Eugène Zamiatine - Nous Autres

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J’entends vos protestations dans mon silence bleu, habitants pourpres de Vénus, habitants d’Uranus, noirs comme des forgerons. Souvenez-vous que tout ce qui est grand est simple. Seules sont inébranlables et éternelles les quatre règles de l’arithmétique, seule est inébranlable et éternelle la morale basée sur les quatre règles. Elle est la sagesse suprême, le sommet de cette pyramide sur laquelle les hommes, rouges de sueur, haletant et soufflant, grimpent depuis des siècles. De cette hauteur, tout ce qui grouille dans le fond, tout ce qui nous est resté de la barbarie des anciens, présente la même grandeur : la maternité criminelle de O, le meurtre ou encore la folie de cet insensé qui a osé écrire des vers contre l’État Unique. Pour eux, la condamnation est la même : la mort. C’est ce jugement divin auquel rêvaient les hommes des maisons de pierres, éclairés par les rayons roses et naïfs de l’aube de l’histoire : leur « Dieu » punissait de la même façon le sacrilège contre la Sainte Église et le meurtre.

Vous, Uraniens, sévères et noirs comme ces anciens Espagnols qui savaient si bien brûler les hérétiques, vous gardez le silence ; il me semble que vous êtes de mon avis. J’entends les Vénusiens roses parler de tortures, de châtiments, de retour aux temps barbares. Mes pauvres amis, vous me faites de la peine, vous n’êtes pas capables de raisonner philosophiquement et mathématiquement.

L’histoire de l’humanité monte suivant une spirale, comme un avion. Ces circonférences peuvent être d’or ou de sang, mais en tout cas elles sont divisées en 360°. À partir du zéro on compte 10°, 20°, 200°, 360°, puis de nouveau zéro. Certes, nous sommes revenus au zéro, mais pour un esprit raisonnant mathématiquement, ce zéro est tout différent du précédent. Nous sommes partis du zéro vers la droite et sommes revenus au zéro par la gauche, c’est pourquoi, au lieu d’être au zéro positif, nous sommes au zéro négatif. Vous comprenez ?

Ce zéro m’apparaît comme un immense roc silencieux, étroit et coupant comme un couteau. Nous avons quitté le côté noir du Roc Zéro et, tel Christophe Colomb, nous avons vogué dans une obscurité sauvage pendant des siècles en retenant notre respiration ; nous avons fait le tour de la terre et enfin : « Hourra ! Tous aux mâts ! » Nous nous sommes trouvés en face d’un Dieu jusque-là inconnu, auréolé par l’éclat polaire de l’État Unique, en face d’une masse bleue d’arcs-en-ciel, de soleils, de milliers de soleils, de milliards d’arcs-en-ciel…

Qu’est-ce que cela fait, que nous soyons séparés du côté noir du Roc Zéro par l’épaisseur d’un couteau ? Le couteau est l’invention la plus solide, la plus immortelle, la plus géniale de toutes celles que l’homme a faites. Le couteau a servi de guillotine, c’est le moyen universel de trancher tous les nœuds. Le chemin des paradoxes suit son tranchant, c’est le seul chemin digne d’un esprit impavide…

NOTE 21 – Le devoir d’un auteur. La glace se boursoufle. L’amour le plus difficile .

C’était son jour hier et elle n’est encore pas venue. Elle m’a envoyé une seconde lettre incompréhensible, n’expliquant rien. Mais je suis tout à fait tranquille. Si malgré tout j’agis comme il est dit dans sa lettre, si je porte son billet rose au numéro de service pour revenir ensuite baisser les rideaux dans ma chambre, ce n’est évidemment pas parce que je n’ai pas la force d’aller contre ses désirs. Cela paraît bizarre mais ne l’est pas. C’est très simple : séparé par les rideaux de tous les sourires curatifs comme des emplâtres, je puis écrire ces lignes tranquillement, d’une part ; d’autre part, j’ai peur de perdre, si je perds I, l’unique clef de tous les mystères : celui de l’armoire, celui de mon inconscience temporaire, etc. Je sens que j’ai le devoir de les percer à jour, ne serait-ce que comme auteur de ces notes, pour ne rien dire de cette ignorance qui est organiquement l’ennemie de l’homme. L’ Homo sapiens ne devient homme, au sens plein du mot, que lorsqu’il n’y a plus de points d’interrogation dans sa grammaire, mais uniquement des points d’exclamation, des virgules et des points.

Poussé, ce me semble, par mon devoir d’auteur, j’ai pris l’avion à seize heures et me suis dirigé vers la Maison Antique. J’avais un fort vent contre moi et l’avion avançait avec difficulté à travers l’épaisseur de l’air dont les tourbillons transparents sifflaient et hurlaient. La ville paraissait un amas de glaces bleues. Tout à coup, un nuage rapide, une ombre oblique, vint colorer la glace en bleu de plomb ; celle-ci se boursoufla comme au printemps. Le cœur vous bat à attendre sur la rive du fleuve gelé que tout craque, déferle, tourbillonne et soit emporté, mais la glace reste immobile et c’est votre cœur qui est emporté, de plus en plus vite… D’ailleurs pourquoi écris-je tout cela et d’où me viennent ces étranges impressions ? Il n’y a pourtant pas de débâcle des glaces qui puisse briser le cristal très pur et très solide de notre vie.

Il n’y avait personne au seuil de la Maison Antique. J’en fis le tour et trouvai la gardienne près du Mur Vert. Elle se protégeait les yeux de ses mains et regardait en l’air. De l’autre côté du Mur glissaient les triangles pointus et noirs de quelques oiseaux. Ils se précipitaient avec un croassement contre le Mur, se cognaient la poitrine contre la défense solide des ondes électriques et s’enfuyaient pour revenir ensuite.

Je vis le regard vif de la vieille s’arrêter sur moi. Des ombres sillonnaient sa figure tout assombrie de rides.

« Il n’y a personne ici, absolument personne. Il n’y a pas lieu d’entrer. »

« Comment cela : “Il n’y a pas lieu ?” Et qu’est-ce que c’est que cette façon de me considérer comme l’ombre de quelqu’un ? Peut-être vous-mêmes, n’êtes-vous que mes ombres ? N’ai-je pas peuplé avec vous ces pays, qui, il y a encore un instant, n’étaient que des déserts quadrangulaires blancs ? Sans moi, ceux que je guide dans les sentiers étroits de mes lignes vous auraient-ils jamais vus ? »

Il va de soi que tout cela, je ne le dis pas à la vieille. Je sais par expérience personnelle qu’il est extrêmement cruel d’insinuer à quelqu’un des doutes sur sa réalité d’être à trois dimensions. Je me bornai à lui faire remarquer sèchement que son métier était d’ouvrir la porte et elle me laissa entrer.

La maison était vide et tranquille. Le vent soufflait lointain, derrière les murs, comme le jour où nous étions remontés des couloirs, épaule contre épaule, tous deux ne faisant qu’un, si toutefois cela s’est réellement passé ainsi. Je suivais les arcades de pierre, mes pas se répercutaient sous les voûtes humides et tombaient derrière moi, me donnant l’impression que quelqu’un marchait sur mes talons. Les murs jaunes semés de taches rouges m’observaient par les yeux sombres et carrés de leurs fenêtres. Ils me regardèrent ouvrir les portes grinçantes des hangars, examiner les coins et les impasses. Je remarquai une petite porte dans la palissade, une clairière déserte, le monument à la grande Guerre de Deux Cents ans, des côtes de pierre nues émergeant du sol, des mâchoires jaunes de murailles brûlées par le soleil, un poêle ancien avec un tuyau vertical qui le faisait ressembler à un bateau pétrifié parmi des vagues de briques et de tuiles jaunes et rouges.

Il me sembla avoir vu ces dents jaunes quelque part, comme au fond d’une grande masse d’eau, et je me mis à chercher où. Je tombais dans des fosses, trébuchais contre des pierres ; des pattes rouillées saisissaient mon unif, des gouttes de sueur glissaient dans mes yeux.

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