrera sur Paris. On n'a pas besoin d'aller à Paris pour le percer à jour! Achètes-tu une paire de bottes chez un cordonnier? Tu sors, chaussé comme un prince, mais, au bout de la rue, le talon te quitte, la semelle part, les tiges fondent et tu marches pieds nus dans six pouces de crotte, allez! C'était collé.

– Singulier pays! dit l'abbé Raffroy, bien que toutes ces anecdotes soient un peu exagérées.

– Saperbleure! dit mon père, je ne sais pas ce que sera le dîner, mais je déjeune avec plaisir.

– Il faudra prendre bien garde, mon pauvre René, chanta la voix moqueuse de ma sœur la marquise. Ne traverse jamais la rivière, ne mange pas de sucre, ne bois ni eau ni vin, ni lait, et fais venir tes escarpins de Landevan.

– Cha'ot veut pas! intercala mon neveu.

– Eh! eh! dit ce méchant drôle de Vincent à la tante Renotte: les escarpins de Landevan! C'est drôle! On vous arrange, vous, ici!»

La tante Renotte n'avait pas encore ouvert la bouche. Elle étendait son beurre sur son pain d'un air qui menaçait tempête.

«Le col de sa chemise, poursuivit Bel-Œil, acharnée à son histoire traduite de l'allemand, se rabattait négligemment sur sa cravate, dont le nœud révélait un grand dédain des petites choses…

– Et les bas de soie aussi collés! clama l'oncle Bélébon, et les chapeaux neufs dont le bord s'envole au vent!..

– Vole-au-Vent! applaudit Nougat. Bon, celui-là! Sers-nous du vole-au-vent, monsieur Kervigné!»

La table entière répéta: Vole-au-vent! vole-au-vent! et mon père, soulevant le couvercle en pâtisserie de celui qui fumait devant lui, l'offrit à l'oncle Bélébon en disant:

«Saperbleure! tu ne nous avais pas avertis! En voilà une sévère!

– Il est joli, approuva l'abbé Raffroy. Vole-au-Vent!

– Vole-au-Vent! dit mon beau-frère. Il est charmant!

– Ce jeune homme, continua Bel-Œil, enflant avec désespoir sa voix sourde, venait des libres champs de la Germanie et s'appelait Ethelred.

– Il m'en échappe comme cela, reprit l'oncle Bélébon qui triomphait avec modestie. Que voulez-vous? On n'est pas Parisien, mais on ne vient pas non plus de Landevan!

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