Carlos Zafón - Le jeu de l'ange
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— Intéressant, non ? Vous croyez qu'elle vivait ici ?
Je haussai les épaules.
— Elle était peut-être la maîtresse de ce Diego Marlasca…
— En tout cas, je ne pense pas que ce soit notre affaire.
— Que vous pouvez être rabat-joie, parfois !
Isabella remit les photos dans la boîte. Ce faisant, elle en laissa tomber une. L'image atterrit juste à mes pieds. Je la ramassai et l'examinai. Irene Sabino, dans une éblouissante robe noire, posait avec un groupe de personnes en costume de soirée dans ce qui me parut être le grand salon du Cercle hippique. C'était une simple photo de fête qui n'aurait pas retenu mon attention si, en l'observant mieux, je n'avais pas distingué, presque effacé, un homme aux cheveux blancs en haut des marches. Andreas Corelli.
— Vous voilà tout pâle ! s'écria Isabella.
Elle m'ôta la photo des mains et l'examina en silence. Je me redressai et lui fis signe de sortir de la chambre.
— Je ne veux pas que tu reviennes ici, déclarai-je d'une voix faible.
— Pourquoi ?
J'attendis qu'Isabella ait quitté de la chambre et fermai la porte derrière nous. Elle me regardait comme si je n'avais pas toute ma tête.
— Demain, tu iras voir les Sœurs de la Charité et tu leur diras de passer prendre tout ça. Qu'elles emportent tout et, s'il y a des choses dont elles ne veulent pas, qu'elles les jettent.
— Mais…
— Ne discute pas.
Je ne voulus pas affronter son regard et me dirigeai vers l'escalier du bureau. Elle me suivait des yeux depuis le couloir.
— Qui est cet homme, monsieur Martín ?
— Personne, murmurai-je. Personne.
16.
Je montai dans le bureau. Il faisait nuit noire, sans lune ni étoiles. J'ouvris grand les fenêtres et contemplai la ville dans l'ombre. Il n'y avait qu'un soupçon de brise et la sueur me mordait la peau. Je m'assis sur l'appui de la fenêtre et allumai le second des cigares qu'Isabella avait déposés sur ma table de travail quelques jours plus tôt, dans l'attente d'une bouffée de vent frais ou d'une idée un peu plus présentable que toute cette collection de lieux communs destinée à honorer la commande de mon patron. J'entendis alors le bruit des volets de la chambre à coucher d'Isabella qui s'ouvraient à l'étage du dessous. Un rectangle de lumière tomba sur la cour et sa silhouette s'y découpa de profil. Elle s'approcha de la fenêtre et scruta l'obscurité sans remarquer ma présence. Je l'observai en train de se déshabiller lentement. Elle alla vers la glace de l'armoire et examina son corps en se caressant le ventre de la pointe des doigts et en parcourant les coupures qu'elle s'était infligées sur la face interne des cuisses et des bras. Elle se mira ainsi longuement, sans autres atours qu'une expression découragée, puis elle éteignit la lumière.
Je revins à ma table et m'installai devant la pile de notes et de références que j'avais réunies pour le livre du patron. Je feuilletai ces ébauches d'histoires pleines de révélations mystiques et de prophètes qui survivaient à de terribles épreuves et revenaient avec la vérité révélée, d'enfants messianiques abandonnés devant la porte d'humbles familles à l'âme pure, poursuivis par des puissances sans foi et maléfiques, de paradis promis dans d'autres dimensions à ceux qui acceptaient sportivement leur destin et les règles du jeu, et de divinités oisives et anthropomorphes n'ayant rien de mieux à faire que de maintenir une surveillance télépathique sur la conscience de millions de fragiles primates qui avaient appris à penser juste le temps de découvrir qu'ils étaient livrés à leur sort dans un coin perdu de l'univers et que la vanité ou le désespoir conduisait à croire les yeux fermés que le ciel et l'enfer se passionnaient pour leurs vulgaires et méprisables petits péchés.
Je me demandai si c'était cela que le patron avait vu en moi, un esprit mercenaire et docile pour tisser un récit soporifique capable d'endormir les enfants ou de convaincre un pauvre diable sans espoir d'assassiner son voisin en échange de la gratitude éternelle de divinités adhérant à l'éthique du pistolet roi. Quelques jours plus tôt, j'avais reçu une nouvelle missive me donnant rendez-vous pour lui rendre compte des progrès de mon travail. Las de mes scrupules personnels, je songeai qu'il me restait vingt-quatre heures avant la rencontre et qu'à l'allure où j'allais, je me présenterais les mains vides et la tête pleine de doutes et de soupçons. Et comme je n'avais pas le choix, je fis ce que j'avais fait durant tant d'années dans des situations similaires. Je glissai une feuille dans l'Underwood et, les mains sur le clavier comme un pianiste qui attend la mesure, je commençai à me pressurer la cervelle, dans l'espoir qu'il en sorte quelque chose.
17.
— Intéressant, prononça le patron en terminant la dixième et dernière page. Étrange, mais intéressant.
Nous étions assis sur un banc dans l'ombre dorée de la gloriette du parc de la Citadelle. Une voûte à claire-voie filtrait la lumière, la réduisant à une poussière d'or, et les massifs de plantes sculptaient les zones d'ombre et de clarté de cette étrange pénombre lumineuse qui nous entourait. J'allumai une cigarette et suivis du regard la fumée montant en volutes bleues d'entre mes doigts.
— Venant de vous, étrange est un adjectif inquiétant, fis-je remarquer.
— J'employais le mot étrange par opposition à vulgaire, précisa Corelli.
— Mais ?
— Il n'y a pas de mais, mon cher Martín. Je crois que vous avez trouvé une voie intéressante et qui offre de nombreuses possibilités.
Pour un romancier, s'entendre dire que certaines de ses pages sont intéressantes et offrent des possibilités, c'est le signe que rien ne va. Corelli parut saisir mon inquiétude.
— Vous avez repris la question dans l'autre sens. Au lieu de chercher des références mythologiques, vous avez commencé par les sources les plus prosaïques. Puis-je vous demander d'où vous avez tiré cette idée d'un messie guerrier, et non pacifique ?
— C'est vous qui avez mentionné la biologie.
— Tout ce que nous avons besoin de savoir est écrit dans le grand livre de la nature. Il suffit d'avoir le courage et la clarté d'esprit et de pensée pour le déchiffrer, convint Corelli.
— Un des livres que j'ai consultés expliquait que, chez l'être humain l'homme atteignait l'apogée de sa fertilité à dix-sept ans. La femme l'atteint plus tard mais la conserve, et c'est elle, en réalité, qui sélectionne et juge les gènes en acceptant de les reproduire ou en les refusant. L'homme, en revanche, ne fait que proposer et se consume beaucoup plus vite. L'âge où il jouit de sa plus grande puissance reproductrice coïncide avec celui où son esprit combatif est également à son apogée. Un jeune garçon est le soldat parfait. Il a un potentiel d'agressivité élevé et une faculté de critique limitée ou égale à zéro pour l'analyser ou juger de la manière de le canaliser. Au long de l'histoire, de nombreuses sociétés ont trouvé comment employer ce capital de violence et ont transformé leurs adolescents en soldats, en chair à canon pour conquérir leurs voisins ou se défendre de leurs agressions. Intuitivement, j'ai pressenti que notre protagoniste était un envoyé du ciel, mais un envoyé qui, dans sa première jeunesse, se dressait en armes et libérait la vérité par le glaive.
— Avez-vous décidé de mêler histoire et biologie, Martín ?
— À vous entendre, j'ai cru comprendre que cela formait un tout.
Corelli sourit. Je ne sais s'il le savait, mais cela le faisait ressembler à un loup affamé. Je serrai les dents et ignorai ce visage qui me donnait la chair de poule.
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