Carlos Zafón - Le jeu de l'ange
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— Je cherche un avocat.
— Vous ne pouvez mieux tomber. Ici, nous en avons à revendre. Il nous en arrive tous les jours de nouveaux. Ils se reproduisent comme des lapins.
— C'est ça, le monde moderne. Celui que je cherche s'appelle, ou s'appelait, Valera. S. Valera. Avec un V.
Le petit homme disparut dans le labyrinthe des archives en marmonnant. J'attendis, adossé au comptoir, en passant en revue ce décor où tout était conçu pour rappeler le poids écrasant de la loi. Au bout de cinq minutes, le petit homme revint avec un dossier.
— J'ai trouvé dix Valera. Dont deux précédés d'un S majuscule : Sebastián et Soponcio.
— Soponcio ?
— Vous êtes très jeune, mais, il y a des années, c'était un prénom distingué et tout à fait indiqué pour l'exercice de la profession d'avocat. Puis le charleston est arrivé et tout a été chamboulé.
— Ce Me Soponcio est toujours vivant ?
— D'après les archives et la date à laquelle il a été rayé du registre des cotisations du Collège, Soponcio Valera y Menacho a été reçu dans la gloire de Notre-Seigneur en l'an 1919. Memento mori . Sebastiàn est son fils.
— Il exerce ?
— Il est en pleine activité. Je ne pense pas me tromper en supposant que vous voudrez son adresse ?
— Si ce n'est pas trop exiger.
Le nabot me la nota sur un carré de papier et me la tendit.
— 442, avenue Diagonal. C'est à un jet de pierre d'ici, mais il est déjà deux heures et c'est le moment de la journée où les avocats de son standing vont déjeuner avec de riches veuves ou des fabricants de textiles et d'explosifs. À votre place, j'attendrais quatre heures.
Je glissai l'adresse dans la poche de ma veste.
— Je suivrai votre conseil. Merci infiniment pour votre aide…
— Nous sommes là pour ça. Allez en paix.
J'avais deux heures à tuer avant de rendre visite à Me Valera. Je pris donc un tramway qui allait rue Layetana et descendis à la hauteur de la rue Condal. La librairie Sempere & Fils était à un pas de là et je savais d'expérience que le vieux libraire, contrevenant à la règle immuable du commerce local, ne fermait pas à midi. Je le trouvai comme toujours à son comptoir, en train de ranger des livres et de s'occuper de nombreux clients qui se promenaient entre les tables et les rayons à la recherche de quelque trésor. En me voyant, il sourit et vint me saluer. Il était plus maigre et plus pâle qu'à notre dernière rencontre. Il dut lire de l'inquiétude sur mes traits, car il haussa les épaules et fit mine de ne pas y accorder d'importance.
— Chacun son tour, déclara-t-il. Tu es en pleine forme et moi, comme tu vois, je me traîne.
— Vous êtes sûr que vous allez bien ?
— Je me porte comme une fleur. C'est cette maudite angine de poitrine. Rien de sérieux. Quel bon vent t'amène, mon cher Martín ?
— Je pensais vous inviter à déjeuner.
— Je t'en remercie, mais je ne peux lâcher la barre. Mon fils est allé à Sarrià estimer une collection, et nos finances ne nous permettent pas de fermer quand les clients sont dehors.
— Ne me dites pas que vous avez des problèmes d'argent.
— Nous tenons une librairie, Martín, pas une étude de notaire. Ici, la littérature rapporte juste ce qu'il faut, et parfois même pas.
— Si vous avez besoin d'aide…
Sempere m'arrêta d'un geste.
— Si tu veux m'aider, achète-moi des livres.
— Vous savez que ma dette envers vous ne se paye pas en argent.
— Raison de plus pour t'ôter ça de la tête. Ne t'inquiète pas pour nous, Martín, personne ne nous contraindra jamais à partir d'ici, ou alors ce sera les pieds devant. Mais si tu veux, tu peux partager avec moi un succulent déjeuner de pain, raisin et fromage frais de Burgos. Avec ça et Le Comte de Monte - Cristo , on peut survivre cent ans.
19.
Sempere avala à peine quelques bouchées. Il souriait d'un air las et feignait d'être intéressé par ma conversation, mais je constatai que, par moments, il avait du mal à respirer.
— Dis-moi, Martín, à quoi travailles-tu ?
— Difficile à expliquer. Un livre de commande.
— Un roman ?
— Pas exactement. Je ne saurais pas bien comment le définir.
— L'important est que tu travailles. J'ai toujours soutenu que l'oisiveté ramollissait le cerveau. Il faut le tenir occupé. Et si on n'a pas de cerveau, il reste les mains.
— Mais parfois on travaille plus que de raison, monsieur Sempere. Est-ce que vous ne devriez pas souffler un peu ? Depuis combien de temps êtes-vous sur la brèche sans jamais vous arrêter ?
Sempere promena les yeux autour de lui.
— Ce lieu est ma vie, Martín. Où irais-je ? Sur un banc de square, au soleil, pour donner à manger aux pigeons et me plaindre de mes rhumatismes ? Je serais mort au bout de dix minutes. Ma place est ici. Et mon fils n'est pas encore prêt à prendre les rênes, quoi qu'il en pense.
— C'est un bon travailleur. Et un bon garçon.
— Trop bon, entre nous. Il m'arrive de le regarder et de me demander ce qu'il deviendra le jour où je partirai. Comment il se débrouillera…
— Tous les pères se posent les mêmes questions, monsieur Sempere.
— Ton père aussi ? Oh, pardon, je ne voulais pas…
— Ne vous excusez pas. Mon père avait déjà assez de soucis personnels comme ça, et s'il lui avait fallu s'occuper de ceux que je lui causais… Je suis sûr que votre fils est plus solide que vous ne le croyez.
Sempere me dévisageait, hésitant.
— Sais-tu ce qui lui manque, à mon avis ?
— Un peu de subtilité ?
— Une femme.
— Ce ne sont pourtant pas les jeunes personnes qui devraient lui faire défaut, avec toutes les tourterelles qui se pressent devant votre vitrine pour l'admirer.
— Je parle d'une vraie femme, de celles qui font d'un homme ce qu'il doit être.
— Il est encore jeune. Laissez-lui quelques années pour s'amuser.
— Celle-là, c'est la meilleure. Si au moins il s'amusait. Moi, à son âge, si j'avais eu cette cour de filles, j'aurais péché comme un cardinal.
— Dieu donne du pain à ceux qui n'ont pas de dents.
— C'est bien ce qui lui manque : des dents. Et l'envie de mordre.
Il me sembla que le libraire avait une idée derrière la tête. Il me regardait et souriait.
— Tu peux peut-être l'aider…
— Moi ?
— Tu connais la vie, Martín. Ne fais pas cette tête. Je suis sûr que si tu t'en occupes, tu trouveras une brave jeune fille pour mon fils. Il est déjà joli garçon. Le reste, tu le lui enseigneras.
Je restai sans voix.
— Tu ne désirais pas m'aider ? reprit le libraire. Eh bien, en voilà l'occasion.
— Je parlais d'argent.
— Et moi je parle de mon fils, de l'avenir de cette maison. De toute ma vie.
Je soupirai. Sempere me prit la main et la serra avec le peu de force qui lui restait.
— Promets-moi de ne pas me laisser quitter ce monde avant que j'aie vu mon fils avec une de ces femmes pour lesquelles cela vaut la peine de mourir. Et qui me donnera un petit-fils.
— Si j'avais su que vous me demanderiez ça, je serais allé déjeuner au café Novedades.
Sempere sourit.
— Je pense parfois que j'aurais aimé t'avoir pour fils, Martín.
Je regardai le libraire, plus fragile et plus vieilli que jamais, à peine l'ombre de l'homme fort et imposant que j'avais connu entre ces mêmes murs au temps de ma jeunesse, et je sentis que le monde s'écroulait autour de moi. Je m'approchai de lui et, sans m'en rendre compte, je fis ce que je n'avais jamais fait depuis tout ce temps que je le connaissais. Je posai un baiser sur ce front semé de taches et garni de rares cheveux gris.
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