Pancol,Katherine - Les écureuils de Central Park sont tristes le lundi
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Elle avait réussi.
Devant le 3 Belgravia Square, elle avait emboîté le pas à deux Anglais qui parlaient cinéma en se frottant les narines. Elle les avait suivis, faisant semblant de gober leurs mots, s’était faufilée avec eux dans le vaste appartement au plafond aussi haut que la cathédrale de Canterbury et avait continué à boire les propos de Steven et Nick au sujet de Bright Stars de Jane Campion. Ils avaient vu ce film en avant-première au London Film Festival et se gargarisaient d’appartenir au club des happy few qui pouvaient en parler. To belong or not to belong semblait être la devise de tout Anglais chic. Il fallait « appartenir » à un ou plusieurs clubs, une famille, une école, un domaine familial, un beau quartier de Londres ou ne pas être.
Steven faisait des études de cinéma, parlait de Truffaut et de Kusturica. Il portait un jean noir moulant, de vieilles bottes en vinyle, un gilet noir à pois blancs sur un tee-shirt blanc à manches longues. Ses longs cheveux gras pendaient à chaque affirmation furieuse. Son copain, Nick, propre et rose, incarnait une version bucolique et jeune de Mick Jagger. Il hochait la tête en se grattant le menton. Il devait supposer que cela le vieillissait terriblement.
Elle les avait abandonnés après avoir posé son manteau dans une vaste pièce qui servait de vestiaire. Elle avait jeté le sien sur un grand lit jonché de fausses fourrures, de parkas kaki, d’impers noirs, avait tapoté ses cheveux devant la glace à trumeau de la cheminée et avait murmuré t’es parfaite, ma chérie, absolument parfaite. Il va tomber dans ton filet comme un joli poisson doré. Ses escarpins Dior et la petite robe noire Alaïa achetée dans une vintage-shop à Brick Lane la transformaient en bombe sexuelle réservée. Bombe sexuelle si je veux, réservée si je le décide, chuchota-t-elle au miroir en s’envoyant un baiser. Je n’ai pas encore décidé si je l’occis tout de suite ou si je fais traîner la mise à mort… On va bien voir.
Ce fut tout vu. En sortant de la pièce à manteaux, elle aperçut Gary au bras de la Bradsburry ; elle éclatait de rire en renversant sa gorge ivoire, plaçant délicatement sa main sur sa bouche pâle pour étouffer le bruit si vulgaire d’une gaieté subite. Gary la serrait contre lui, un bras passé autour de sa taille fine, si fine. Sa tête brune contre la tête de la Peste… Hortense crut trépasser.
Elle faillit retourner dans la chambre, injurier le miroir, attraper son manteau et repartir.
Puis elle pensa au mal qu’elle s’était donné pour pénétrer en ce lieu par effraction, serra les dents et se dirigea vers le buffet où elle passa sa colère sur le champagne bon marché et le garçon à boutons clignotants.
Et maintenant, se dit-elle, que faire ?
Harponner le premier homme comestible et roucouler à son bras ? Mille fois fait. Stratégie éculée, pathétique, pitoyable. Gary saura, si je m’affiche ainsi, que j’ai été « touchée » et me répondra, dans un sourire cruel, « coulée ».
Et je coulerai.
Non, non ! Arborer l’air satisfait de la célibataire qui ne trouve pas garçon à sa taille tant elle frôle les sommets… Pincer mes lèvres en un sourire dédaigneux, jouer la surprise si je tombe sur le couple maudit et tenter de repérer dans la foule une volaille ou deux à qui je puisse faire un semblant de conversation avant de rentrer chez moi… en métro.
Mary Dorsey ferait l’affaire. C’était une célibataire navrante, une de ces filles qui n’ont qu’un but dans la vie : trouver un homme. N’importe lequel pourvu qu’il reste avec elle plus de quarante-huit heures. Un week-end entier était le début de la félicité. La plupart des garçons que Mary Dorsey ramenait dans son appartement de la rive sud de la Tamise disparaissaient avant même qu’elle ait eu le temps de leur demander leur prénom. La dernière fois qu’Hortense l’avait rencontrée au Borough Market où l’avait traînée Nicholas, Mary lui avait murmuré il est trop mignon ! Quand tu en auras fini avec lui, tu me le passes ? T’as vu son torse ? Bien trop long ! avait protesté Hortense. Je m’en fiche. Torse long, appendice intéressant.
Mary Dorsey était un cas désespéré. Elle avait tout essayé : le speed dating, le slow dating, le blind, le jewish, le christian, le New Labour, le Tory, le dirty, le wikipedi, le kinky… Elle était prête à prendre tous les risques pour ne plus rester seule chez elle, le soir, à manger des Ben & Jerry en sanglotant devant la scène finale de An affair to remember [1] lorsque Cary Grant se rend enfin compte que Deborah Kerr lui cache quelque chose sous le grand plaid beige. Seule, en survêtement déteint, une houle de Kleenex froissés autour d’elle, Mary gémissait je veux un homme qui soulève mon plaid et m’emporte dans ses bras ! Et comme elle avait englouti, en plus des pots de crème glacée, une bouteille de Drambuie, elle ajoutait, poisseuse de larmes et de rimmel, « Il n’y a plus de Cary Grant sur terre, c’est fini, fini… l’homme viril est en voie de disparition » avant de rouler en sanglotant sur le parquet rejoindre les Kleenex froissés.
Elle aimait à raconter ces scènes pitoyables qui ne la mettaient pas vraiment en valeur. Elle affirmait qu’il fallait aller très bas dans le dégoût de soi afin de rebondir.
Le souvenir de cette conversation détourna la trajectoire d’Hortense qui allait poser la main sur l’épaule de Mary Dorsey. Elle bifurqua vers une silhouette blonde, ravissante, étonnante…
C’est alors qu’elle reconnut Agyness Deyn. Agyness Deyn, en personne. The it girl. The girl tout court. Celle qui allait bouter Kate Moss hors des podiums. L’égérie de Burberry, Giorgio Armani, Jean-Paul Gaultier, qui poussait la chansonnette au sein des Five O’clock Heroes et collectionnait les couvertures de Vogue , Elle , Grazia . Elle était là, très blonde, très mince, un foulard très bleu marine dans ses cheveux très blonds coupés très court, en collants très rouges et tennis très blanches, une petite robe à froufrous en dentelle et un blouson étriqué en vieux jean usé.
Divine !
Et avec qui parlait Agyness Deyn dans un grand sourire bienveillant, l’air visiblement intéressé même si ses yeux balayaient autour d’elle à la recherche d’autres poissons à ferrer ? Avec Steven et Nick, les deux cinéphiles qui lui avaient servi de carton d’invitation.
Hortense lança une hanche en avant et fendit la foule. Elle arriva à hauteur du petit groupe et se jeta dans la conversation.
Le plus comestible des deux, Nick, racontait comment il avait défilé à la Fashion Week à Paris pour Hedi Slimane. Agyness Deyn lui demanda ce qu’il pensait de la collection de Hedi. Nick répondit qu’il se souvenait à peine du défilé, mais bien mieux de la fille qu’il avait culbutée sous l’escalier d’une boîte parisienne.
Ils éclatèrent de rire. Hortense se força à les imiter. Puis Agyness sortit un feutre de son minuscule sac rouge et nota le nom de la boîte sur ses tennis blanches. Hortense l’observait, fascinée. Elle se demanda si, de loin, on voyait bien qu’elle faisait partie du groupe et se rapprocha afin qu’il n’y ait aucun doute.
Une autre fille s’avança et, attrapant le verre de Nick, le vida d’un coup. Puis elle s’appuya sur l’épaule d’Agyness et dégoisa :
— I’m so pissed off ! Cette soirée pue ! C’est vraiment un truc de pauvre de rester à Londres le week-end ! J’aurais mieux fait de filer à la campagne ! C’est qui celle-là ? demanda-t-elle en tendant une griffe rouge vers Hortense.
Hortense se présenta en essayant de gommer son accent français.
— French ? dégueula la nouvelle arrivée dans une moue de gorgone.
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