Carlos Zafón - Le jeu de l'ange

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— Quel genre de livre ?

— Plus ou moins religieux. Coligny a mentionné le titre, une expression latine usuelle, mais ça ne me revient pas pour l'instant. Comme vous savez, tous les livres pieux portent des titres qui se ressemblent. Pax gloria mundi , ou un titre approchant.

— Et qu'est-il advenu du livre de Lambert ?

— Ici, l'affaire se complique. Apparemment, le malheureux Lambert, dans un accès de folie, a voulu brûler le manuscrit et a pris feu avec lui, au siège même de la maison d'édition. Beaucoup ont cru que l'opium avait fini par lui démolir le cerveau mais Coligny n'est pas loin de penser que Corelli l'a poussé à se suicider.

— Pourquoi donc ?

— Comment savoir ? Peut-être ne voulait-il pas honorer le paiement qu'il avait promis. Peut-être tout cela n'est-il que des inventions de Coligny, dont je dois préciser qu'il est un adepte du beaujolais douze mois sur douze. Sans aller plus loin, d'après lui Corelli avait essayé de le tuer pour libérer Lambert de son contrat et ne l'avait laissé en paix que lorsqu'il avait décidé de résilier ledit contrat et de laisser l'auteur partir.

— Mais ne disait-il pas qu'il ne l'avait jamais rencontré ?

— Vous voyez bien : d'après moi, Coligny divaguait. Quand je suis allé lui rendre visite dans son appartement, j'ai vu plus de crucifix, de vierges et de statues de saints que dans un magasin de bondieuseries. J'ai eu l'impression qu'il avait la tête un peu fêlée. En me disant au revoir, il m'a recommandé de me tenir le plus loin possible de Corelli.

— Mais puisqu'il était mort !

Ecco qua .

Je restai silencieux. Barceló m'observait, intrigué.

— J'ai l'impression que le résultat de mes investigations ne vous a pas vraiment surpris.

J'ébauchai un sourire désinvolte, comme si l'affaire était sans importance.

— Au contraire. Je vous remercie d'avoir pris le temps de mener ces recherches.

— Il n'y a pas de quoi. Vous me connaissez, j'adore les ragots parisiens.

Barceló arracha de son carnet la page sur laquelle il avait consigné ses notes et me la tendit.

— Cela vous sera peut-être utile. Vous avez là tout ce que j'ai pu trouver.

Je me levai et lui serrai la main. II me raccompagna à la sortie, où Dalmau m'avait préparé mon paquet.

— Si vous désirez quelques images de l'enfant Jésus, par exemple celles où il ouvre et ferme les yeux selon la manière dont on les regarde, j'en ai aussi. Et une autre avec la Vierge entourée d'agneaux qui, quand on la tourne, se transforment en chérubins joufflus… Un prodige de la technologie stéréoscopique.

— La parole révélée me suffira pour l'instant.

— Ainsi soit-il.

J'étais reconnaissant au libraire des efforts qu'il déployait peur me réconforter, mais, à mesure que je m'éloignais, une inquiétude glacée m'envahit et j'eus l'impression que les pavés des rues comme mon avenir reposaient sur des sables mouvants.

15.

Sur le chemin du retour, je m'arrêtai devant la vitrine d'une papeterie de la rue Argenteria. Sur un carré de tissu se détachait un étui contenant des plumes et un porte-plume en ivoire, ainsi qu'un encrier blanc sur lequel était gravé ce qui semblait être des muses ou des fées. L'ensemble avait un air vaguement mélodramatique : on l'eût cru dérobé à quelque romancier russe, de ceux dont le sang coule au long de milliers de pages. Isabella avait une écriture aérienne que j'enviais, pure et fraîche comme sa conscience, et j'eus l'impression que ce jeu de plumes lui conviendrait à merveille. J'entrai et priai le vendeur de me le montrer. Les plumes étaient en plaqué or et cette plaisanterie coûtait une petite fortune, mais je décidai que ce serait une bonne occasion de répondre à la gentillesse et à la patience de ma jeune secrétaire par un geste aimable. Je demandai qu'on me l'enveloppe dans un papier rouge et brillant avec un nœud gros comme un char de carnaval.

En arrivant chez moi je m'apprêtai à jouir de cette satisfaction égoïste que l'on se donne en se présentant un cadeau à la main. J'allais donc appeler Isabella comme si elle était une fidèle mascotte qui n'a rien d'autre à faire que d'attendre avec dévotion le retour de son maître, mais ce que je vis en ouvrant la porte me laissa sans voix. Le couloir était obscur comme un tunnel. La porte de la chambre du fond était ouverte et projetait une tache de lumière jaune et vacillante sur le sol.

— Isabella ? appelai-je, la bouche sèche.

— Je suis là.

La voix provenait de la chambre. Je laissai le paquet sur le table du vestibule et me dirigeai vers elle. Je m'arrêtai sur le seuil. Isabella était assise par terre. Elle avait planté une bougie dans un long verre et se livrait avec ardeur à sa seconde vocation après la littérature : mettre de l'ordre et de l'harmonie dans les affaires des autres.

— Comment es-tu entrée ici ?

Elle me sourit et haussa les épaules.

— J'étais dans la galerie quand j'ai entendu un bruit. J'ai pensé que c'était vous, que vous étiez rentré, et en sortant dans le couloir je me suis aperçue que la porte de la chambre était ouverte. Je croyais vous avoir entendu dire que vous la gardiez fermée.

— Sors de là. Je n'aime pas que tu entres dans cette chambre. Elle est très humide.

— C'est idiot. Avec tout le travail qu'il faut y faire. Allons, venez. Regardez tout ce que j'ai trouvé.

J'entrai et m'accroupis près d'elle. Isabella avait trié les objets et les cartons par catégories : livres, jouets, vêtements, chaussures, lunettes. Je contemplai tous ces objets avec appréhension. Elle avait l'air ravie, comme si elle avait découvert les mines du roi Salomon.

— Tout ça est à vous ?

Je hochai négativement la tête.

— C'est à l'ancien propriétaire.

— Vous l'avez connu ?

— Non. C'était déjà là il y a des années, quand je me suis installé.

Isabella tenait à la main un paquet de lettres et me le montra comme s'il s'agissait d'une pièce à conviction.

— En tout cas, je crois avoir trouvé comment il s'appelait.

— Allons bon !

Elle sourit, manifestement enchantée de ses dons de détective.

— Marlasca, annonça-telle. Il s'appelait Diego Marlasca. Ça ne vous paraît pas curieux ?

— Quoi donc ?

— Que les initiales soient identiques aux vôtres : D. M.

— Simple coïncidence. Des dizaines de milliers de personnes dans cette ville ont les mêmes.

Isabella me fit un clin d'œil. Elle s'amusait follement.

— Regardez ce que j'ai découvert.

Elle avait mis à part une boîte en fer-blanc pleine de vieilles photographies. Des images d'un autre temps, des cartes postales de l'ancienne Barcelone, de pavillons détruits dans le parc de la Citadelle après l'Exposition universelle de 1888, de grandes demeures ruinées et d'avenues où circulaient des individus habillés suivant la mode cérémonieuse de l'époque, d'attelages et de souvenirs qui avaient la couleur de mon enfance. Sur ces images, des visages et des regards disparus me contemplaient à trente ans de distance. Sur plusieurs de ces photos, il me sembla reconnaître le visage d'une actrice qui avait été populaire quand j'étais gamin et qui était tombée dans l'oubli depuis longtemps. Isabella m'observait en silence.

— Vous la reconnaissez ? demanda-t-elle.

— Je crois qu'elle s'appelait Irene Sabino. Une actrice qui avait acquis une certaine célébrité dans les théâtres du Paralelo. Ça ne date pas d'hier. Tu n'étais pas née.

— Et regardez ça.

Isabella me tendit une photo sur laquelle Irene Sabino s'accoudait à une fenêtre que je n'eus pas de mal à reconnaître : c'était celle de mon bureau, en haut de la tour.

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