Eugène Zamiatine - Nous Autres
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« Grand Bienfaiteur ! Suis-je condamné… Est-ce qu’elle veut dire que… ? »
Mes yeux étaient aveuglés par des milliers de sinusoïdes, la lettre sautait dans mes mains. Je m’approchai de la lumière. Le soleil se couchait et tombait partout, sur moi, sur le plancher, sur mes mains, sur la lettre, comme une cendre triste, rose sombre, de plus en plus épaisse.
Je déchirai l’enveloppe et cherchai la signature. Aussitôt, une blessure s’ouvrit ; la lettre n’était pas de I, mais de O. Autre blessure : au bas de la feuille, dans un coin droit, s’étalait une tache malpropre, trace d’une… Je ne peux supporter les taches. Que ce soient des taches d’encre ou de… c’est la même chose. Je sais qu’autrefois cela m’aurait été tout simplement désagréable aux yeux. Celle-ci n’était qu’une petite tache grise, comme un nuage, et tout en devint bleu de plomb. À moins que ce ne fût mon « âme ». Au reste, voici cette lettre :
« Vous savez, ou peut-être ne savez-vous pas, je ne peux le dire comme il faut, mais cela ne fait rien, vous savez que sans vous je n’aurai ni un seul jour, ni un seul matin, ni un seul printemps. R n’est que… du reste, cela vous importe peu. Dans tous les cas, je lui suis très reconnaissante : sans lui, je ne sais ce que je serais devenue ces jours derniers, pendant lesquels j’ai peut-être vécu dix ou vingt ans. Il me semble que ma chambre n’est pas carrée, mais ronde, et j’y tourne sans cesse, tout est toujours pareil, et il n’y a d’issues nulle part.
« Je ne puis me passer de vous, parce que je vous aime, et je ne devrais pas vivre avec vous, parce que je vous aime. Je vois et comprends bien que personne au monde ne vous intéresse excepté elle, l’autre, et, vous comprenez, si je vous aime… je dois…
« Je vais encore attendre deux ou trois jours pour que mes morceaux se recollent et que renaisse quelque chose ressemblant, ne fût-ce que de loin, à l’ancienne O-90, et alors j’irai vous voir. Je vous dirai moi-même que je retire le carnet à votre nom et cela vous allégera, vous vous sentirez mieux. Ce sera la dernière fois. Au revoir. »
« Ce sera la dernière fois, pensai-je, oui, certainement, cela vaudra mieux, elle a raison. Mais alors pourquoi… pourquoi donc ? »
NOTE 19 – L’infiniment petit de troisième ordre. De dessous le front. Par-dessus le parapet .
Là-bas, dans cet étrange couloir aux lampes troubles… ou plutôt non, plus tard, lorsque nous étions dans un coin perdu de la vieille cour, elle m’a dit : « après-demain ». Cet « après-demain » est arrivé et le jour fuit, ailé. Notre Intégral a aussi des ailes, maintenant ; l’installation du moteur est terminée et on l’a essayé aujourd’hui, au banc d’essai. Quelles salves puissantes et grandioses ! Chacune résonnait à mes oreilles en son honneur à elle, l’unique, en l’honneur d’aujourd’hui.
Lors de la première explosion, une dizaine de numéros trop curieux se trouvaient sous le tube du moteur ; il n’en resta rien, quelques miettes seulement et un peu de suie. Je consigne ici avec fierté que le rythme de notre travail ne s’est pas arrêté pour cela d’une seconde, personne n’a tressailli, et nous et nos tours avons continué nos mouvements rectilignes et curvilignes avec la même exactitude que si rien ne s’était passé. Et en réalité, qu’était-il arrivé ? Dix numéros, cela fait à peine la cent millionième partie de la masse de l’État Unique, pratiquement, un infiniment petit de troisième ordre. Seuls les anciens connaissaient la pitié, résultat d’une profonde ignorance de l’arithmétique, qui nous paraît ridicule à l’heure actuelle.
Il me semble également ridicule qu’hier j’aie pu rêver (et je l’ai même consigné dans ces notes), à propos d’une misérable petite tache, d’un pâté. Toujours cet « amollissement de la surface » qui devrait être dure comme le diamant, comme nos murs.
Il est seize heures. Je ne suis pas allé à la promenade complémentaire, car il se peut qu’il lui vienne l’idée de venir tout de suite, quand tout résonne de soleil…
Je suis presque seul à la maison. J’aperçois à travers les murs de verre, très loin, à droite, à gauche et en dessous, les chambres désertes suspendues dans le vide et se reflétant l’une l’autre comme des miroirs. Par l’escalier bleuâtre à peine souligné par le soleil, monte une ombre maigre et grise. J’entends des pas et je vois à travers la porte, je sens sur mon visage, l’emplâtre du sourire ; mais les pas suivent un autre escalier et redescendent…
Le tableau indicateur vient de faire entendre son déclic. Je me précipite vers l’étroit cadre blanc pour voir un numéro inconnu, mâle (avec une consonne). L’ascenseur bourdonne et s’arrête. Devant moi, je vois un front enfoncé de travers sur les yeux, comme un bonnet… Cela fait une impression étrange, il semble qu’il parle de là, de dessous son front.
« Une lettre d’elle pour vous », dit-il de dessous son front. « Elle a dit que vous fassiez tout comme il est dit dans la lettre. »
Il regarde autour de lui, de dessous son front, de dessous le rideau. « Il n’y a personne. Allons ! vite !… » Il me fourre la lettre dans la main et part sans ajouter un mot.
Une souche rose sort de l’enveloppe, c’est sa souche, avec son odeur à peine perceptible. J’ai envie de rattraper le messager au plus vite.
Au billet rose est joint un petit papier contenant trois lignes : « Ci-joint mon billet… Baissez les stores, comme si j’étais chez vous… J’ai absolument besoin que l’on croie que je suis… Je regrette bien vivement… »
Je déchire le papier et prends le billet pour lui faire subir le même sort.
« Elle a dit que vous fassiez tout comme il est dit dans la lettre. »
Mes mains s’affaiblissent et retombent. Le billet rose reste sur la table. Elle est plus forte que moi, beaucoup plus forte, et je ferai comme elle le désire. De plus, je ne sais pas, nous verrons, nous avons le temps jusqu’à ce soir… Le billet rose reste sur la table.
Je vois dans le miroir mes sourcils tordus et brisés.
Pourquoi n’ai-je pas aujourd’hui de certificat médical ? J’aimerais bien marcher, marcher sans arrêt, faire le tour du Mur Vert, ensuite m’écrouler sur le lit… Au lieu de cela, il me faut aller à l’auditorium 13, m’y visser fortement et y rester deux heures, sans remuer, alors que j’aurais besoin de crier, de frapper du pied.
… Je vais à la conférence. Il est très étrange que ce ne soit pas une voix métallique qui sorte du haut-parleur, comme à l’ordinaire, mais une voix molle qui semble couverte de poils et de mousse. C’est une femme, elle m’apparaît telle qu’elle fut jadis, petite vieille toute tordue, dans le genre de celle de la Maison Antique.
La Maison Antique… Tout remonte d’un seul coup, comme d’une fontaine que l’on vient d’ouvrir, alors que j’ai besoin de me cramponner de toutes mes forces à mon siège, pour ne pas embraser tout l’auditorium de mes cris. Des mots doux et mousseux me traversent et il me reste seulement le souvenir que l’on parlait des enfants et de la puériculture. Je ressemble à une plaque photographique : j’enregistre tout avec une précision insensée et involontaire : une serpe d’or, reflet de lumière sur le cône du haut-parleur, sous celui-ci se trouve un enfant destiné à servir d’exemple vivant, il tend la main vers la serpe et se fourre dans la bouche un pan de son unif minuscule. Il serre son petit pouce dans son poing, il a au poignet une ombre légère et grasse, c’est le repli de chair qu’ont tous les enfants.
Voilà que son pied nu sort de l’estrade, l’éventail rose de ses pieds cherche dans l’air… Il va tomber sur le plancher…
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