Pancol,Katherine - Les écureuils de Central Park sont tristes le lundi

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— Je ne vous demanderai pas ce que c’est car je crains que ce ne soit désobligeant, répondit l’homme.

— Je vais rentrer. Demain je dois me lever tôt…

— Ah ! C’est cela, j’avais une écharpe rouge !

— Quelle vulgarité !

— Je vous en prie…

Quelle crétine ! pesta Hortense. Il ne va jamais vouloir la raccompagner ! Chut ! ordonna Gary et ses doigts continuèrent à dessiner les lèvres d’Hortense. Tu sais que tes lèvres n’ont pas le même renflement de chaque côté ? Hortense recula, tu veux dire que je suis pas normale ? Non au contraire… tu es terriblement banale, on a tous la bouche asymétrique. Moi pas. Moi, je suis parfaite.

— Je peux vous déposer si vous voulez. Vous habitez où ? demanda l’homme.

— Ah ! C’est la première phrase intéressante que vous prononcez…

Charlotte Bradsburry tenta de se relever et n’y parvint pas. À chaque essai, elle retombait lourdement sur le lit et finit par se laisser choir de tout son poids.

— Je vous dis qu’il y a quelqu’un là-dessous… J’entends des voix…

— Allez, donnez-moi le bras que je vous tire de là et que j’aille vous jeter chez vous !

Charlotte Bradsburry bougonna quelque chose que ni Hortense ni Gary ne comprirent et ils les entendirent partir, l’une trébuchant, l’autre la soutenant.

Puis Gary se pencha vers Hortense et la contempla sans rien dire. Ses yeux bruns semblaient habités par un rêve primitif, ombrés d’une lueur sauvage. Ce serait si plaisant de vivre cachés sous des manteaux, à l’abri, on mangerait des cookies et on boirait des cafés avec une longue paille, on ne serait plus jamais obligés de se mettre debout et de courir partout comme le lapin d’ Alice au pays des merveilles. Jamais pu l’encadrer, ce Rabbit à la montre en perpétuelle érection. Je voudrais passer ma vie à écouter Glenn Gould en embrassant Hortense Cortès, en caressant les cheveux d’Hortense Cortès, en respirant chaque fleur de la peau d’Hortense Cortès, en inventant pour elle des accords, mi-fa-sol-la-si-do et en les lui chantant dans l’ourlet de l’oreille.

Je voudrais, je voudrais…

Il ferma les yeux et embrassa Hortense Cortès.

C’est donc cela un baiser ! s’étonna Hortense Cortès. Cette brûlure suave qui donne envie de se jeter sur l’autre, de l’aspirer, de le lécher, de le renverser, de s’enfoncer en lui, de disparaître…

De se dissoudre dans un lac profond, de laisser flotter sa bouche, ses lèvres, ses cheveux, sa nuque…

Perdre la mémoire.

Devenir boule de caramel, se laisser goûter du bout de la langue.

Et goûter l’autre en inventant le sel et les épices, l’ambre et le cumin, le cuir et le santal.

C’est donc cela…

Jusqu’à maintenant, elle n’avait embrassé que des garçons qui l’indifféraient. Elle embrassait utile, elle embrassait mondain, elle embrassait en repoussant une boucle de cheveux élastique et en regardant par-dessus l’épaule de son prochain. Elle embrassait en toute lucidité, s’indignant d’une meurtrissure des dents, d’une langue cannibale, d’une salive baveuse. Il lui était arrivé aussi d’embrasser par désœuvrement, par jeu, parce qu’il pleuvait dehors ou que les fenêtres avaient des petits carreaux qu’elle n’avait pas fini de compter. Ou, souvenir qui l’embarrassait, pour obtenir d’un homme un sac Prada ou un petit haut Chloé. Elle préférait oublier. C’était il y a longtemps. Elle n’était qu’une enfant, il s’appelait Chaval[2]. Quel homme grossier et brutal !

Elle revint à la bouche de Gary et soupira.

Ainsi il arrive qu’un baiser procure du plaisir…

Un plaisir qui se faufile dans le corps, jette des petites flammes, allume mille frissons dans des endroits qu’elle n’aurait jamais soupçonnés être inflammables.

Jusque sous les dents…

Le plaisir… Quel délice !

Et aussitôt, elle nota qu’il fallait se méfier du plaisir.

Plus tard, ils marchèrent dans le noir.

Dans les rues blanches des beaux quartiers en allant vers Hyde Park. Des rues où les perrons blancs s’ordonnent en ronde sage.

Vers l’appartement de Gary.

Ils marchaient en silence en se tenant la main. Ou plutôt en balançant leurs bras et leurs jambes dans le même élan, la même cadence, en avançant un pied gauche avec le pied gauche de l’autre, un pied droit avec le pied droit de l’autre. Avec le sérieux et la concentration d’un horse guard à bonnet fourré de Sa Gracieuse Majesté. Hortense se souvenait de ce jeu-là : ne pas changer de pied, ne pas perdre la cadence. Elle avait cinq ans et donnait la main à sa mère en revenant de l’école Denis-Papin. Ils habitaient Courbevoie ; elle n’aimait pas les réverbères de la grande avenue. Elle n’aimait pas la grande avenue. Elle n’aimait pas l’immeuble. Elle n’aimait pas ses habitants. Elle détestait Courbevoie. Elle repoussa le souvenir et rattrapa le présent.

Serra la main de Gary pour s’ancrer solidement dans ce qui allait être, elle en était sûre, son lendemain. Ne plus le lâcher. L’homme aux boucles brunes, aux yeux changeants, verts ou bruns, bruns ou verts, aux dents de carnassier élégant, aux lèvres qui allument des incendies.

Ainsi c’est cela un baiser…

— C’est donc cela, un baiser, dit-elle à voix presque chuchotée.

Les mots s’évaporèrent dans la nuit noire.

Il lui rendit sa pression d’une main légère et douce. Et prononça des vers qui habillèrent l’instant de beauté solennelle.

Away with your fictions of flimsy romance,

Those tissues of falsehood which Folly has wove ;

Give me the mild beam of the soul-breathing glance

Or the rapture which dwells on the first kiss of love [3] .

— Lord Byron… The first kiss of love .

Le mot love tomba dans la nuit comme un pavé enrubanné. Hortense faillit le ramasser et le glisser dans sa poche. Qu’est-ce qu’il lui arrivait ? Elle était en train de devenir terriblement sentimentale.

— Tu n’aurais pas pu te cacher sous des manteaux si on avait été en juillet…, gronda-t-elle pour se défaire de ce gluant rose bonbon dans lequel elle s’enfonçait.

— En juillet, je ne sors jamais. En juillet, je me retire…

— Comme Cendrillon après minuit ? Pas très viril comme posture !

Il la poussa contre un arbre, encastra ses hanches dans les siennes et reprit la course de son baiser sans lui laisser le temps de répondre. Elle reçut sa bouche, entrouvrit les lèvres pour que le baiser se déploie, passa la main dans sa nuque, alla caresser le rectangle de chair tendre juste derrière l’oreille, s’y attarda du bout des doigts, sentit les mille foyers d’incendie se rallumer sous le souffle chaud de Gary…

— Souviens-toi, Hortense, de ne pas me provoquer, murmura-t-il en déposant chaque mot sur les lèvres douces et fermes. Je peux perdre self-control et patience !

— Ce qui pour un gentleman anglais…

— … serait regrettable.

Elle mourait d’envie de lui demander comment s’était terminée son idylle avec Charlotte Bradsburry. Et si elle était vraiment terminée. Finie, finie comme un grand trait tiré ? Ou finie avec promesse de retour, de retrouvailles, de baisers qui mordent les entrailles ? Mais Byron et le gentleman anglais la rappelèrent à l’ordre, la corsetant dans un dédain méprisant envers l’étrangère. Tiens-toi bien, ma fille, ignore la gourgandine. Classe l’affaire. C’est du passé. Il est là, à tes côtés et vous marchez tous les deux dans la nuit anglaise. Pourquoi troubler cette douceur exquise ?

— Je me demande toujours ce que font les écureuils la nuit ? soupira Gary. Dorment-ils debout, allongés, lovés en boule dans un nid ?

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