Carlos Zafón - Le jeu de l'ange
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— Je sais ce que tu es en train de faire, et ça ne marchera pas, annonçai je.
— Vous servir du café ?
Elle avait rangé les piles de livres éparses sur les tables et dans les coins. Elle avait vidé les porte-revues qui contenaient des épaves remontant à plus de dix ans. En sept heures à peine, elle avait balayé, par son ardeur et sa présence, des années de pénombre et de ténèbres, et il lui restait encore du temps et de l'énergie pour sourire.
— J'aimais mieux comme c'était avant, assenai-je.
— Sûrement. Vous et les cent mille cafards que vous aviez pour locataires et que j'ai délogés à coups d'air frais et d'ammoniac.
— C'est donc ça, cette puanteur qu'on sent partout ?
— Cette puanteur , c'est l'odeur de propre ! protesta Isabella. Vous pourriez vous montrer un peu reconnaissant.
— Je le suis.
— On ne croirait pas. Demain je monterai dans le bureau et…
— Pas question.
Isabella haussa les épaules, mais son expression déterminée m'apprit que, dans les vingt-quatre heures, le bureau de la tour allait subir une métamorphose irréparable.
— À propos, j'ai trouvé ce matin une enveloppe dans le vestibule. Quelqu'un a dû la glisser sous la porte cette nuit.
Je la regardai par-dessus mon bol.
— Le portail de l'entrée est fermé à clef.
— C'est bien ce que je pensais. À vrai dire, ça m'a semblé bizarre, et, bien que l'enveloppe soit à votre nom…
— … tu l'as ouverte.
— Je crains que oui. Involontairement.
— Isabella, ouvrir la correspondance d'autrui n'est pas un signe de bonnes manières. Il y a même des lieux où il s'agit d'un délit passible de prison.
— C'est ce que je répète à ma mère, qui ouvre toujours mon courrier. Et elle reste quand même en liberté.
— Où est cette lettre ?
Isabella tira l'enveloppe de la poche de son tablier et me la tendit en évitant mon regard. Les bords en étaient dentelés, le papier épais et poreux, filigrané, avec la figure de l'ange sur la cire rouge du sceau – brisé – et mon nom écrit à l'encre écarlate et parfumée. J'en tirai une feuille pliée.
Cher David,
J'espère que vous êtes en bonne santé et que vous avez pu toucher sans problème les fonds que je vous ai accordés. Seriez-vous d'accord pour que nous nous voyions ce soir à mon domicile pour commencer à discuter des détails de notre projet ? Un dîner léger sera servi vers dix heures. Je vous attends.
Votre ami,
ANDREAS CORELLI
Je repliai la feuille et la remis dans son enveloppe. Isabella m'observait, intriguée.
— Bonnes nouvelles ?
— Rien qui te concerne.
— Qui est ce M. Corelli ? Il a une jolie écriture, ce n'est pas comme la vôtre.
Je la regardai sévèrement.
— Si je dois être votre secrétaire, je considère qu'il me faut savoir avec qui vous êtes en relation. Au cas où j'aurais à les envoyer promener.
Je respirai un bon coup.
— C'est un éditeur.
— Ça doit être un bon, à voir le papier de la lettre et l'enveloppe qu'il utilise. Quel livre écrivez-vous pour lui ?
— Rien qui te concerne.
— Comment vais-je vous aider si vous ne me dites pas à quoi vous travaillez ? Non, il vaut mieux que vous ne répondiez pas. Je me tais.
Durant dix miraculeuses secondes, Isabella resta muette.
— Comment est-il, ce M. Corelli ?
— Spécial.
— Qui se ressemble s'ass… Non, je me tais.
En observant cette jeune fille au noble cœur, je me sentis, si c'était possible, encore plus misérable et je compris que plus vite je l'éloignerais de moi, même au risque de la blesser, mieux ce serait pour tous les deux.
— Pourquoi me regardez-vous ainsi ?
— Ce soir, je vais sortir, Isabella.
— Je vous laisse un dîner préparé ? Vous rentrerez très tard ?
— Je dînerai dehors et je ne sais pas quand je rentrerai, mais quelle que soit l'heure, je veux que tu sois partie quand je reviendrai. Je veux que tu ramasses tes affaires et que tu toi t'en ailles. Où, ça m'est égal. Il n'y a pas de place pour toi ici. Compris ?
Son visage pâlit, ses yeux se mouillèrent. Elle se mordit les lèvres et me sourit, les joues ruisselantes de larmes.
— Je suis de trop. Compris.
— Et ne nettoie plus.
Je me levai et la laissai seule dans la galerie. Je me réfugiai dans le bureau de la tour. J'ouvris les fenêtres. Les sanglots d'Isabella montaient jusqu'à moi. Je contemplai la ville étalée sous le soleil de la mi-journée et dirigeai mes yeux vers l'autre extrémité, où je crus apercevoir les tuiles luisantes de la villa Helius. J'imaginai Cristina, devenue Mme Vidal, aux fenêtres du dernier étage de la tour, regardant vers la Ribera. Une émotion obscure et trouble m'enserra le cœur. J'oubliai les pleurs d'Isabella, désirant seulement qu'arrive enfin le moment où je retrouverais Corelli pour parler de son livre maudit.
Je demeurai dans le bureau de la tour jusqu'à ce que le crépuscule se répande sur la ville comme du sang dans de l'eau. Il faisait chaud, plus chaud que pendant tout l'été, et les toits de la Ribera paraissaient vibrer dans l'atmosphère tels des mirages de vapeur. Je descendis à l'étage et me changeai. La maison était silencieuse. Les persiennes de la galerie étaient à demi closes et les vitres teintées d'une clarté ambrée qui se propageait jusque dans le couloir central.
— Isabella ? appelai-je.
Je n'obtins pas de réponse. J'allai dans la galerie et constatai que la jeune fille était partie. Avant cela, cependant, elle s'était amusée à ranger et épousseter la collection complète des œuvres d'Ignatius B. Samson qui, des années durant, avaient thésaurisé poussière et oubli, et qui, à présent, brillaient, immaculées. La jeune fille avait pris un volume et l'avait laissé ouvert sur un porte-livres. Je lus une ligne au hasard et j'eus l'impression de voyager dans un temps où tout semblait aussi simple qu'inévitable.
« La poésie s'écrit avec des larmes, le roman avec du sang et l'histoire avec de l'eau de boudin, dit le cardinal pendant qu'il enduisait de poison le fil du poignard à la lumière du candélabre. »
La naïveté étudiée de ces lignes m'arracha un sourire et fit remonter à la surface un soupçon qui n'avait jamais cessé de me poursuivre : il aurait peut-être mieux valu pour tout le monde, et surtout pour moi, qu'Ignatius B. Samson ne se soit jamais suicidé et que David Martín n'ait pas pris sa place.
8.
La nuit tombait quand je sortis dans la rue. La chaleur et l'humidité avaient incité de nombreux habitants du quartier à tirer leurs chaises sur les trottoirs à la recherche d'une brise qui ne venait pas. J'évitais les groupes improvisés devant les porches et aux carrefours pour me diriger vers la gare de France, où l'on était toujours sûr de trouver deux ou trois taxis en attente de clients. J'abordai le premier de la file. Il nous fallut environ vingt minutes pour traverser la ville et gravir la côte de la colline où poussait le bois fantomatique de l'architecte Gaudí. Les lumières de la maison de Corelli étaient visibles de loin.
— Je ne savais pas que quelqu'un habitait ici, fit remarquer le chauffeur.
Dès que je lui eus réglé la course, pourboire compris, il ne perdit pas une seconde pour redémarrer à toute vitesse. Je laissai passer quelques instants avant d'aller sonner à la porte, le temps d'apprécier l'étrange silence qui régnait en ce lieu. C'était à peine si une feuille s'agitait dans le bois qui couvrait la colline derrière moi. Le ciel était semé d'étoiles et des nuages s'étendaient par petites touches dans toutes les directions. J'entendais le bruit de ma respiration, le froissement de mes vêtements à chaque pas qui me rapprochait de la porte. Je tirai sur la sonnette et attendis.
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