Pancol,Katherine - Les yeux jaunes des crocodiles

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Les yeux jaunes des crocodiles: краткое содержание, описание и аннотация

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C’est ce qui rendait Antoine maladroit et transpirant : cette frontière invisible entre Philippe et lui, entre Iris et lui. Une différence subtile qui n’a rien à voir avec le sexe, la naissance, l’éducation, qui sépare la vraie élégance de celle du parvenu et renvoyait Antoine au rang de ballot.

La première fois qu’Antoine s’était transformé en fontaine, c’était ici, à ce balcon, un soir de mai… Ils regardaient ensemble les arbres de l’avenue Raphaël ; il avait dû se sentir si empêtré, si impuissant face à la perfection des arbres, des immeubles, des rideaux du salon, qu’il avait perdu le contrôle de son thermostat intérieur et s’était mis à dégouliner. Ils avaient filé dans la salle de bains et inventé une explosion de robinets pour expliquer l’état lamentable de sa veste, de sa chemise. Ce soir-là, peut-être, ils nous ont crus mais après, ce n’a plus été possible. Et moi, je ne l’en aimais que davantage ! Je le comprenais si bien, moi qui ruisselais à l’intérieur.

On n’entendait plus que le bruit des pages que tournait Chef dans le plus grand silence. Que fait ma petite poule en sucre en ce moment ? se demandait-il, émoustillé. Dans quelle position repose-t-elle ? Affalée sur le ventre sur le canapé du salon en train de regarder une de ces mauvaises comédies dont elle raffole ? Ou étalée dans son lit comme une grosse crêpe blonde, dans ce lit même où on a roulé tous les deux cet après-midi et où… Il fallait qu’il arrête tout de suite. J’ai la trique et ça va se voir ! Il avait mis, sur l’ordre du Cure-dents, un pantalon en gabardine, gris, léger, qui le boudinait et ne manquerait pas de souligner une érection intempestive. Cette éventualité le figea dans un fou rire qu’il étouffa si bien qu’il sursauta lorsque Carmen se pencha sur lui et demanda :

— Un petit macaron avec votre café, monsieur ?

Elle lui présentait une assiette de douceurs au chocolat, à la pâte d’amandes, au caramel.

— Non merci, Carmen, j’ai les dents du fond qui baignent !

En entendant ces mots, Henriette Grobz eut un frisson de dégoût et sa nuque se raidit. Chef se réjouit. Fallait quand même pas qu’elle oublie à qui elle était mariée ! Il se faisait un malin plaisir de le lui rappeler. Comme pour marquer sa réprobation muette et mettre de la distance entre Chef et elle, Henriette Grobz se leva et alla rejoindre Joséphine près de la fenêtre. La vulgarité de cet homme, c’était son châtiment, la croix qu’il lui fallait porter. Elle avait beau ne plus partager son bureau, ne plus partager sa chambre, ne plus partager son lit, elle craignait toujours qu’il ne la contamine, comme s’il était porteur d’un virus dangereux. Avait-il fallu qu’elle fût aux abois pour épouser un homme aussi fruste ! Et il se portait comme un chêne, en plus. Cette vigueur la rendait de plus en plus irritable. Parfois elle était si énervée de le voir jovial et puissant qu’elle n’arrivait plus à respirer et avait des palpitations. Elle prenait des comprimés pour se détendre. Combien de temps vais-je devoir encore le supporter ? Elle poussa un long soupir et préféra concentrer son attention sur sa fille qui, appuyée contre la fenêtre, contemplait le balancement des arbres alors qu’une faible brise s’était levée, répandant enfin un peu d’air frais sur cette soirée.

— Viens par ici, ma chérie, que nous parlions toutes les deux, lui dit-elle en l’entraînant vers un canapé, au fond du salon.

Iris vint aussitôt les rejoindre.

— Alors… Joséphine, attaqua Henriette Grobz, que comptes-tu faire maintenant ?

— Continuer…, répondit Joséphine, butée.

— Continuer ? demanda Henriette Grobz, surprise. Continuer quoi ?

— Eh bien… euh… Continuer ma vie…

— Sérieusement, chérie…

Quand sa mère l’appelait « chérie », l’heure était grave. La pitié, le sermon, la condescendance allaient se succéder comme les couplets d’une rengaine éculée.

— Enfin… Ça ne te regarde pas ! balbutia-t-elle. C’est mon problème.

Joséphine avait donné à cette réponse, trop rapide pour qu’elle la maîtrise, un ton agressif auquel n’était pas habituée l’auteur de ses jours qui se rembrunit aussitôt.

— En voilà une façon de me répondre ! répliqua Henriette Grobz, piquée.

— Qu’as-tu décidé ? reprit Iris de sa voix douce et enveloppante.

— De m’en sortir… et toute seule, répondit Joséphine d’une façon plus brusque qu’elle n’aurait voulu.

— Ah ! C’est vraiment ingrat de refuser l’aide qu’on te propose, dit Henriette Grobz, pincée.

— Peut-être mais c’est comme ça. Je ne veux plus qu’on en parle, d’accord ?

Sa voix était allée crescendo et la fin de sa phrase dérailla en un cri aigu qui détonna dans l’atmosphère ouatée de cette soirée paisible.

Tiens, tiens, quel est ce raffut ? se dit Chef, tendant l’oreille. On me cache tout ! Je suis vraiment la dernière roue du carrosse dans cette famille. Mine de rien, il fit glisser le journal sur la table basse pour se rapprocher de l’endroit où se tenaient les trois femmes.

— T’en sortir et comment ?

— En travaillant, en donnant des petites leçons, en… Je ne sais pas, moi ! Pour le moment, j’émerge et, croyez-moi, c’est assez dur comme ça. Je n’ai pas encore réalisé, je crois.

Iris regarda sa sœur et admira son courage.

— Iris, demanda Madame mère, qu’en penses-tu ?

— Jo a raison, c’est tout nouveau encore. Laissons-la se remettre avant de lui demander ce qu’elle compte faire.

— Merci, Iris…, soupira Joséphine qui osa penser que l’orage était passé.

C’était sans compter sans l’obstination de Madame mère.

— Moi, quand je me suis retrouvée seule à vous élever, j’ai retroussé mes manches et j’ai travaillé, travaillé…

— Mais je travaille, maman, je travaille ! Tu sembles toujours l’oublier.

— Je n’appelle pas ça travailler, ma petite fille.

— Parce que je n’ai pas de bureau, pas de patron, pas de tickets-restaurant ? Parce que ça ne ressemble à rien de ce que tu connais ? Mais je gagne ma vie, que tu le veuilles ou non.

— Un salaire de misère !

— J’aimerais savoir combien tu gagnais chez Chef quand tu as commencé. Ça ne devait pas être mieux.

— Ne prends pas ce ton pour me parler, Joséphine.

Chef, émoustillé, se redressa. Mes couilles, le temps se brouille, se dit-il. La soirée devenait, enfin, amusante. La Duchesse allait enfourcher ses grands chevaux, empiler mensonge sur mensonge, fouiller sa mémoire et exhiber la vieille image de veuve pieuse et de mère remarquable qui s’était sacrifiée pour ses enfants ! Il connaissait son numéro de victime par cœur.

— C’est vrai que ça a été très dur. On s’est serré la ceinture mais mes qualités ont fait que Chef m’a vite remarquée… et que j’ai pu faire face…

Elle se rengorgea, encore tout émue de cette victoire incroyable remportée sur l’adversité et une image vint se superposer au discours : celle d’une femme belle, grande, héroïque, fendant les flots déchaînés telle une figure de proue, traînant deux jeunes orphelines au nez rougi par les pleurs. C’était son titre de gloire d’avoir su élever, seule, ses deux filles, sa Marseillaise , sa Légion d’honneur.

Tu as fait face parce que je te glissais des enveloppes remplies de billets sous des prétextes fallacieux, et que tu faisais semblant de ne rien remarquer pour ne pas avoir à me remercier, pensa Chef en mouillant son index pour tourner les pages de son journal. Tu as fait face parce que tu étais une grognasse-née, plus vénale et impitoyable que la plus rouée des putains ! Mais j’étais déjà pris aux pattes et j’aurais tout fait pour te plaire, te soulager.

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