Pancol,Katherine - Les écureuils de Central Park sont tristes le lundi
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Il avait mis pied à terre et inspectait son vélo. Elle n’apercevait qu’un bonnet qui ressemblait au sien, un dos large dans une canadienne écossaise rouge penchée sur la roue avant et deux jambes de pantalon de velours côtelé beige. De grosses côtes beiges un peu râpées à l’emplacement des genoux.
— C’est vos freins. Ils sont usés, ils ont lâché… Vous ne vous en êtes pas rendu compte avant ?
— Il est vieux… Il faudrait que je le change !
— Ça vaudrait mieux…
Et il s’était relevé.
Le regard de Shirley était alors monté du câble de frein effiloché au visage de l’homme. Cet homme avait un bon visage. Un bon visage chaleureux, accueillant avec une… une… Elle se forçait à chercher les mots précis pour calmer l’ouragan qui montait en elle. Alerte ! Alerte ! Tempête force sept ! susurrait une petite voix. Un visage doux et fort, d’une puissance intérieure, d’une puissance évidente, sans chichis. Un bon visage avec un grand sourire, une grande mâchoire, des yeux qui riaient et des cheveux châtains, épais, qui s’échappaient en mèches folles du bonnet. Elle n’arrivait pas à détacher son regard du visage de cet homme. Il avait un air, un air… l’air d’un roi qui possède un butin sans valeur pour les autres, mais si important pour lui. Oui, c’était cela : l’air d’un roi modeste et enjoué.
Elle restait là, à le dévisager, et devait paraître particulièrement stupide car il eut un petit rire et ajouta :
— Si j’étais vous, je rentrerais à pied… en poussant mon vélo. Parce que sinon vous allez vous retrouver avec une belle brochette d’accidents à la fin de la journée…
Et comme elle ne répondait pas, qu’elle restait les yeux dans ses yeux à lui, tentant de se déprendre de ce regard si doux, si fort qui la rendait absolument idiote, absolument muette, il avait ajouté :
— Euh… On se connaît ?
— Je ne crois pas.
— Oliver Boone, avait-il dit en lui tendant la main. Des doigts longs, fins, presque délicats. Des doigts d’artiste.
Elle eut honte de l’avoir obligé à tripoter son câble de frein.
— Shirley Ward.
Il avait une poignée de main puissante et elle faillit laisser échapper un cri.
Elle avait émis un petit rire stupide, le rire d’une fille qui essaie désespérément de récupérer tout le prestige qu’elle vient de perdre en si peu de temps.
— Bon… ben alors, merci.
— De rien. Juste faites attention…
— Promis.
Elle avait repris son vélo, était allée jusqu’à l’étang en pédalant lentement, les pieds presque posés à terre pour freiner en cas d’urgence.
À l’entrée de l’étang, il y avait une pancarte qui disait :
No dogs
No cycles
No radios
No drowning [4]
Cette dernière phrase la mettait en joie. Interdiction de se noyer ! C’est peut-être ce qui lui avait le plus manqué lors de son exil en France : l’humour anglais. Elle n’arrivait pas à rire des blagues françaises et se disait chaque fois qu’elle était définitivement anglaise.
Elle attacha son vélo à la barrière en bois et se retourna.
Il attachait le sien un peu plus loin.
Elle fut bien embêtée.
Elle ne voulait pas avoir l’air de le suivre, mais elle devait bien se rendre compte qu’ils allaient tous les deux au même endroit. Elle prit son sac de bain, le brandit et s’exclama :
— Vous aussi, vous nagez ?
— Oui. Avant, j’allais à l’étang réservé aux hommes, mais bon… euh… Je crois que je préfère celui où les deux sss…
Il s’arrêta. Il avait failli dire où les deux sexes se mélangent mais s’était repris.
Ah ! Ah ! se dit Shirley, il est gêné lui aussi. Donc il a peut-être ressenti le même trouble que moi. Un partout.
Et elle se sentit plus libre. Comme débarrassée.
Elle arracha son bonnet, s’ébouriffa les cheveux, proposa :
— On y va ?
Ensuite, ils avaient nagé, nagé, nagé.
Tous les deux seuls dans l’étang. L’air était froid, coupant. Des gouttes d’eau leur piquaient les bras, les épaules. Il y avait des pêcheurs sur la rive. Des cygnes qui se pavanaient. On apercevait leurs têtes émerger des hautes herbes. Ils poussaient des petits cris stridents, se poursuivaient en battant des ailes, se donnaient des coups de bec et repartaient en se dandinant, furieux.
Il avait un crawl puissant, rapide, régulier.
Elle avait réussi à rester à sa hauteur et puis, d’un coup d’épaule, il l’avait distancée.
Elle avait continué sans plus faire attention à lui.
Quand elle avait sorti la tête de l’eau, il avait disparu.
Elle s’était sentie terriblement seule.
Ce matin-là, elle ne vit pas de vélo attaché à la barrière en bois.
Elle ne sourit pas en lisant la pancarte qui disait « Interdiction de se noyer ».
Elle pensa que c’était mauvais signe.
Qu’elle allait entrer en zone rouge.
Et elle n’aima pas ça du tout.
Elle soupira. Se déshabilla en laissant choir ses vêtements sur le ponton en bois.
Les ramassa. Les rangea.
Se retourna pour vérifier qu’il n’arrivait pas en courant…
Plongea la tête la première.
Sentit une algue glisser entre ses jambes.
Poussa un cri.
Et se mit à crawler, la tête dans l’eau.
Il était encore temps de l’oublier.
D’ailleurs, elle avait oublié son nom.
D’ailleurs, elle refusait de se laisser émouvoir comme ça.
Une canadienne écossaise ? Un bonnet en laine ? Un vieux pantalon râpé ! Des doigts d’horloger. N’importe quoi !
Elle n’était pas une femme romantique. Non. Elle était une femme seule qui avait des rêves. Et elle rêvait d’être avec quelqu’un. Elle cherchait une épaule contre laquelle se caler, une bouche à embrasser, un bras auquel se pendre pour traverser la rue quand les voitures klaxonnent, une oreille attentive pour y verser des confidences idiotes, quelqu’un avec qui regarder Eastenders à la télé. Le genre de feuilleton crétin qu’on regarde justement quand on est amoureux, donc stupide.
Car l’amour rend stupide, ma fille, dit-elle en enfonçant vigoureusement un bras après l’autre dans l’eau comme pour marteler une évidence. Ne l’oublie pas. OK, t’es seule, OK, t’en as marre, OK, tu réclames une histoire, une belle histoire, mais n’oublie pas : l’amour rend bête. Un point, c’est tout. Et toi, spécialement. Pour ce que ça t’a réussi, l’amour ! À chaque fois, tu as frisé la boulette. Tu as le don de tomber sur des bons à rien alors si ça se trouve celui-là avec sa gueule d’ange, il sort de prison !
Cette constatation lui fit du bien et elle nagea trois quarts d’heure sans plus penser à rien : ni à l’homme à la canadienne rouge écossaise ni à son dernier amant qui avait rompu par texto. C’était la dernière mode. Les hommes se défilaient silencieux, presque muets. Il ne leur restait que leurs pouces pour dire adieu. Phonétiquement de préférence : Liv U. Sorry .
Justement dans le regard de l’homme à la canadienne rouge écossaise, il lui avait semblé lire autre chose : une attention, une sollicitude, une chaleur… Il ne l’avait pas balayée du regard, il l’avait regardée.
Regarder : porter son regard sur, considérer, envisager.
Regarder d’un bon œil : considérer avec bienveillance.
Alors regarder avec deux bons yeux ? C’était accorder beaucoup de bienveillance.
Sans pour autant être lourd, concupiscent. Un regard élégant, chaleureux. Pas un regard rapide, bâclé. Un regard qui prend l’autre en compte, l’installe dans un fauteuil rembourré, lui offre une tasse de thé, un nuage de lait, commence une conversation.
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