Carlos Zafón - Le jeu de l'ange

Здесь есть возможность читать онлайн «Carlos Zafón - Le jeu de l'ange» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Жанр: Старинная литература, fra. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Le jeu de l'ange: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Le jeu de l'ange»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Le jeu de l'ange — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Le jeu de l'ange», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

— Tu me promets ?

— Je vous le promets, dis-je en me dirigeant vers la sortie.

20.

Le cabinet de Me Valera occupait le dernier étage d'un extravagant immeuble moderniste situé au numéro 442 de l'avenue Diagonal, à un pas du Paseo de Gracia. L'immeuble, faute d'autres termes pour le désigner, paraissait être issu du croisement entre une gigantesque horloge à carillon et un navire pirate, affublé de fenêtres grandioses et de mansardes vertes dans le toit. Partout ailleurs sur cette Terre, cette construction de style baroque et byzantin eût été proclamée l'une des sept merveilles du monde ou le produit diabolique de l'imagination d'un artiste dément possédé par les esprits de l'au-delà. À Barcelone, dans le quartier de l'Ensanche, où des spécimens similaires poussaient de tous côtés comme le trèfle après la pluie, c'était à peine si elle provoquait un haussement de sourcils.

Je pénétrai dans le vestibule et avisai un ascenseur qui me fit penser à l'œuvre d'une grosse araignée qui aurait tissé des cathédrales au lieu de toiles. Le concierge me tint la porte de la cabine et m'enferma dans cette étrange boîte qui entreprit son ascension dans la cage centrale de l'escalier. Une secrétaire au visage sévère m'ouvrit la porte de chêne ouvragée et me pria d'entrer. Je lui donnai mon nom et précisai que je n'avais pas rendez-vous, mais que je venais pour une affaire qui concernait l'achat et la vente d'un immeuble du quartier de la Ribera. Je perçus un changement sur ses traits imperturbables.

— La maison de la tour ? demanda-t-elle.

Je confirmai. La secrétaire m'introduisit dans un bureau vide. J'eus le sentiment que ce n'était pas la salle d'attente officielle.

— Patientez un moment, s'il vous plaît, monsieur Martín. Je préviendrai Me Valera dès son retour.

Je passai les trois quarts d'heure suivants dans ce bureau, entouré de rayons remplis de volumes gros comme des pierres tombales avec au dos des inscriptions du genre « 1888-1889, B.C.A., Première Section. Deuxième Partie », pressante invite à une lecture compulsive. Le bureau disposait d'une large fenêtre suspendue au-dessus de la Diagonal d'où l'on pouvait contempler toute la ville. Les meubles fleuraient bon le bois précieux, vieilli et macéré dans l'argent. Des tapis et des fauteuils en cuir suggéraient une ambiance de club britannique. J'essayai de soulever une des lampes posées sur la table et estimai qu'elle devait peser au moins trente kilos. Un grand portrait à l'huile au-dessus d'une cheminée qui n'avait jamais servi affirmait l'orgueilleuse omniprésence de celui qui ne pouvait être que l'ineffable don Soponcio Valera y Menacho. L'avocat, un vrai titan, portait des favoris et une moustache évoquant la crinière d'un vieux lion et, de l'au-delà où il séjournait, ses yeux de feu et d'acier dominaient le lieu jusque dans ses moindres recoins avec la solennité d'un arrêt de mort.

— Il ne parle pas, mais si l'on reste un moment à regarder le tableau, on finit par croire qu'il va le faire d'un moment à l'autre, déclara une voix dans mon dos.

Je ne l'avais pas entendu entrer. Sebastián Valera était un homme à l'allure discrète qui semblait avoir passé la plus grande partie de sa vie à s'efforcer de sortir de l'ombre de son père et qui, maintenant, à cinquante ans et quelques, était épuisé par ses tentatives. Il avait un air intelligent et pénétrant, avec cette expression d'extrême distinction qui est l'apanage des princesses royales et des avocats réellement chers. Il me tendit la main et je la serrai.

— Excusez-moi de vous avoir fait attendre, mais je n'avais pas prévu votre visite, dit-il en m'invitant à m'asseoir.

— Je vous en prie. C'est moi qui vous remercie d'avoir l'amabilité de me recevoir.

Valera souriait comme seul peut le faire quelqu'un qui connaît et fixe le prix de chaque minute.

— Ma secrétaire m'a appris que votre nom est David Martín. David Martín, l'écrivain ?

Mon air surpris me dénonça.

— Je viens d'une famille de grands lecteurs, expliqua-t-il. En quoi puis-je vous aider ?

— Je voudrais vous consulter à propos de la vente et de l'achat d'une propriété sise à…

— La maison de la tour ? me coupa courtoisement l'avocat.

— Oui.

— Vous la connaissez ?

— J'y habite.

Valera m'examina longuement sans se départir de son sourire. Il se redressa sur sa chaise et changea d'attitude, laquelle se fit plus tendue et moins ouverte.

— Vous en êtes l'actuel propriétaire ?

— En réalité, je n'en suis que le locataire.

— Et que désireriez-vous savoir, monsieur Martín ?

— J'aimerais connaître, si c'est possible, les détails de l'acquisition de ce bien par la Banque hispano-coloniale et obtenir quelques informations sur son ancien propriétaire.

— Don Diego Marlasca, murmura l'avocat. Puis-je vous interroger sur la raison de cet intérêt ?

— Il est le fruit du hasard. Récemment, au cours d'une rénovation de la maison, j'ai trouvé une série d'objets dont je pense qu'ils lui ont appartenu.

L'avocat fronça les sourcils.

— Des objets ?

— Un livre. Ou plus précisément un manuscrit.

— M. Marlasca était passionné de littérature. Il était également l'auteur de nombreux ouvrages de droit, d'histoire et autres domaines. Un érudit de poids. Et un grand homme même si, à la fin de sa vie, certains ont essayé de ternir sa réputation.

L'avocat lut l'étonnement sur mon visage.

— J'imagine que vous n'êtes pas au courant des circonstances de la mort de M. Marlasca.

— Je crains que non.

Valera soupira, comme s'il hésitait à poursuivre.

— Vous n'allez pas écrire un livre là-dessus, n'est-ce-pas, ni sur Irene Sabino ?

— Non.

— J'ai votre parole ?

Je confirmai. Valera haussa les épaules.

— D'ailleurs, je suppose que vous ne pourriez pas en révéler davantage que ce qui a déjà été divulgué à l'époque, ajouta-t-il, plus pour lui-même que pour moi.

L'avocat jeta un rapide coup d'œil au portrait de son père puis reporta les yeux sur moi.

— Diego Marlasca était l'associé et le meilleur ami de mon père. Ils ont créé ce cabinet ensemble. M. Marlasca était très brillant. Malheureusement, il avait une personnalité complexe et était sujet, pendant de longues périodes, à des crises de mélancolie. Le moment venu, mon père et lui ont décidé de dissoudre leurs liens. M. Marlasca a laissé le barreau pour se consacrer à sa première vocation : l'écriture. On dit que presque tous les avocats nourrissent le désir secret de quitter la profession et de devenir écrivains…

— … jusqu'au moment où ils comparent les revenus.

— Don Diego avait noué une relation amicale avec une actrice jouissant à l'époque d'une certaine popularité, Irene Sabino, pour laquelle il voulait écrire une comédie dramatique. Cela n'allait pas plus loin. M. Marlasca était un gentleman et il n'a jamais été infidèle à sa femme, mais vous savez comment sont les gens. Des bavardages. Les rumeurs, la malveillance. Bref, le bruit a couru que don Diego vivait une romance secrète avec Irene Sabino. Son épouse ne le lui a jamais pardonné et le ménage s'est séparé. M. Marlasca, désemparé, a fait l'acquisition de la maison de la tour et s'y est installé. Malheureusement, il l'habitait depuis à peine un an quand il est mort dans un accident lamentable.

— Quel genre d'accident ?

— M. Marlasca est mort noyé. Une tragédie.

Valera avait baissé les yeux et sa voix n'était plus qu'un souffle.

— Et un scandale ?

— Des langues de vipère ont répandu le bruit que M. Marlasca s'était suicidé après avoir subi une déception amoureuse avec Irene Sabino.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Le jeu de l'ange»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Le jeu de l'ange» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


libcat.ru: книга без обложки
Carlos Zafón
libcat.ru: книга без обложки
Carlos Zafón
Carlos Zafón - Alicia, al Alba
Carlos Zafón
Carlos Zafón - Rosa de fuego
Carlos Zafón
Carlos Zafón - Der dunkle Wächter
Carlos Zafón
Carlos Zafón - Das Spiel des Engels
Carlos Zafón
Carlos Zafón - Le prince de la brume
Carlos Zafón
Carlos Zafón - The Angel's Game
Carlos Zafón
Carlos Zafón - La sombra del viento
Carlos Zafón
Отзывы о книге «Le jeu de l'ange»

Обсуждение, отзывы о книге «Le jeu de l'ange» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x