Eugène Zamiatine - Nous Autres
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Par des mots absurdes et embrouillés, je m’efforçai de lui expliquer que j’étais un cristal, que même la porte était en moi et que je sentais combien le fauteuil était heureux. Exprimé en paroles, cela devint d’une idiotie telle que je m’arrêtai, j’avais honte :
« Chère I, pardonne-moi. Je ne comprends pas pourquoi je débite des bêtises pareilles…
– Pourquoi méprises-tu les bêtises ? Si l’on avait soigné et entretenu la bêtise humaine pendant des siècles, de la même façon que l’intelligence, il est possible qu’elle serait devenue une qualité très précieuse.
– Oui… » Il me semble qu’elle avait raison ? Comment pouvait-elle avoir tort ?
« Je t’aime bien plus qu’avant pour la bêtise que tu as faite hier à la promenade.
– Mais pourquoi m’as-tu torturé ? Pourquoi n’es-tu pas venue ? Pourquoi m’as-tu envoyé les billets roses ? Pourquoi m’as-tu forcé… ?
– Peut-être avais-je besoin de t’éprouver ? Peut-être avais-je besoin de savoir que tu ferais tout ce que je te demanderais, que tu es déjà complètement mien ?
– Oui, complètement ! »
Elle prit ma tête dans ses mains et la souleva :
« Et vos “devoirs d’honnête numéro” ? »
Je vis son sourire et ses dents blanches, douces et pointues. Elle ressemblait à une abeille dans la large coupe du fauteuil : elle en avait l’aiguillon et le miel.
Oui, mes devoirs… Je feuilletai mentalement mes dernières notes. Au fond, il n’y avait nulle part la moindre allusion au devoir que j’avais…
Je me taisais. Je souriais triomphalement (et, sans doute, assez niaisement) en contemplant ses prunelles ; j’allais de l’une à l’autre et me voyais dans chacune d’elles, minuscule et infime, enfermé dans ces arcs-en-ciel sombres. Et puis, encore, les lèvres de l’abeille, la douleur douce de la fleur…
Il y a, en chacun de nous autres, numéros, un métronome invisible ; nous savons l’heure à cinq minutes près, sans montre. Je m’aperçus que le métronome s’était arrêté en moi, je ne savais pas depuis combien de temps elle était là. Effrayé, je saisis ma montre sous l’oreiller.
Gloire au Bienfaiteur ! J’avais encore vingt minutes ! Mais elles étaient ridiculement petites ; elles fuyaient alors que j’avais encore tant de choses à lui dire sur mon compte ! J’avais aussi à lui parler de la lettre de O et du soir affreux où je lui avais donné un enfant, et puis de mes années de jeunesse, du mathématicien Pliapa, de la racine de moins un, du jour où j’avais été pour la première fois à la fête de l’Unanimité et pleurais si amèrement à cause d’une tache d’encre sur mon unif.
I leva la tête, l’appuya sur son bras. Deux lignes sèches partaient de chaque coin de sa bouche, formant une croix avec l’angle de ses sourcils relevés.
« Il se peut que ce jour-là… » Ses sourcils devinrent plus sombres, elle prit ma main et la serra fortement. « Dis, tu ne m’oublieras pas ? Tu te souviendras toujours de moi ?
– Pourquoi dis-tu cela ? Que veux-tu dire ? I chérie ! »
Elle se tut et ses yeux se firent lointains. J’entendis tout à coup le vent battre les murs de ses ailes immenses – il avait soufflé tout le temps, mais je ne l’entendais pas –, et je me souvins des oiseaux qui hurlaient au-dessus du Mur Vert.
I secoua la tête comme pour se débarrasser d’une pensée importune. Une seconde, elle m’étreignit encore une fois de tout son corps, comme un avion qui rebondit sur la terre avant de s’arrêter.
« Allons, passe-moi mes bas, vite. »
Ses bas étaient sur ma table, jetés sur la page 93 de mes notes. Dans ma hâte, je bousculai le manuscrit et quelques pages se dispersèrent. Personne ne pourra les remettre en ordre et même si on les met en ordre, ce ne sera plus leur ordre véritable ; il restera toujours je ne sais quelles lacunes, quelles inconnues…
« Ça ne peut plus durer comme ça, lui dis-je, tu es là, à côté de moi, et en même temps tu as l’air d’être derrière un de ces vieux murs opaques. Tu sembles toujours me cacher quelque chose ; tu ne m’as même pas dit où je me trouvais l’autre jour dans la Maison Antique, ni quels étaient ces couloirs, et pourquoi le docteur… Mais peut-être que rien de tout cela n’existe ? »
I posa les mains sur mes épaules et, lentement, pénétra profondément dans mes yeux.
« Tu veux savoir tout cela ?
– Oui, je le veux, je le dois…
– Et tu n’as pas peur de me suivre partout, jusqu’au bout, où que je te conduise ?
– Où que tu me conduises !
– C’est bien, surtout de ta part… Lorsque la fête sera terminée, si seulement… À propos, et votre Intégral, il va être bientôt fini ? J’oublie toujours de t’en parler.
– Que veut dire ce “si seulement” ? Pourquoi “si seulement” ? »
Elle était déjà près de la porte :
« Tu verras toi-même… »
J’étais seul. Une odeur à peine perceptible, semblable à celle du pollen sucré, flottait dans la chambre : c’était tout ce qui restait d’elle. De plus, j’avais encore en moi les petits crochets de ses questions, semblables à ceux dont se servaient les anciens pour aller à la pêche et qui sont au Musée préhistorique.
… « Pourquoi m’a-t-elle parlé de l’ Intégral ? »
NOTE 24 – Les limites de la fonction. Pâques. Il faut tout barrer .
Je ressemble à une machine tournant trop vite, les axes sont rouges, le métal est près de fondre et tout s’en va au diable. Il faudrait jeter vite de l’eau froide, de la logique. J’en verse à grands seaux, mais la logique siffle sur les axes brûlants et se dissipe en vapeur blanche…
Il est clair que pour déterminer la vraie valeur de la fonction, il faut en fixer les limites. Il est également clair que l’absurde « dissolution dans l’univers », dont je parlais hier, prise à sa limite, est la mort. La mort sera la dissolution la plus complète de moi-même dans l’univers. D’où A = f(M), c’est-à-dire que l’amour et la mort…
Oui, c’est cela, c’est bien cela. Voilà pourquoi j’ai peur de I et pourquoi je lui résiste. Mais pourquoi y a-t-il en même temps en moi : « je ne veux pas » et « je veux » ? C’est bien là le terrible ! Et puis, j’ai encore envie de goûter à cette heureuse mort d’hier. Même actuellement, quand la fonction logique a été intégrée et qu’il est apparu clairement qu’elle contient la mort, je désire I des lèvres, des mains, de la poitrine, de chaque millimètre…
Demain, c’est le Jour de l’Unanimité. Elle sera certainement là-bas et je la verrai, mais seulement de loin. Ce sera pénible, car il me faut absolument être tout près d’elle, afin que ses mains, son épaule, ses cheveux… Mais j’ai aussi besoin de cette souffrance, je l’attends !
Grand Bienfaiteur ! Est-ce absurde de vouloir souffrir ? Qui ne voit pas que les souffrances sont des quantités négatives diminuant la somme de ce que nous appelons le bonheur ? Par conséquent…
Il n’y a pas de « par conséquent ». Tout est simple, nu.
Le soir.
Un coucher de soleil venteux et fébrile perce les murs. Je tourne le fauteuil de façon à ce que cette couleur rose ne me blesse pas les yeux et je feuillette mes notes. Je m’aperçois encore une fois avoir oublié que je n’écris pas pour moi, mais pour vous, lecteurs inconnus, pour vous que j’aime et que je plains, pour vous qui êtes en retard de plusieurs siècles sur nous.
Il faut que je vous parle du Jour de l’Unanimité, de ce Jour grand entre tous. Je l’ai toujours aimé depuis mon enfance. Il me semble que, pour nous, c’est quelque chose comme les « Pâques » des anciens. Je me souviens que, la veille, nous établissions un calendrier des heures et nous barrions triomphalement chaque heure écoulée. Si j’étais sûr que personne ne me voie, je vous jure que je ferais de même pour suivre heure par heure combien il me reste de temps jusqu’à demain, jusqu’au moment où je la verrai de loin…
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