Thilliez, Franck - L'anneau de moebius

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Vic hésita. Fallait-il réellement tout lâcher, montrer leurs avancées ? Ou faire front, ne rien révéler, et prendre le risque qu’il se referme comme une huître ? Vic opta pour la première solution, y aller franco.

— Notre meurtrier attache ses victimes, puis leur injecte de la morphine avant de les torturer. Il chauffe les corps pour fausser les analyses de médecine légale concernant l’heure de la mort. Mais cela n’a pas fonctionné. Nous sommes bien plus avancés, plus malins qu’il le pense.

Siriel le regardait avec gravité. Même à côté du feu comme il l’était, il ne suait pas d’une goutte. Le flic continua à exposer les faits.

— Il a pour le moment fait deux victimes, tuées de manière atroce. Dans les deux cas, il les prive des organes les plus sensibles du toucher, parce qu’il ne supporte pas qu’on porte la main sur lui, sûrement en raison de traumatismes passés. Lui, par contre, aime caresser ses proies, il en ôte même ses gants en latex.

— Les viole-t-il ?

— Non. L’une des victimes a été retrouvée éventrée, le corps criblé d’aiguilles, le visage déformé comme celui de ces femmes hurlant sur le tableau de Reni. Elle était entourée de dix-huit poupées, dont l’une déformée. Pour l’autre victime, il a utilisé des poids. Il les lui a suspendus à la mâchoire, comme on le faisait pour les gueules cassées de la Grande Guerre. L’assassin a aussi à chaque fois attribué une note, qu’il a écrite sur un mur à la craie.

Siriel buvait les paroles de son interlocuteur.

— Quel genre de note ?

— Il mesure leur souffrance.

— La souffrance. Ça m’interpelle.

— Pourquoi ?

— Savez-vous ce qui fait le lien entre les tableaux de ma galerie ?

— La souffrance, justement ?

— Le cri. Le cri de Marie, quand on lui arrache le Christ des mains. Le cri des mères à qui l’on vole les bébés. Le cri des soldats agonisant sur les champs de bataille. Le cri représente l’unique moyen de transmettre la souffrance dans une scène figée, tous les artistes vous le diront. Le cri s’érige en une explosion de sensations visuelles, corporelles, sonores. Il permet de mesurer les échelles de douleur. Il ramène l’homme à ce qu’il est : un animal, qui ne dispose de nul autre instrument de protection que le cri pour survivre et espérer que son prédateur lui laissera la vie. Faire crier quelqu’un revient à exprimer sa domination sur lui. À le posséder.

Siriel fixa Vic droit dans les yeux. Son visage ne trahissait aucune émotion.

— Ce que je vous ai raconté semble vous inspirer, fit le lieutenant. Intéressons-nous maintenant un peu à vous, si vous le voulez bien.

— Ma vie n’est pas très passionnante, vous savez.

— Puis-je savoir pour quelle raison vous financez un musée comme Dupuytren ?

Siriel observa à nouveau sa gélule à la lueur des flammes.

— Vitamine D. En connaissez-vous l’utilité ?

— Pas explicitement, et je ne pense pas que…

— L’essentiel de la vitamine D est synthétisé par la peau sous l’effet de l’exposition au soleil. Elle est capitale pour la santé des os et des dents, et un déficit peut entraîner une sclérose en plaques, de l’hypertension, des maladies cardio-vasculaires et toutes sortes de cancers. J’ai un cancer, monsieur, un cancer incurable de la moelle osseuse qui ne me laisse plus que quelques semaines, avec beaucoup d’optimisme.

Vic insista :

— J’en suis désolé, mais pourquoi financer Dupuytren ?

— Les gens doivent comprendre que la monstruosité et la différence font partie de cette diversité voulue par Dieu sur Terre. Je veux qu’ils arrêtent de rire quand ils croisent un être atteint de fibrome ou d’un kyste facial. Je veux qu’ils respectent leur prochain, quel que soit son habillage charnel. Dupuytren est le témoignage vivant de la réelle nature des choses. Un musée comme celui-là se doit d’exister.

Vic se redressa, et posa ses deux mains à plat sur la table en bois.

— Monsieur Siriel, avez-vous quelque chose à voir avec ces meurtres ?

Siriel souleva lentement le bas de sa chemise. Vic grimaça intérieurement. Les plaques n’étaient pas que sur le visage, elles le dévoraient de partout.

— Je souffre depuis la naissance d’une ichtyose lamellaire particulièrement sévère, une maladie congénitale qui donne cet aspect répugnant à ma peau. Mais ce n’est pas la maladie, le pire. Elle ne provoque pas réellement de douleur, on n’en meurt pas et ils proposent aujourd’hui de bons médicaments qui, disons… limitent la casse. Non, non, le pire, c’est…

Il serra les poings. Son visage exprimait à présent une haine terrible.

— … la méchanceté des gens. Mon enfance, mon adolescence ont été un enfer. L’isolement, le rejet, le regard des autres sur moi… Tout ce qu’on a trouvé à faire, c’était de se moquer, de me montrer du doigt, de me considérer comme un monstre.

Il s’humidifia encore les lèvres avec son mouchoir plié.

— Pour les autres, nous ne sommes que des bêtes de cirque. Des freaks.

— Nous ?

— Oui, nous…

— Qui commet ces meurtres immondes ? Pourquoi ces crimes ?

Siriel gardait un air extrêmement calme. Plus rien ne semblait l’émouvoir.

— Je l’ignore.

— Vous mentez.

Le vieil homme désigna la sortie.

— Je ne peux rien vous apprendre de plus. C’est par-là… Je ne vous raccompagne pas.

Vic le fusilla du regard.

— Je vais revenir. Je vous garantis que je vais revenir. Et accompagné, cette fois.

— Je l’espère bien. Ma maison est toujours ouverte aux étrangers.

Alors que Vic se dirigeait vers le hall, Siriel le rappela.

Le lieutenant de police écarquilla les yeux. Le vieil homme le braquait avec un flingue.

— Alors comme ça, vous alliez m’abandonner sans avoir obtenu vos réponses ? dit Siriel. Quel piètre policier vous faites. Le pire qu’il m’ait été donné de rencontrer, à vrai dire. Asseyez-vous là, contre le mur. Nous allons encore discuter un peu.

Il secoua la tête, comme pris de pitié.

— Je pensais que la peau du bébé sirène, cette idée de vinaigre, l’odeur de gangrène abandonnée sur le lieu du crime, le Massacre des innocents ou ce Grégory Mâche vous mèneraient à moi beaucoup plus rapidement. J’ai bien cru que vous ne viendriez jamais, et que j’allais finir par mourir sans profiter de votre ignorance.

Vic sentit une effroyable spirale se resserrer autour de lui. Siriel était au courant de tout.

— Grégory Mâche ? Vous voulez dire que…

— Un simple gérant. Les Trois Parques m’appartiennent.

Siriel saisit un tisonnier et poussa une bûche enflammée sur le parquet.

— C’en est terminé, reprit-il. Votre présence me libère enfin, mon histoire s’achève, tandis qu’une autre commence. Le relais est assuré, comme on dit. Mon successeur fera du bon travail.

Dans un léger crépitement, le feu s’attaqua lentement aux boiseries de la bibliothèque. Vic voulut se redresser, mais Siriel l’en dissuada en tirant à un mètre de son épaule droite.

— Vous voudriez partir avant de savoir ?

— Savoir quoi ?

— Votre incompétence me désole tant.

Il continuait à faire rouler des bûches et à disperser des braises sur le sol.

— Votre homme, celui que vous recherchez, connaît les mécanismes de la douleur comme personne. Il connaît son action, ses dérivés, son histoire. Il retrace le chemin de la douleur à travers les âges : la représentation du tableau de Reni, les gueules cassées, Frida Kahlo ou la Madone de Bentalha, drapée comme l’une de vos victimes… Ne l’avez-vous pas reconnue en cette fille, Cassandra Liberman ?

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