Claude Godard d'Aucour - Thémidore; ou, mon histoire et celle de ma maîtresse
Здесь есть возможность читать онлайн «Claude Godard d'Aucour - Thémidore; ou, mon histoire et celle de ma maîtresse» — ознакомительный отрывок электронной книги совершенно бесплатно, а после прочтения отрывка купить полную версию. В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Издательство: Иностранный паблик, Жанр: foreign_antique, foreign_prose, foreign_sf, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.
- Название:Thémidore; ou, mon histoire et celle de ma maîtresse
- Автор:
- Издательство:Иностранный паблик
- Жанр:
- Год:неизвестен
- ISBN:нет данных
- Рейтинг книги:5 / 5. Голосов: 1
-
Избранное:Добавить в избранное
- Отзывы:
-
Ваша оценка:
- 100
- 1
- 2
- 3
- 4
- 5
Thémidore; ou, mon histoire et celle de ma maîtresse: краткое содержание, описание и аннотация
Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Thémidore; ou, mon histoire et celle de ma maîtresse»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.
Thémidore; ou, mon histoire et celle de ma maîtresse — читать онлайн ознакомительный отрывок
Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Thémidore; ou, mon histoire et celle de ma maîtresse», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.
Интервал:
Закладка:
Cependant la conversation tomba sur la lecture; ressource d’un homme fatigué, & de femmes qui n’ont pas encore songé à médire. On parla beaucoup du Roman d’Acajou 6 6 Tout le monde sait que ce Roman est de M. Duclos, de l’Académie des Inscriptions.
: je trouvai que l’Epître Dédicatoire au Public étoit ce qu’il y avoit de plus raisonnable dans le Livre. Nos Demoiselles firent l’éloge de l’Auteur, louerent sa facilité à parler, & son esprit sur toutes sortes de matieres. Argentine qui est de ses amies, dans les transports de son affection pour lui, nous assura que, par cascade, elle avoit assez de crédit pour le faire recevoir à l’Académie Française.
La conversation est bientôt épuisée, lorsqu’elle roule sur le mérite d’un Auteur. Nous discourûmes de modes, de dentelles, d’étoffes, & par gradation nous commencions à mettre Rozette sur le tapis, lorsqu’elle entra elle-même & nous surprit agréablement par sa présence. Je me levois pour aller au-devant d’elle, elle m’arrêta; & après un salut de joie, elle fit le tour de la table, & nous donna à tous un baiser sur le front avec un certain petit bruit des levres, qui est ordinairement l’écho du plaisir.
Elle nous découvrit tout le mystere, & nous apprit qu’il y avoit long-tems qu’elle étoit dans la chambre voisine; elle nous récita nos propos, & nous décrivit nos aventures: elle compta même les minutes que j’avois occupé avec Argentine; & en connoisseuse elle m’assura que j’avois été trop long-tems pour peu, & trop peu pour beaucoup. On en fit juge Argentine: un seul mot de sa part fit mon éloge.
Rozette étoit sans panier, avec le plus beau linge du monde; une chaussure fine, & une jambe dont elle sait tirer mille avantages. Le Président dort, s’écria-t-elle! veillons. Le dessert a été réservé pour mon arrivée; remplissons sa destination: tâchons qu’il n’en reste rien; & que pour la premiere fois le Juge n’ait que les écailles de l’huître. Nous suivîmes son avis. Une heure se passa à badiner, à chanter, à faire partir les bouchons, & à casser des verres & quelques porcelaines. 7 7 Mesdames de *** étant à la Rapée, au mois de Juillet, y firent ces extravagances.
C’est le goût des Dames de condition: depuis le départ des Officiers pour l’armée, elles font les petites-maîtresses, & se plaisent dans des soupers où l’on fait carillon . Elles trouvent un esprit infini à briser un miroir ou une table, ou à jetter des chaises par les fenêtres: les filles du monde n’ont-elles pas droit de copier, dans ces expéditions, les jeunes Marquises, puisque celles-ci les copient dans leurs intrigues? Je tirai de ma poche ma flûte: Laurette s’en saisit; & comme elle en joue passablement, elle préluda par des roulades, & nous donna des airs assez touchants. Rozette prit cet instrument à partie, & soutint que la façon d’en tirer des sons étoit indécente: elle blâma les coups de langue, & soutint que jamais le sexe ne devoit toucher à une flûte en compagnie. Où la morale alloit-elle se loger? Dans le fond, il est vrai de dire qu’il est certaines choses dont une femme ne doit jamais faire savoir qu’elle sait faire usage.
Rozette, après ses réflexions sur ma flûte, parla de son état. C’est l’ordinaire qu’après certaines parties, lorsqu’on a, pour ainsi parler, épuisé le plaisir, on se jette sur les embarras de la vie, ou sur les obligations de la nature, & ses malheurs. Quelle destinée pour la philosophie d’être fille en quelque sorte du libertinage! Rozette fit une comparaison de ses pareilles avec les Abbés, qui n’étoit pas sans ressemblance.
Les uns, disoit-elle, débutent dans le monde par un air de modestie & de pudeur; les autres par une affectation de cagotterie. Nous regardons les hommes à la dérobée; les Abbés dévorent les femmes sous leurs grands chapeaux. Les hommes viennent nous chercher; les femmes se glissent vers nos Messieurs. Nous ruinons nos amants; ils font fortune par le moyen de leurs maîtresses. Nous sommes dans l’opulence tant que nous sommes jeunes; les autres ne deviennent à leur aise qu’en vieillissant. Nous sommes sages & quelquefois saintes sur la fin de nos jours; les Abbés au contraire sont plus libertins sur le déclin des leurs. La nécessité fait notre vocation, l’intérêt fait presque toujours la leur. On ne donne au monde que ce qu’il y a de mieux; & l’Eglise a ordinairement le rebut de la nature. Nous sommes dans l’état deux êtres indéfinissables qui ne tiennent à rien & se trouvent par-tout, qui ne sont pas nécessaires, & dont on ne peut se passer. Elle nous détailla ensuite quelques aventures qu’elle avoit eues avec de très-graves Ecclésiastiques, & qui nous amuserent beaucoup. Je les passe sous silence, cher Marquis, ayant un frere Chanoine, & un autre Abbé Commandataire: je ne veux pas qu’il soit dit que j’aie révélé le secret de l’Eglise.
Le Président se réveilla, descendit, & vit Rozette avec surprise. Il vola vers elle, l’embrassa, & se mit vis-à-vis pour la contempler à son aise.
Le repos l’avoit rafraîchi: un verre de liqueur le remit en humeur, la compagnie lui donna de l’audace; & se sentant fort, il défia ma foiblesse. Je fus humilié, je le confesse: Argentine & Laurette triomphoient intérieurement. Mes yeux se tournerent du côté de Rozette, & lui demandoient pardon de ce qui m’arrivoit, ou plutôt de ce qui ne m’arrivoit pas. Elle en parut touchée: un malheur qui arrivoit en sa compagnie l’en rendoit presque participante.
On me badina, on me tourna en ridicule. Le Président jouissoit de mon trouble; & fier d’un instant de valeur; orgueilleux dans la prospérité, il me félicitoit ironiquement sur mes exploits du canapé.
Rozette se sentit piquée en ma personne, & vit bien que les deux convives défioient ses charmes. Elle eût bien voulu faire un coup décisif; mais après ce qu’elle avoit vu de moi, elle appréhendoit pour son honneur. La plaisante circonstance que celle où on le perd en le gardant! Elle ne savoit pas si, nouvelle Aurore pour les attraits, elle en auroit la puissance en faveur d’un nouveau Titon 8 8 On sait la fable de Titon & de l’Aurore, & personne n’ignore la façon galante dont M. de Moncrif l’a traitée dans son rajeunissement inutile.
, qu’elle n’avoit pas réduit à cet état de foiblesse.
Elle me fit un souris pour tenter l’entreprise; j’y répondis: elle examina mes yeux, & surprit dans mon regard le présage de sa gloire à venir. Elle but à la Déesse de la Jeunesse, prononça quelques mots mystérieux, & après trois mouvements magiques elle fit voir son triomphe. On lui donna de grandes louanges & on convint, malgré la jalousie, que la fleur qu’elle avoit fait éclorre lui appartenoit, & qu’elle en devoit faire un bouquet pour mettre à son côté.
On se leva de table. Après quelques tours de jardin on fit un Médiateur . Le Président gagna beaucoup: il jouoit d’un bonheur sans égal. Rozette en étoit outrée; ce n’est pas aux cartes où elle est belle joueuse: elle nous répéta souvent qu’elle étoit en péché mortel, parce qu’elle ne voyoit pas un as noir. Cependant elle trichoit suivant le talent qu’elle en avoit reçu. Argentine, que je conseillois, l’imitoit au mieux. Le Président s’en appercevoit & en rioit sous cape. Il sait comme vous & moi que toute femme triche, & que même lorsqu’elles veulent être fidelles l’habitude suplée à leur intention. Le souper fut délicat. Notre cuisinier se surpassa, & le Président en tira vanité. En effet, c’est-là ce qu’on appelle un homme essentiel: n’est-il pas plus estimable qu’un bel esprit mathématicien, qui pique réguliérement votre table? Celui-ci vous mange, & l’autre vous fait manger.
Читать дальшеИнтервал:
Закладка:
Похожие книги на «Thémidore; ou, mon histoire et celle de ma maîtresse»
Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Thémidore; ou, mon histoire et celle de ma maîtresse» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.
Обсуждение, отзывы о книге «Thémidore; ou, mon histoire et celle de ma maîtresse» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.