Carlos Zafón - Le jeu de l'ange
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Je fus réveillé par deux gardes civils qui me donnaient des petits coups de matraque sur les jambes. La nuit était tombée, et il me fallut quelques secondes pour élucider s'il s'agissait de représentants de l'ordre ou d'envoyé des Parques en mission spéciale.
— Monsieur, vous feriez mieux d'aller cuver votre vin à la maison ! D'accord ?
— À vos ordres, mon colonel.
— Filez, ou je vous boucle au violon, et on verra si vous continuerez à faire le malin.
Je ne me le fis pas répéter deux fois. Je me levai comme je pus et pris la direction de chez moi en espérant y arriver avant que mes pas ne me guident de nouveau vers un autre bouge mal famé. Le trajet, qui dans des conditions normales aurait pris dix ou quinze minutes, m'en demanda presque le triple. Finalement, après un parcours miraculeux, j'arrivai devant ma porte où, comme si j'étais poursuivi par une malédiction, je tombai sur Isabella qui m'attendait, assise cette fois dans la cour intérieure.
— Vous êtes soûl, constata-t-elle.
— Je dois l'être, puisque, en plein delirium tremens, je te trouve à minuit en train de dormir devant chez moi.
— Je n'avais pas d'autre endroit où aller. Je me suis disputée avec mon père et il m'a chassée.
Je fermai les yeux et soupirai. Mon cerveau embrumé par l'alcool et l'amertume était incapable de donner une forme au torrent de refus et de malédictions qui se bousculaient sur mes lèvres.
— Tu ne peux pas rester ici, Isabella.
— S'il vous plaît, rien que pour cette nuit. Demain, je chercherai une pension. Je vous en supplie, monsieur Martín.
— Ne me regarde pas avec ces yeux de mouton qu'on égorge, la menaçai-je.
— Et puis, si je suis à la rue, c'est votre faute, ajouta-t-elle.
— Ma faute ? Ça, c'est la meilleure ! J'ignore si tu as du talent pour écrire, mais pour ce qui est d'avoir une imagination débridée, ça, tu n'en manques pas. Puis-je savoir pour quelle funeste raison c'est de ma faute si monsieur ton père t'a jetée à la rue à coups de pied ?
— Quand vous êtes soûl, vous parlez bizarrement.
— Je ne suis pas soûl. Je n'ai jamais été soûl de toute ma vie. Réponds à ma question.
— J'ai annoncé à mon père que vous m'aviez engagée comme secrétaire et que, désormais, j'allais me consacrer à la littérature et ne pourrais plus travailler à la boutique.
— Quoi ?
— Est-ce qu'on peut entrer ? J'ai froid, et j'ai le derrière transformé en pierre à force de dormir sur les marches.
La tête me tournait et la nausée me menaçait. Je levai les yeux vers la faible pénombre que distillait la lucarne en haut de l'escalier.
— Est-ce donc là le châtiment que le ciel m'envoie pour que je me repente de ma vie dissolue ?
Intriguée, Isabella suivit la direction de mon regard.
— À qui parlez-vous ?
— Je ne parle à personne. Je monologue. Prérogative de l'imbécile. Mais demain à la première heure, je vais dialoguer avec ton père et mettre fin à cette absurdité.
— Je ne sais pas si c'est une bonne idée. Il a juré de vous tuer quand il vous verrait. Il a un fusil de chasse à double canon caché sous le comptoir. Une fois, il a tué un âne avec. Ça s'est passé en été, près d'Argentona.
— Tais-toi. Pas un mot de plus. Silence.
Isabella obéit et attendit, les yeux fixés sur moi. Je me remis à la recherche de la clef. Impossible pour l'instant d'affronter le flot de paroles de cette adolescente. J'avais besoin de m'écrouler sur mon lit et de perdre conscience, de préférence dans cet ordre. Je cherchai quelques minutes sans résultats visibles. Finalement, Isabella, en silence, s'avança et fouilla dans la poche de ma veste, où mes mains étaient passées et repassées cent fois, et trouva la clef. Elle me la montra et j'acceptai ma défaite.
Isabella me guida jusqu'à ma chambre comme un invalide et m'aida à m'étendre sur le lit. Elle installa ma tête sur les oreillers et m'ôta mes chaussures. Je la regardai, confus.
— Ne vous inquiétez pas, je ne vous enlèverai pas votre pantalon.
Elle défit les boutons de mon col et s'assit près de moi. Elle me sourit avec une mélancolie que son âge ne justifiait pas.
— Je ne vous ai jamais vu aussi triste, monsieur Martín. C'est à cause de cette femme, n'est-ce pas ? Celle de la photo.
Elle me prit la main et la caressa pour me calmer.
— Tout passe, croyez-moi. Tout passe.
Malgré moi, mes yeux se remplirent de larmes et je détournai la tète pour qu'elle ne le voie pas. Isabella éteignit la lampe de chevet et resta assise là où elle était, dans la pénombre, écoutant pleurer ce misérable ivrogne sans poser de question ni me juger davantage, se bornant à m'offrir sa compagnie et sa bonté jusqu'à ce que je m'endorme.
7.
Je fus réveillé par les affres de la gueule de bois, un étau qui enserrait mes tempes, et l'arôme du café colombien. Isabella avait disposé une petite table à côté du lit avec un pot de café frais et une assiette portant du pain, du fromage, du jambon et une pomme. La vision de la nourriture me donna des nausées, mais je tendis la main vers la cafetière. Isabella, qui m'avait observé depuis le seuil sans que je m'en aperçoive, s'approcha et me versa une tasse, tout sourire.
— Prenez-le comme ça, bien fort, et ça vous remettra d'aplomb.
J'acceptai la tasse et bus.
— Quelle heure est-il ?
— Une heure de l'après-midi.
Je laissai échapper un gros soupir.
— Depuis combien d'heures es-tu levée ?
— Sept, environ.
— Et qu'est-ce que tu as fait ?
— Le ménage et du rangement, mais il y a du travail pour plusieurs mois, répliqua Isabella.
J'avalai une autre longue gorgée de café.
— Merci, murmurai-je. Pour le café. Et pour le rangement et le ménage, mais tu n'as aucune raison de faire ça.
— Je ne le fais pas pour vous, si c'est ce qui vous préoccupe. Je le fais pour moi. Si je dois vivre ici, je préfère ne pas rester collée à tout ce sur quoi j'aurais le malheur de m'appuyer.
— Vivre ici ? Je croyais que nous étions convenus que…
J'avais élevé la voix, mais une douleur fulgurante me coupa la parole et l'entendement.
— Chuuut ! susurra Isabella.
J'acceptai la trêve. Pour l'instant, je ne pouvais ni ne voulais discuter avec Isabella. J'aurais le temps, plus tard, de la rendre à sa famille, quand la gueule de bois battrait en retraite. D'une troisième gorgée, je vidai la tasse, et je me levai lentement. Cinq ou six aiguilles de douleur se plantèrent dans ma tête. Je laissai échapper un gémissement. Isabella me soutenait par le bras.
— Je ne suis pas un invalide. Je peux me débrouiller seul.
Isabella me lâcha, pour voir. Je fis quelques pas vers le couloir. Elle me suivait de près, comme si elle s'attendait à ce que je tombe d'un moment à l'autre. Je m'arrêtai devant la salle de bains.
— Est-ce que je peux pisser seul ?
— Visez avec soin, murmura la jeune fille. Je vous laisserai le petit déjeuner dans la galerie.
— Je n'ai pas faim.
— Vous devez manger un peu.
— Tu es mon apprentie, ou ma mère ?
— C'est pour votre bien.
Je fermai la porte de la salle de bains et me réfugiai à l'intérieur. Mes yeux tardèrent quelques secondes à enregistrer ce que je voyais. La salle de bains était méconnaissable. Nette et resplendissante. Chaque chose à sa place. Un savon neuf sur le lavabo. Des serviettes propres que j'ignorais posséder. Une odeur d'eau de Javel.
— Sainte Vierge ! murmurai-je.
Je me mis la tête sous le robinet et laissai couler l'eau froide pendant plusieurs minutes. Je ressortis dans le couloir et me dirigeai lentement vers la galerie. Si la salle de bains était méconnaissable, la galerie appartenait à un autre monde. Isabella avait lavé les vitres et le sol, et mis de l'ordre dans les meubles et les fauteuils. Une lumière pure et claire passait par les baies vitrées et l'odeur de poussière avait disparu. Mon petit déjeuner m'attendait sur la table devant le canapé, sur lequel la jeune fille avait jeté une couverture propre. Les livres des rayonnages étaient au garde-à-vous et les vitrines avaient recouvré leur transparence. Isabella me versait un second bol de café.
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