Pancol,Katherine - Les yeux jaunes des crocodiles

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— L’argent de Chef est l’argent d’Henriette. Chef n’ayant pas d’enfant, elle héritera de la totalité. Je ne suis pas idiote, je le sais. Point barre ! Et puis arrête de parler de l’argent comme si c’était de la merde, c’est juste un moyen rapide d’être heureux et moi, figure-toi que j’ai bien l’intention de ne pas être malheureuse !

— Hortense, il n’y a pas que l’argent dans la vie !

— Qu’est-ce que tu peux être vieux jeu, ma pauvre maman. Y a toute ton éducation à refaire. Allez, démarre ! Y manquerait plus qu’on soit en retard. Elle a horreur de ça…

Puis, se tournant vers Zoé, assise sur la banquette arrière, qui pleurait en silence le poing dans sa bouche :

— Et toi, arrête de chialer ! Tu me tapes sur le système. Putain, je suis mal barrée, avec vous deux ! Je comprends qu’il se soit cassé, papa.

Elle abaissa le pare-soleil, vérifia son reflet une dernière fois dans la glace et râla tout haut :

— Et voilà ! Avec tout ça, mon gloss est parti ! Et j’en ai pas de rechange. S’il y en a un qui traîne chez Iris, je le pique. Je te jure que je le pique. Elle ne s’en apercevra même pas, elle les achète par dizaines. Je suis née du mauvais côté, moi. Mauvaise pioche !

Joséphine dévisagea sa fille aînée comme si elle était une criminelle évadée de prison, échouée sur la banquette à côté d’elle : elle la terrifiait. Elle voulut protester mais ne trouva pas les mots. Tout allait trop vite. Elle était engagée sur la pente d’un toboggan qu’elle dévalait sans en voir la fin. Alors, à bout de souffle et d’arguments, elle détourna son regard et fixa la route, les arbres en fleurs le long de l’allée du Bois, les troncs puissants, les longues branches chargées de jeunes feuilles vert tendre, de bourgeons prêts à éclater qui se baissaient vers elle et dessinaient une voûte fleurie que la lumière de ce soir d’été perçait en frappant de blanc chaque branche, chaque feuille, chaque bourgeon cotonneux. Elle puisa du réconfort dans le lent balancement des branches et, alors que Zoé, les mains sur les oreilles, les yeux fermés, le nez plissé, pleurait à bas bruit, elle remit le contact et démarra en priant qu’elle ne se soit pas trompée et que l’avenue qu’elle avait empruntée débouche porte de la Muette. Après il ne restera plus qu’à me garer… Et ça, c’est une autre paire de manches, se dit-elle en soupirant.

Le repas de famille, ce soir-là, se déroulait sans accroc.

Carmen veillait au bon défilement des plats et la petite jeune fille qu’elle avait engagée comme extra pour la soirée se révélait très dégourdie. Iris, en long chemisier blanc et pantalon de lin bleu lavande, restait la plupart du temps silencieuse et n’intervenait dans la conversation que pour la relancer, ce qu’elle devait faire souvent, car personne ne semblait très bavard. Il y avait quelque chose de contraint et d’absent dans son attitude, elle d’ordinaire si gracieuse avec ses invités. Elle avait relevé et attaché ses longs cheveux noirs qui retombaient en vagues épaisses et éclatantes sur ses épaules.

Quelle chevelure magnifique ! songeait Carmen quand elle sentait entre ses doigts couler les épais cheveux. Parfois Iris lui permettait de les brosser et elle aimait les entendre crépiter sous les brosses. Iris avait passé l’après-midi enfermée dans son bureau, sans qu’un seul coup de fil soit échangé. Carmen avait surveillé le voyant du poste de téléphone dont le central était installé dans la cuisine. Aucun bouton ne s’était allumé. Que pouvait-elle bien fabriquer dans son bureau, toute seule ? Cela lui arrivait de plus en plus souvent. Auparavant, quand elle rentrait, les bras chargés de paquets, elle criait : « Carmencita ! Un bon bain chaud ! Vite ! Vite ! Nous sortons ce soir ! » Elle laissait tomber les paquets, courait embrasser son fils dans sa chambre, claironnait : « Ça s’est bien passé ta journée, Alexandre ? Raconte-moi, mon amour, raconte-moi ! Tu as eu des bonnes notes ? » pendant que Carmen, dans la salle de bains, faisait couler l’eau dans la vaste baignoire en mosaïque bleue et verte, mélangeant les huiles de thym, de sauge et de romarin. Elle tâtait la température en glissant le coude dans l’eau, ajoutait quelques sels parfumés de chez Guerlain et, quand tout était parfait, allumait des petites bougies et appelait Iris afin qu’elle se glisse dans l’eau odorante et chaude. Iris la laissait parfois assister à son bain, passer la râpe sur la plante de ses pieds, lui masser les orteils avec une huile de rose musquée. Les doigts fermes de Carmen enveloppaient chevilles, mollets et pieds, pressaient, pinçaient, appuyaient puis relâchaient avec science et volupté. Iris se détendait et lui parlait de sa journée, de ses amies, d’un tableau aperçu dans une galerie, d’un chemisier dont le col lui avait plu, « tu vois, Carmen, pas vraiment cassé mais droit et retombant sur les côtés comme soutenu par deux baleines invisibles… », d’un macaron au chocolat dégusté du bout des dents, « comme ça, je ne le mange pas vraiment et je ne grossis pas ! », d’une phrase entendue dans la rue ou d’une vieille qui tendait la main sur le trottoir et lui avait fait si peur qu’elle avait renversé sa monnaie dans la vieille paume parcheminée. « Oh, Carmen, j’ai eu si peur de finir comme elle, un jour. Je n’ai rien. Tout appartient à Philippe. Qu’est-ce que je possède en mon nom propre ? » Et Carmen, épluchant ses orteils, lissant la plante douce de ses longs pieds fins et cambrés, soupirait : « Jamais, ma belle, jamais vous ne finirez comme cette vieille femme ridée. Moi, vivante, jamais ! J’irai faire des ménages, je remuerai des montagnes, mais jamais vous ne serez abandonnée ! – Redis-le-moi, Carmencita, redis-le-moi ! » Et elle s’abandonnait, fermait les yeux et somnolait, appuyée sur la serviette roulée que Carmen avait pris soin de glisser sous son cou.

Ce soir, il n’y avait pas eu de cérémonie de bain.

Ce soir, Iris avait pris une douche, très vite.

Carmen mettait un point d’honneur à ce que chaque repas soit parfait. Surtout lorsque Mme Henriette Grobz venait dîner.

— Ah ! Celle-là…, soupira Carmen en la regardant par la porte entrebâillée de l’office d’où elle dirigeait les opérations, quelle peau de vache !

Henriette Grobz se tenait en bout de table, droite et raide comme une statue de pierre, les cheveux tirés en un chignon laqué dont aucune mèche ne s’échappait. Même les saintes dans les églises ont plus d’abandon qu’elle ! pensa Carmen. Elle portait un tailleur en toile légère, dont chaque pli était amidonné. On avait placé Hortense à sa droite, et la petite Zoé à sa gauche, elle leur parlait à l’une et à l’autre en s’inclinant telle une vieille institutrice. Zoé avait les joues barbouillées. Ses paupières étaient gonflées, ses cils collés. Elle avait dû pleurer dans la voiture avant de venir. Joséphine chipotait dans son assiette. Il n’y avait qu’Hortense qui babillait, faisant sourire sa tante et sa grand-mère, adressant des compliments à Chef qui ronronnait de plaisir.

— Je t’assure que tu as maigri, Chef. Quand tu es entré dans la pièce, je me suis dit comme il est beau ! Comme il a rajeuni ! À moins que tu aies fait quelque chose… Un petit lifting peut-être ?

Chef éclata de rire et se frotta le crâne de plaisir.

— Et je ferais ça pour qui, ma mignonne ?

— Ben, je sais pas… Pour me plaire à moi par exemple. Ça me ferait de la peine que tu deviennes tout vieux et tout plissé… Moi, je veux avoir un bon-papa fort et bronzé comme Tarzan.

Elle sait parler aux hommes, cette gamine, pensa Carmen. Il rayonne de fierté, le père Grobz. Jusqu’à la peau de son crâne chauve qui se plisse de plaisir. Il va, comme d’habitude, lui filer un beau billet quand il partira. À chaque fois, ça ne manque pas, il lui roule un billet dans la main sans que personne s’en aperçoive.

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