Pancol,Katherine - Les yeux jaunes des crocodiles

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— Trop tard, répondit Hortense, je l’ai dit à Henriette.

Les filles appelaient leur grand-mère par son prénom. Henriette Grobz refusait les « Mamie » ou « Grand-mère ». Elle trouvait cela commun.

— Oh, mon Dieu, pourquoi ?

— Écoute maman, soyons pratiques : s’il y en a une qui peut nous aider, c’est elle.

Elle pense à Chef. À l’argent de Chef, se dit Joséphine. Deux ans après la mort de leur père, leur mère s’était remariée avec un homme très riche et très bon. C’est Chef qui les avait élevées, Chef qui avait payé leurs études dans de bonnes écoles privées, Chef qui leur avait permis de faire du ski, du bateau, du cheval, du tennis, de partir à l’étranger, Chef qui avait financé les études d’Iris, Chef qui louait le chalet à Megève, le bateau dans les Bahamas, l’appartement à Paris. Chef, le deuxième mari de leur mère. Le jour de son mariage, Chef arborait une veste en lurex vert pomme et une cravate en cuir écossaise. Madame mère avait failli s’évanouir ! À ce souvenir, Joséphine émit un petit rire étouffé et se fit rappeler à l’ordre par un impérieux coup de klaxon parce qu’elle ne démarrait pas au feu devenu vert.

— Et qu’est-ce qu’elle a dit ?

— Que ça l’étonnait pas. Que c’était déjà un miracle que tu te sois trouvé un mari, alors que tu le gardes tenait du super-miracle.

— Elle a dit ça !

— Mot pour mot… et elle a pas tort. Tu t’y es prise comme un manche avec papa ! Parce que, franchement, maman pour qu’il se casse avec…

— Hortense, ça suffit ! Je ne veux pas t’entendre parler ainsi. Tu n’as pas donné de détails, j’espère ?

Joséphine se demanda, au moment même où elle posait la question, pourquoi elle s’abaissait à la poser. Bien sûr qu’elle avait dû lui dire ! Et sans rien omettre : l’âge de Mylène, la taille de Mylène, les cheveux de Mylène, le travail de Mylène, la blouse rose de Mylène, son sourire factice pour déclencher les pourboires… Elle avait même dû en rajouter pour se faire plaindre, elle, pauvre petite fille abandonnée.

— De toute façon ça se saura, alors autant le dire tout de suite… On a l’air moins bêtes.

— Parce que tu es sûre qu’il est parti, papa ? demanda Zoé.

— Écoute, c’est ce qu’il m’a dit hier au téléphone…

— Il t’a vraiment dit ça ? demanda Joséphine.

Une fois encore elle se maudit. Elle était tombée dans le piège tendu par Hortense.

— Je crois qu’il a définitivement tourné la page… Enfin, c’est ce que j’ai cru comprendre. Il m’a dit qu’il se cherchait un projet que « l’autre » financerait.

— Elle a de l’argent ?

— Des économies de famille qu’elle mettrait à sa disposition. Elle m’a l’air folle d’amour ! Il a même ajouté qu’elle le suivrait au bout du monde… Il cherche un boulot à l’étranger, il dit qu’il n’y a plus d’avenir pour lui en France, que ce pays est foutu, qu’il a besoin de nouveaux espaces. D’ailleurs il a déjà une petite idée dont il m’a parlé et je trouve ça très intéressant ! On doit en reparler tous les deux…

Joséphine était abasourdie : Antoine se confiait plus librement à sa fille qu’à elle. La considérait-il désormais comme une ennemie ? Elle préféra se concentrer sur son trajet. Je passe par le Bois ou je prends le périphérique porte Maillot ? Quel chemin aurait emprunté Antoine ? Quand il conduisait, je ne regardais jamais par où il passait, je m’en remettais totalement à lui, je me laissais conduire en rêvassant à mes chevaliers, mes dames, mes châteaux forts, aux jeunes fiancées qui voyageaient dans leur litière fermée jetées dans les cahots d’une route pour rejoindre un homme qu’elles ne connaissaient pas et qui allait s’allonger nu contre elles. Elle frissonna, secoua la tête et revint à son itinéraire. Elle décida de couper par le Bois en espérant qu’il n’y aurait pas trop de circulation.

— N’empêche que tu aurais pu me demander avant d’en parler, reprit Joséphine après s’être engagée sur la route du Bois.

— Écoute, maman, on ne va pas se mettre à couper les cheveux en quatre, on n’en a pas les moyens. On va avoir besoin de l’argent d’Henriette, alors autant se la mettre dans la poche en jouant les petits canards perdus au bord de la route ! Elle adore qu’on ait besoin d’elle…

— Eh bien, non. On ne jouera pas les petits canards perdus au bord de la route. On se débrouillera toutes seules.

— Ah ! Et comment comptes-tu t’y prendre avec ton salaire de misère ?

Joséphine donna un violent coup de volant et se gara sur le côté d’une allée du Bois.

— Hortense, je t’interdis de me parler comme ça et, si tu t’entêtes à être désagréable, je vais être obligée de sévir.

— Oh là là ! Qu’est-ce que j’ai peur ! ricana Hortense. Tu ne peux pas imaginer à quel point j’ai peur.

— Je sais que tu ne m’en crois pas capable, mais je peux te serrer la vis. J’ai toujours été douce, gentille avec toi, mais là tu dépasses les bornes.

Hortense regarda Joséphine dans les yeux et y vit une fermeté nouvelle qui lui fit penser que sa mère pourrait mettre sa menace à exécution et l’envoyer en pension, par exemple, ce qu’elle redoutait. Elle recula dans son siège, prit un air offensé et lâcha, dédaigneuse :

— Vas-y : enfile les mots. Tu es très forte à ce jeu-là. Mais pour te débrouiller dans la vie, c’est une autre paire de manches.

Joséphine perdit alors son calme et sa maîtrise. Elle frappa le volant en parlant si fort que la petite Zoé, paniquée, se mit à pleurer et à gémir « je veux rentrer à la maison, je veux mon doudou ! Vous êtes deux méchantes, très méchantes, vous me faites peur ! ». Ses pleurs recouvraient la voix de sa mère et, en peu de temps, il y eut un concert de cris dans la petite voiture qui, autrefois, n’avait connu que des trajets silencieux ou meublés par la voix d’Antoine qui aimait expliquer l’origine des noms de rue, la date de construction d’un pont ou d’une église, l’évolution d’une voie et de son tracé.

— Mais qu’est ce que tu as depuis hier ? Tu es odieuse ! J’ai l’impression que tu me détestes, qu’est-ce que je t’ai fait ?

— Tu m’as fait que mon père s’est cassé parce que tu es moche et chiante et qu’il est hors de question que je me mette à te ressembler. Et que pour ça, je suis prête à tout y compris à faire la belle et la soumise devant Henriette pour qu’elle nous file de l’argent.

— Ah ! Parce que c’est ce que tu comptes faire : ramper devant elle ?

— Je refuse d’être pauvre, j’ai horreur des pauvres, ça pue, la pauvreté ! T’as qu’à te regarder. T’es moche que t’en peux plus.

Joséphine la contempla, la bouche arrondie de stupeur. Elle ne pouvait plus penser, elle ne pouvait plus parler. Elle arrivait à peine à respirer.

— T’as pas compris ça ? T’as pas remarqué que la seule chose qui intéresse les gens aujourd’hui, c’est l’argent ! Eh bien moi je suis comme tout le monde sauf que j’ai pas honte de le dire ! Alors arrête de jouer les désintéressées parce que tu es débile, ma pauvre maman, débile !

Il fallait à tout prix qu’elle parle, qu’elle dresse des mots en rempart entre sa fille et elle.

— Tu oublies une seule chose, ma petite chérie, c’est que l’argent de ta grand-mère est d’abord celui de Chef ! Qu’elle n’en dispose pas comme ça. Tu vas un peu vite en besogne…

Ce n’est pas ça que j’aurais dû dire. Pas ça du tout. Il faut que je lui fasse la leçon, que je lui forge une morale et non que je lui dise que cet argent ne lui appartient pas. Mais qu’est-ce que j’ai ? Qu’est-ce qu’il m’arrive ? Tout va de travers depuis qu’Antoine est parti… Je ne suis même plus capable de penser correctement.

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