Pancol,Katherine - Les écureuils de Central Park sont tristes le lundi

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Gary l’écoutait sans l’entendre.

Il jouait avec deux mandarines, les faisait rouler sur la table entre une assiette et un verre, les reprenait, en ouvrait une, l’épluchait, lui tendait un quartier.

— Et comment va Hortense ? soupira Shirley devant le manque d’intérêt de Gary.

— Hortense sera toujours Hortense…, dit-il en haussant les épaules.

— Et Charlotte ?

— C’est fini. Enfin, je pense… On n’a pas mis d’annonce dans les journaux mais c’est tout comme…

— Fini, fini ?

Elle se détesta de poser ces questions. Mais c’était plus fort qu’elle : il fallait qu’elle efface le silence entre eux en jetant des pelletés de questions idiotes.

— Maman ! Arrête ! Tu sais très bien que je n’aime pas quand…

— Bon…, déclara-t-elle en se levant. L’audience est terminée, je range !

Elle commença à débarrasser, à mettre les assiettes dans le lave-vaisselle.

— C’est pas tout ça, marmonna-t-elle, mais j’ai plein de choses à faire… Merci pour ce petit déjeuner, c’était délicieux…

Il faisait rouler les figues, maintenant. De ses longs doigts sur la table en bois. Sans se précipiter. Lentement, régulièrement.

Comme s’il avait tout son temps.

Comme s’il avait tout son temps pour poser la question qui le taraudait, la question qu’il savait qu’il ne fallait pas poser parce que sinon la femme en face de lui, cette femme qu’il aimait tendrement, avec qui il faisait équipe depuis si longtemps, avec qui il avait vaincu tant de dragons et de vipères, celle qu’il ne voulait surtout pas meurtrir ni blesser… cette femme-là serait meurtrie, blessée. Par sa faute. Parce qu’il rouvrirait une vieille blessure.

Il fallait qu’il sache.

Il fallait qu’il se mesure à cet autre-là. À cet inconnu.

Sinon, il ne serait jamais entier.

Il serait toujours une moitié.

Une moitié d’homme.

Elle était penchée sur le lave-vaisselle, rangeait les fourchettes, les cuillères et les couteaux dans le panier à couverts quand la question la frappa en pleine nuque.

Lâchement.

— Maman, c’est qui mon père ?

On a souvent tendance à croire que le passé est passé. Qu’on ne le reverra plus jamais. Comme s’il était inscrit sur une ardoise magique et qu’on l’avait effacé. On croit aussi qu’avec les années, on a passé à la trappe ses erreurs de jeunesse, ses amours de pacotille, ses échecs, ses lâchetés, ses mensonges, ses petits arrangements, ses forfaitures.

On se dit qu’on a bien tout balayé. Bien tout fait glisser sous le tapis.

On se dit que le passé porte bien son nom : passé.

Passé de mode, passé d’actualité, dépassé.

Enterré.

On a commencé une nouvelle page. Une nouvelle page qui porte le beau nom d’avenir. Une vie qu’on revendique, dont on est fier, une vie qu’on a choisie. Alors que, dans le passé, on ne choisissait pas toujours. On subissait, on était influencé, on ne savait pas quoi penser, on se cherchait, on disait oui, on disait non, on disait chiche sans savoir pourquoi. C’est pour cela qu’on a inventé le mot « passé » : pour y glisser tout ce qui nous gênait, nous faisait rougir ou trembler.

Et puis un jour, il revient.

Il emboutit le présent. S’installe. Pollue.

Et finit même par obscurcir le futur.

Shirley avait cru être débarrassée de son passé. Elle avait cru qu’elle n’en entendrait plus jamais parler. Il lui arrivait cependant d’y penser. Elle secouait la tête et croisait les doigts en murmurant va-t’en. Reste où tu es. Elle ne savait pas exactement pourquoi elle prononçait ces mots, mais c’était sa façon à elle de repousser le danger. De l’ignorer. Et voilà qu’il revenait. Par l’intermédiaire de celui qu’elle aimait plus que tout au monde, son propre fils.

Ce jour-là, devant le lave-vaisselle, devant le jaune des œufs qui traçait des zigzags sur les assiettes, Shirley sut qu’elle allait devoir affronter son passé.

Elle ne pourrait pas fuir. Pas cette fois. Elle avait déjà pris la fuite une fois.

Elle avait un fils de ce passé-là.

OK, se dit-elle en regardant le lave-vaisselle grand ouvert, OK…

Ça ne sert à rien de nier. Gary n’a pas été conçu par l’opération du Saint-Esprit. Gary a un père. Gary veut connaître son père. C’est tout à fait normal, respire un grand coup, compte un, deux, trois et affronte.

Elle mit en route le lave-vaisselle, prit un torchon, s’essuya les mains, compta un, deux, trois et se retourna vers son fils.

Le regarda droit dans les yeux et dit :

— Qu’est-ce que tu veux savoir exactement ?

Elle entendit sa voix, trop haute, légèrement tremblante comme si elle était coupable. De quoi au juste, se reprit-elle, qu’est-ce que j’ai fait de mal ? Rien. Alors… Ne commence pas en courbant l’échine comme si tu avais commis un crime.

Elle croisa les bras sur sa poitrine et tout son corps se redressa. Un mètre soixante-dix-neuf prêt à encaisser le choc. Elle s’exhortait, elle s’exhortait pour ne pas laisser la peur lui couper les jambes. J’en ai vu d’autres. Je ne vais pas me laisser désarçonner par ce blanc-bec que j’ai nourri au sein.

— Je veux savoir qui est mon père et je veux faire sa connaissance.

Il avait parlé en articulant chaque syllabe. Il avait essayé d’adopter le ton le plus neutre possible. Ne pas l’accuser, ne pas lui demander des comptes, juste savoir.

Jusqu’à ce fameux jour, il ne se posait pas de questions.

Quand il remplissait des fiches pour l’école ou une demande de passeport, à l’emplacement du nom du père, il marquait « inconnu » comme si cela allait de soi, comme si tous les garçons du monde étaient nés de père inconnu, que les hommes étaient tous stériles et n’enfantaient jamais. Il était parfois étonné de l’air désolé que ce simple renseignement faisait naître sur le visage de certains, surtout chez les enseignantes qui passaient leur main dans ses cheveux en soupirant. Il souriait intérieurement et cherchait en vain pourquoi il était à plaindre.

Mais ce jour-là, à son club de squash, alors qu’il venait de finir une partie avec son copain Simon et se ruait vers la douche, ce dernier avait jeté en l’air il fait quoi, ton père déjà ? J’ai oublié… Gary avait haussé les épaules et répondu je n’ai pas de père en entrant dans la douche et en faisant couler l’eau brûlante. Comment ça… tu n’as pas de père ! On a tous un père ! Eh bien, pas moi ! avait répondu Gary en se savonnant et en faisant mousser le savon dans ses oreilles. Bien sûr que si, tu as un père…, avait insisté Simon de l’autre côté de la paroi.

Simon Murray était roux, de petite taille et perdait ses cheveux. Il essayait toutes les lotions censées lui garder quelques pousses sur la tête. Simon Murray était un scientifique. Il faisait partie d’une équipe qui étudiait en laboratoire la reproduction de l’asticot afin de fabriquer un antibiotique à base de sératicine, substance produite à partir de secrétions naturelles de larves de mouches vertes, capable de lutter contre les infections nosocomiales. Seul problème, précisait Simon, il nous faut à l’heure actuelle vingt tasses de jus d’asticot pour produire une goutte de sératicine ! Eh bien, mon pote ! t’es pas près de décrocher le Nobel, s’esclaffait Gary.

Ce jour-là, ce fut au tour de Simon Murray de s’esclaffer :

— Tu te prends pour Jésus ou quoi ? il avait rétorqué en sortant de sa douche et en s’étrillant vigoureusement le dos. Et ta mère, c’est la Vierge Marie ! Pas à moi, mon pote ! Si tu veux pas parler de ton père, dis-le et je t’en parlerai plus jamais, mais ne dis pas que t’en as pas ! C’est rigoureusement impossible.

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