Carlos Zafón - Le jeu de l'ange
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— Cela m'a fait réfléchir, et je me suis rendu compte que la majorité des grandes religions étaient écloses ou avaient atteint l'apogée de leur expansion et de leur influence dans les moments de l'histoire où les sociétés qui les adoptaient avaient une base démographique plus jeune et plus pauvre. Des sociétés dans lesquelles soixante-dix pour cent de la population avait moins de dix-huit ans, la moitié étant des adolescents mâles dont les veines brûlaient d'agressivité et de pulsions fertiles, constituaient des terrains idéals pour l'acceptation et l'essor de la foi.
— Vous simplifiez, mais je saisis où vous allez, Martín.
— Je n'en doute pas. Mais, une fois établies ces lignes générales. je me suis demandé pourquoi ne pas aller directement au cœur de la question et édifier une mythologie autour de ce messie guerrier, de sang et de fureur, qui sauve son peuple, ses gènes, ses femmes et ses vieillards garants du dogme politique et racial, de ses ennemis, c'est-à-dire de tous ceux qui contestent sa doctrine ou ne s'y soumettent pas.
— Et que faites-vous des adultes ?
— Pour l'adulte, nous en appellerons à la frustration. À mesure qu'il avance dans la vie et qu'il doit renoncer aux illusions, aux rêves et aux désirs de la jeunesse, il sent croître en lui le sentiment d'être victime du monde et des autres. Nous trouvons toujours un coupable pour nos malheurs ou nos échecs, quelqu'un que nous voulons exclure. Embrasser une doctrine qui transforme cette rancœur et cette victimisation en valeur positive réconforte et donne des forces. L'adulte se sent ainsi partie du groupe et sublime ses aspirations et ses désirs perdus à travers la communauté.
— C'est possible, concéda Corelli. Et toute cette iconographie de la mort, de drapeaux et d'emblèmes ? Vous ne la trouvez pas contreproductive ?
— Non. Elle me paraît essentielle. L'habit fait le moine, mais, surtout, le paroissien.
— Et les femmes, l'autre moitié ? J'ai du mal à concevoir qu'une partie importante des femmes d'une société accepteraient d'honorer ces bannières et ces emblèmes. La psychologie du boy-scout est réservée aux enfants.
— Toute religion organisée, à de rares exceptions près, a pour pilier essentiel la sujétion, la répression et la négation de la femme dans le groupe. La femme doit accepter le rôle de présence éthérée, passive et maternelle, jamais celui de l'autorité et de l'indépendance, ou alors elle en paye les conséquences. Elle peut avoir sa place d'honneur parmi les symboles, jamais dans la hiérarchie. La religion et la guerre sont affaires d'hommes. D'ailleurs, la femme finit parfois par devenir la complice et l'exécutante de sa propre soumission.
— Et les vieux ?
— La vieillesse est la vaseline de la crédulité. Quand la mort frappe à la porte, le scepticisme saute par la fenêtre. Une bonne trouille cardiovasculaire, et l'on croit même au Petit Chaperon rouge.
Corelli rit.
— Attention, Martín, j'ai l'impression que vous devenez plus cynique que moi.
Je le dévisageai comme si j'étais un élève docile et anxieux d'obtenir l'approbation d'un maître difficile et exigeant. Corelli me donna une tape sur le genou en hochant la tête d'un air satisfait.
— Ça me plaît. J'aime le parfum de tout cela. Je veux que vous y réfléchissiez et le mettiez en forme. Je vais vous accorder plus de temps. Nous nous reverrons d'ici à deux ou trois semaines, je vous aviserai quelques jours avant.
— Vous devez quitter la ville ?
— Des affaires de la maison d'édition me réclament, et je crains de devoir partir quelques jours en voyage. Toutefois, je m'en vais content. Vous avez fait du bon travail. Je savais que j'avais rencontré mon candidat idéal.
Le patron se leva et me tendit la main. Avant de la lui serrer, j'essuyai sur la jambe de mon pantalon la sueur qui mouillait la paume de la mienne.
— Je regretterai votre absence, improvisai-je.
— N'exagérez pas, Martín, vous vous êtes donné assez de mal comme ça.
L'écho de ses pas se perdit dans l'obscurité. Je restai là un bon moment, me demandant si le patron avait mordu à l'hameçon et s'il avait avalé le tissu de boniments que je venais de lui servir. J'avais la certitude de lui avoir raconté exactement ce qu'il voulait, entendre. J'avais bon espoir d'avoir réussi, avec ce chapelet d'élucubrations, à le laisser satisfait pour un moment, convaincu que son serviteur, le malheureux romancier raté, s'était converti à son projet. Je songeai que ce serait toujours autant de gagné pour comprendre dans quelle galère je m'étais embarqué. Lorsque je me levai et quittai la gloriette, mes mains tremblaient encore.
18.
Après des années d'expérience dans l'écriture de romans policiers, on n'est pas sans avoir acquis un certain nombre de principes de base concernant la manière de débuter une enquête. L'un d'eux est que toute intrigue un tant soit peu solide, y compris passionnelle, naît et meurt dans une odeur d'argent et de propriété immobilière. Au sortir de la gloriette, je me rendis dans les bureaux du Registre de la propriété, rue Consejo de Ciento, et demandai à consulter les volumes où était consigné tout ce qui touchait à l'achat, la vente et la propriété de ma maison. Les tomes de la bibliothèque du Registre contiennent presque autant d'informations essentielles sur les réalités de la vie que les œuvres complètes des philosophes les plus scrupuleux, ou peut-être davantage.
Je commençai par la section où je trouverais la mention de ma location de la propriété sise au numéro 30 de la rue Flassaders. Là, je pus recueillir les indications qui me permirent de remonter dans l'histoire de la demeure, antérieurement à son acquisition par la Banque hispano-coloniale, conséquence de l'hypothèque prise sur la famille Marlasca qui, semblait-il, en avait hérité au décès de son propriétaire. Il était question d'un avocat nommé S. Valera, qui était intervenu dans la procédure en qualité de représentant de la famille. Un nouveau saut dans le passé me permit de trouver les données afférentes à l'achat du bien par don Diego Marlasca Pongiluppi en 1902 à un certain Bernabé Massot y Caballé. Je notai sur une feuille toutes les références, noms de l'avocat et des personnes concernées par les transactions aux dates correspondantes. Un employé annonça à haute voix qu'il restait quinze minutes avant la fermeture et je m'apprêtai à partir, mais auparavant je me dépêchai de consulter l'état de la propriété de la résidence d'Andreas Corelli près du parc Güell. Les quinze minutes étant écoulées et mes recherches s'avérant infructueuses, je levai les yeux du volume des registres pour rencontrer le regard cendreux du secrétaire. Efflanqué et luisant de gomina de la moustache aux cheveux, il respirait cette apathie belligérante caractéristique de tous ceux qui transforment leur fonction en une tribune pour empoisonner la vie de leurs concitoyens.
— Excusez-moi. Je n'arrive pas à trouver une propriété, lui dis-je.
— Eh bien, soit elle n'existe pas, soit vous ne savez pas chercher. En tout cas, c'est fini pour aujourd'hui.
Je répondis à cette manifestation d'amabilité et d'efficacité par mon meilleur sourire.
— Je pourrai peut-être la trouver grâce à votre aide éclairée, suggérai-je.
Il m'adressa un coup d'œil écœuré et m'arracha le volume des mains.
— Revenez demain.
Ma visite suivante fut pour le majestueux édifice du Collège des avocats, rue Mallorca, non loin de là. Je gravis l'escalier où des lustres de cristal et ce qui me parut être une statue de la Justice, dont le buste et la pose évoquaient une prima dona du Paralelo, montaient la garde. Un homoncule au faciès de rat me reçut au secrétariat avec un sourire aimable et me demanda en quoi il pouvait m'être utile.
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