Eugène Zamiatine - Nous Autres

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Il mit d’immenses lunettes Röntgen, tourna longtemps autour de moi et regarda à son aise à travers les os de mon crâne, dans mon cerveau, tout en prenant des notes sur un carnet.

« C’est extrêmement curieux. Écoutez », il me regarda lourdement dans les yeux, « vous ne consentiriez pas à vous laisser opérer ? Ce serait pour l’État Unique… Cela nous permettrait de prévenir une épidémie. Si vous n’avez pas de raisons spéciales… »

Il est probable qu’autrefois j’aurais dit : « Oui, je suis prêt », sans hésitation, cette fois je me tus. Je me cramponnai des yeux au profil mince de l’autre docteur, je le suppliais…

« C’est que, dit-il, le numéro D-503 est le constructeur de l’ Intégral, et je suis sûr que cela gênerait…

– Ah », beugla l’autre, et il rentra dans son cabinet.

Nous restâmes seuls. Sa main de papier reposait légèrement sur la mienne, son profil se pencha vers moi et il dit à voix basse :

« Je vais vous dévoiler un secret : cela n’est pas arrivé qu’à vous. Mon collègue n’a pas tort de parler d’épidémie. Rappelez-vous, est-ce que vous-même vous n’avez pas remarqué quelque chose d’analogue chez quelqu’un d’autre ? » Il me regardait avec insistance. « À qui fait-il allusion ? À qui ? Est-ce que…

– Écoutez… » Je me levai de ma chaise.

Mais il se mit à parler d’autre chose, d’une grosse voix métallique :

« Pour l’insomnie et les rêves, je peux vous conseiller une chose : marchez le plus possible. Commencez demain et promenez-vous dès le matin… par exemple jusqu’à la Maison Antique. »

Il me perça encore du regard en souriant très finement. Je crus voir distinctement, enveloppé dans le mince tissu de ce sourire, cette lettre, ce seul nom… À moins que ce ne fût mon imagination. J’attendis qu’il me donnât un certificat de maladie pour aujourd’hui et demain, lui serrai fortement les doigts sans mot dire et me sauvai.

Mon cœur est léger et rapide comme un avion, il me transporte vers les hauteurs. Je sais que demain… Une joie m’attend. Laquelle ?

NOTE 17 – À travers le mur. Le couloir .

Je suis tout à fait perplexe. Hier, au moment où je pensais avoir trouvé tous les X, où tout semblait terminé, de nouvelles inconnues apparurent dans mon équation.

L’origine des coordonnées de toute cette histoire est certainement la Maison Antique. C’est de ce point que partent les axes des X, des Y ou des Z, sur lesquels, depuis un certain temps, tout mon monde est construit.

J’allai à pied suivant l’axe des X, matérialisé par le 59e boulevard, vers l’origine des coordonnées. Ce qui s’était passé la veille tournoyait en moi comme un tourbillon multicolore : les maisons et les gens renversés, mes mains qui ne semblaient plus à moi, les ciseaux brillants, les gouttes tombant dans le lavabo avec un bruit aigu. Tout cela tourbillonnait douloureusement sous la surface amollie, où se trouve « l’âme ».

Pour observer les prescriptions du médecin, je choisis exprès un chemin, non suivant l’hypoténuse, mais suivant les deux côtés de l’angle droit. J’étais arrivé sur le deuxième côté : une route en arc de cercle longeant le Mur Vert. De l’océan infini qui s’étendait derrière le Mur, une vague sauvage, faite de racines, de fleurs, de branches, montait vers moi ; elle allait s’abattre sur moi, m’écraser, et le mécanisme précis que j’étais se transformerait en…

Heureusement, entre le sauvage océan vert et moi, il y avait le Mur. Combien grande est la sagesse divine des murs et des obstacles ! C’est peut-être la plus grande de toutes les découvertes. L’homme n’a cessé d’être un animal que le jour où il a construit le premier mur. Nous n’avons cessé d’être des sauvages que lorsque nous avons édifié le Mur Vert, lorsque nous avons isolé, à l’aide de celui-ci, nos machines, notre monde parfait, du monde déraisonnable et informe des arbres, des oiseaux, des animaux…

À travers le mur de verre, je ne sais quel animal à la gueule stupide me regardait d’un air morne ; ses yeux jaunes répétaient avec insistance une pensée que je ne comprenais pas. Nous nous sommes regardés longtemps, les yeux dans les yeux, – ces conduits qui mènent d’un monde superficiel vers un autre, intérieur. Une pensée me frôla : « Et si cette bête aux yeux jaunes, sur son tas de feuilles sale et absurde, dans sa vie incalculable, était plus heureuse que nous ? »

Je fis un geste de la main, les yeux jaunes clignèrent, reculèrent et disparurent dans le feuillage.

« Pauvre bête, n’est-il pas absurde de penser qu’elle puisse être plus heureuse que nous ? Il se peut qu’elle soit plus heureuse que moi, oui, mais je suis une exception, je suis malade. »

J’aperçus de loin les murs rouge sombre de la Maison Antique et la gentille bouche de la gardienne. Je me précipitai vers elle.

« Est-elle là ? »

La bouche s’entrouvrit lentement.

« Qui, elle ?

– Qui ? Mais I, bien sûr… Nous sommes venus ensemble une fois en avion…

– Ah, oui, c’est vrai. »

Les rayons autour de ses lèvres et ceux, rusés, autour de ses yeux jaunes, me transpercèrent…

« Eh bien oui, elle est là, elle est arrivée il n’y a pas longtemps. »

Je remarquai, aux pieds de la vieille, une touffe argentée d’absinthe amère. (La cour de la Maison Antique est également un musée, conservé soigneusement dans son aspect historique.) Cette absinthe tendait une de ses branches à la vieille, qui la caressait de la main. Le soleil traçait des bandes jaunes sur son tablier. En un instant, moi, le soleil, la vieille, l’absinthe, les yeux jaunes, tout ne fit plus qu’un ; nous étions fortement attachés par je ne sais quelles artères dans lesquelles coulait le même sang impétueux et superbe…

J’ai maintenant honte de raconter ce qui suit, mais je me suis promis d’être franc jusqu’au bout. Voilà : je me penchai et embrassai la bouche moussue et molle. La vieille s’essuya en riant…

Je traversai à la course les chambres familières et sonores, plongées dans une demi-obscurité, pour aller, je ne sais pourquoi, dans la chambre à coucher ; en mettant la main sur le bouton de porte je pensai tout à coup : « Et si elle n’était pas seule ? » Je m’arrêtai pour prêter l’oreille mais n’entendis que mon cœur battre quelque part autour de moi, pas en moi.

J’entrai. Le large lit était intact. Il y avait toujours la même armoire à glace et, dans la serrure, la clef avec son vieil anneau. Personne n’était dans la pièce.

J’appelai à voix basse :

« I, es-tu là ? » Puis, d’une voix encore plus douce, en retenant ma respiration, comme si j’étais déjà à genoux devant elle : « I, toute belle ! »

Le silence partout. Seule l’eau coulait, pressée, dans le lavabo blanc. Ce bruit me fut désagréable et je serrai fortement le robinet avant de sortir.

Elle n’était pas là, c’était clair, par conséquent, elle devait être dans un autre « appartement ».

Je descendis par le large escalier sombre, essayai d’ouvrir une porte, une seconde, une troisième, mais tout était fermé à clef, excepté la porte de « notre » appartement, où il n’y avait personne…

Malgré tout, j’y revins, sans savoir pourquoi, lentement et avec l’impression que mes semelles étaient devenues subitement de plomb. Je me souviens très nettement avoir pensé : « Il est faux de croire que la force d’attraction est constante. Par conséquent, toutes mes formules… »

Un choc soudain : tout en bas, une porte claqua et quelqu’un marcha rapidement sur les dalles. Je redevins léger, extrêmement léger. Je me jetai contre la rampe, me penchai et exprimai tous mes sentiments en un seul cri : « C’est toi ?… »

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