Pancol,Katherine - Les écureuils de Central Park sont tristes le lundi

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Et les lèvres de se retrousser, les yeux de s’allumer et le cœur des commères de battre plus fort en faisant la queue pour la baguette d’or à 1 euro 10.

La récitante se sent devenue tellement importante qu’elle ne veut plus lâcher son auditoire et poursuit, en apnée :

J’oubliais de vous dire qu’il habitait dans le même immeuble que Mme Cortès. C’est même elle qui l’a présenté à sa sœur, alors vous pensez qu’elle doit s’en vouloir ! Qu’elle se mange les doigts, qu’elle refait le film, le passe et le repasse. Qu’elle doit plus pouvoir fermer l’œil de la nuit avec sa conscience qui la titille, qui la titille… Elle doit même se dire, si vous voulez mon avis, elle doit même se dire que c’est ELLE qui l’a tuée, sa sœur ! Je la connais très bien, vous savez, j’ai suivi toute l’affaire, c’est ma voisine… non, non, pas ma voisine-voisine, mais la voisine d’une copine de ma belle-sœur… Elle, elle lui a serré la main à l’assassin, si, si… et moi je suis sûre de l’avoir vu chez le boucher un samedi matin, jour de marché… comme je vous le dis ! On attendait ensemble devant la caisse, il tenait un portefeuille en cuir rouge à la main, un portefeuille de marque, je l’ai bien vu… Faut dire qu’il était séduisant. Ils sont souvent séduisants, paraît-il… Forcément, ils entortillent. S’ils étaient minables, on se laisserait pas entortiller, n’est-ce pas ? On se retrouverait pas avec un couteau en plein cœur comme cette pauvre Iris Dupin…

Joséphine entendait tout.

Sans tendre l’oreille.

Elle lisait dans les dos quand elle faisait la queue au Shopi.

Elle interceptait des regards furtifs qui filaient sur elle comme des araignées.

Et elle savait que tous les bavardages finissaient toujours par la même phrase… la sœur, c’était autre chose. Une très belle femme ! Élégante, raffinée, belle, belle, des yeux bleus qui remplissaient un encrier ! Et une classe ! Une allure ! Rien à voir avec cette pauvre Mme Cortès. Le jour et la nuit.

Elle restait ce qu’elle avait toujours été.

Ce qu’elle serait toujours.

Joséphine Cortès. Une petite femme ordinaire.

Même Shirley chantait des questions.

Elle appelait de Londres presque chaque jour. Au petit matin. Elle prétendait avoir besoin d’un renseignement sur une marque de camembert, un mot de vocabulaire, un point de grammaire, un horaire de chemin de fer. Elle commençait, anodine, auscultant la voix de Joséphine, ça va, Jo ? T’as bien dormi ? Everything under control ? Elle racontait une anecdote sur sa croisade contre le sucre, le sauvetage des enfants obèses, les conséquences cardio-vasculaires, faisait semblant de s’emporter, épiait l’esquisse d’un sourire, guettant le petit silence qui le précéderait, le soupir ou le grognement de plaisir qui raclerait la gorge…

Digressait, digressait, digressait…

Posait chaque jour les mêmes questions :

Et ton HDR ? Tu le passes quand ? T’es prête ? Tu veux que je vienne te tenir la main ? Parce que je viens, tu sais… Tu me siffles et j’arrive. T’as pas trop le trac ? Sept mille pages ! My God ! T’as bien travaillé… Quatre heures de soutenance ! Et Zoé ? En seconde ! Bientôt quinze ans ! Elle va bien ? Elle a des nouvelles de comment il s’appelle déjà son amoureux… Euh… Le fils de… Gaétan ? Il lui envoie des mails, il lui téléphone… Pauvre gosse ! Tu parles d’un traumatisme ! Et Iphigénie ? Il est revenu le mari-bandit ? Toujours pas ? Et les enfants ? Et M. Sandoz, il s’est déclaré ? Il ose pas ? Je vais venir lui botter le cul, moi ! Mais qu’est ce qu’il attend, ce grand dadais ? D’avoir du lichen dans les oreilles ?

Elle faisait tonner la voix, gronder les verbes, s’amonceler les questions pour que Jo sorte de son silence et agite le grelot d’un rire.

Tu as des nouvelles de Marcel et Josiane ? Ah… Il t’envoie des fleurs, elle te téléphone… Ils t’aiment beaucoup, tu sais. Tu devrais les voir. T’as pas envie… Pourquoi ?

… parce que

Et Garibaldi, le bel inspecteur, tu l’as revu ? Toujours en poste ? T’es bien gardée alors ! Et le fils Pinarelli ? Toujours avec sa maman ? Serait pas un peu homo celui-là ? Et le concupiscent M. Merson ? Et l’ondulante Mme Merson ?

Et dis-moi, les appartements des deux… euh… ils sont occupés ? Tu connais les nouveaux ? Pas encore… Tu les croises, mais tu leur parles pas… Celui de… il est vide encore… Forcément… Je comprends, ma Jo, mais va falloir que tu te forces à sortir… Tu vas pas rester toute ta vie en hibernation… Pourquoi tu viendrais pas me voir ? Tu peux pas à cause de ton HDR… Oui mais… après ? Viens passer quelques jours à Londres. Tu verras Hortense, tu verras Gary, on sortira, je t’emmènerai nager à Hampstead Pond, en plein Londres, c’est génial, on se croirait au dix-neuvième siècle, y a un ponton en bois, des nénuphars et l’eau est glacée. J’y vais tous les matins et je tiens une forme incroyable… Tu m’écoutes ou pas ?

Des rafales de questions pour secouer la torpeur douloureuse de Joséphine et chasser la seule question qui la hantait…

Pourquoi ?

Pourquoi est-elle allée se jeter dans la gueule de cet homme-là ? De ce fou qui assassinait de sang-froid, persécutait femme et enfants et l’a réduite en esclavage avant de lui transpercer le cœur ?

Ma sœur, ma grande sœur, mon idole, ma beauté, mon amour, ma plus que belle, ma plus que brillante, ton sang qui bat dans mes tempes, qui bat sous ma peau…

Pourquoi, suppliait Joséphine, pourquoi ?

… parce que

répondait une voix qu’elle ne connaissait pas.

… parce que

Parce qu’elle avait cru trouver le bonheur dans ce marché-là. Elle s’offrait sans calcul, sans rien garder dans sa poche, et il lui promettait tout le bonheur du monde. Elle y avait cru. Elle était morte heureuse, si heureuse…

Comme elle ne l’avait jamais été auparavant.

Pourquoi ?

Elle ne s’en sortait pas de ce mot-là qui enfonçait toujours le même clou dans sa tête, enfonçait d’autres clous brûlants de questions, érigeait de hautes parois contre lesquelles elle se heurtait.

Et pourquoi moi, je suis vivante ?

Parce que je suis vivante, il paraît…

Shirley ne renonçait pas. Elle lançait ses bras et son cœur par-delà la Tamise, par-delà la Manche et grognait :

— Tu m’écoutes pas… J’entends bien que tu m’écoutes pas…

— J’ai pas envie de parler…

— Tu peux pas rester comme ça. Emmurée…

— Shirley…

— Je sais ce qui te passe par la tête et t’empêche de respirer… Je le sais ! Ce n’est pas de ta faute, Jo…

— …

— Et ce n’est pas de sa faute à lui non plus… Tu n’y es pour rien et il n’y est pour rien. Pourquoi tu refuses de le voir ? Pourquoi tu ne réponds pas à ses messages ?

… parce que

— Il a dit qu’il attendrait, mais il ne va pas attendre toute sa vie, Jo ! Tu te fais du mal, tu lui fais du mal, et tout ça pourquoi ? Ce n’est pas vous qui l’avez…

Alors Joséphine recouvrait la voix. Comme si on lui avait entaillé la gorge, ouvert la gorge, découpé la gorge, mis les cordes vocales à nu pour qu’elle hurle et elle hurlait, hurlait dans le téléphone, hurlait à son amie qui l’appelait chaque jour, qui disait je suis là, je suis là pour toi :

— Vas-y, Shirley, vas-y, dis-le…

— Merde ! Fais chier, Jo ! Ce n’est pas ça qui la fera revenir ! Alors pourquoi, hein ? Pourquoi ?

… parce que

Et tant qu’elle n’aurait pas répondu à ce mot-là, elle ne reprendrait pas la marche de sa vie. Elle resterait immobile, verrouillée, silencieuse, elle ne recommencerait jamais à sourire, à crier de joie et de plaisir, à s’abandonner dans ses bras à lui.

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