Carlos Zafón - Le jeu de l'ange

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— Qu'est-ce que tu veux ?

— Excusez-moi de vous interrompre, mais qu'y a-t-il dans la chambre au bout du couloir ?

— Rien.

— Ça sent une odeur bizarre.

— C'est l'humidité.

— Si vous voulez, je peux la nettoyer et…

— Non. Cette chambre est inutilisée. Et puis tu n'es pas ma femme de ménage et tu n'as rien à nettoyer.

— Je voulais juste vous aider.

— Aide-moi en me servant un autre café.

— Pourquoi ? Ma nouvelle vous donne envie de dormir ?

— Quelle heure est-il, Isabella ?

— Il doit être dix heures du matin.

— Et ça signifie ?

— … pas de sarcasmes avant midi, répliqua Isabella.

J'eus un sourire triomphant et lui tendis ma tasse vide.

Quand elle revint avec le café fumant, j'avais achevé la dernière page. Isabelle s'assit en face de moi. Je lui souris de nouveau et savourai tranquillement le merveilleux café. La jeune fille se tordait les mains et serrait les dents, en lançant des coups d'œil furtifs aux feuilles de sa nouvelle que j'avais posées à l'envers sur la table. Elle tint le coup quelques minutes sans ouvrir la bouche.

— Alors ? demanda-t-elle finalement.

— Superbe.

Son visage s'illumina.

— Ma nouvelle ?

— Le café.

Elle me regarda, blessée, et se leva pour reprendre les feuilles.

— Laisse-les là où elles sont, ordonnai-je.

— Pourquoi ? C'est clair qu'elles ne vous ont pas plu et que vous pensez que je suis une pauvre idiote.

— Je n'ai pas dit ça.

— Vous n'avez rien dit, ce qui est pire.

Isabella, si tu veux réellement te consacrer à écrire, ou tout au moins à écrire pour que d'autres te lisent, il va falloir que tu t'habitues à ce que parfois les autres t'ignorent, t'insultent, te méprisent et, presque toujours, te montrent de l'indifférence. Ça fait partie des charmes du métier.

Isabella baissa les yeux et respira profondément.

— Je ne sais pas si j'ai du talent. Je sais seulement que j'aime écrire. Ou plutôt que j'ai besoin d'écrire.

— Menteuse.

Elle releva les yeux et me dévisagea avec dureté.

— Très bien. J'ai du talent. Et je me fiche complètement que vous trouviez que je n'en ai pas.

Je souris.

— Voilà qui me plaît davantage. Je ne peux pas être plus d'accord.

Elle me contempla, interdite.

— Sur le fait que j'ai du talent, ou sur celui que vous trouvez que je n'en ai pas ?

— Qu'en penses-tu ?

— Alors, vous croyez que j'ai des dispositions ?

— Je crois que tu as du talent et que tu as vraiment envie d'écrire, Isabella. Plus que tu ne le crois, et moins que tu ne l'espères. Mais quantité de personnes ont du talent et envie d'écrire, et nombre d'entre elles n'y arrivent jamais. Ça, c'est seulement le principe de base pour faire quelque chose dans la vie. Le talent est comme la force d'un athlète. On peut naître avec plus ou moins de dispositions, mais nul ne parvient à être un athlète simplement parce qu'il est né grand, fort ou rapide. Ce qui fait l'athlète, ou l'artiste, c'est le travail, le métier et la technique. L'intelligence que tu as reçue à ta naissance est juste une munition. Pour parvenir à en faire quelque chose, il est nécessaire que tu transformes ton esprit en arme de précision.

— Pourquoi cette comparaison avec la guerre ?

— Toute œuvre d'art est agressive, Isabella. Et toute vie d'artiste est une petite ou une grande guerre, en premier lieu avec soi-même et ses limitations. Si tu veux atteindre le but que tu te proposes, quel qu'il soit, il faut d'abord l'ambition et ensuite le talent, la connaissance et, enfin, la chance.

Isabella pesa mes paroles.

— Vous sortez ce discours à tout le monde, ou ça vient juste de vous passer par la tête ?

— Ce discours n'est pas de moi. Il m'a été sorti, comme tu dis, par quelqu'un à qui j'ai posé les mêmes questions que toi. Ça remonte à loin, mais il n'est pas un jour que je ne me rende compte à quel point il avait raison.

— Alors je peux être votre secrétaire ?

— Je vais réfléchir.

Isabella hocha la tête, satisfaite. Elle s'était assise au coin de la table où était posé l'album de photographies laissé par Cristina. En l'ouvrant au hasard, elle tomba sur la dernière page et se plongea dans la contemplation d'une photo de la nouvelle Mme Vidal prise deux ou trois ans plus tôt devant la villa Helius. Je serrai les dents. Isabella referma l'album et promena son regard sur la galerie avant de l'arrêter sur moi. Je l'observais avec impatience. Elle m'adressa un sourire apeuré, comme si je l'avais surprise en train de fouiner là où elle ne devait pas.

— Vous avez une bien jolie fiancée, lança-t-elle.

Devant l'air que j'arborai, son sourire disparut.

— Elle n'est pas ma fiancée.

— Ah !

Suivit un long silence.

— Je suppose que la cinquième règle est de ne pas me mêler de ce qui ne me concerne pas ?

Je ne répondis pas. Isabella fit comme si elle répondait oui à ma place et se leva.

— Dans ce cas, mieux vaut que je vous laisse tranquille et ne vous dérange pas davantage aujourd'hui. Si vous voulez bien, je reviendrai demain pour débuter.

Elle rassembla ses feuilles et me sourit timidement. Je lui répondis par un signe d'assentiment.

Isabella se retira discrètement et disparut dans le couloir. Avec son absence, je remarquai pour la première fois le silence envoûtant qui régnait dans cette maison.

6.

Je ne sais si c'était dû à l'excès de caféine qui coulait dans mes veines ou seulement à ma conscience qui tentait de revenir comme la lumière après une panne, mais je passai le reste de la matinée à tourner et retourner dans ma tête une idée qui n'avait rien de réconfortant. Il s'avérait difficile de n'établir aucune relation entre l'incendie, cause de la mort de Barrido et d'Escobillas, d'une part, la proposition de Corelli dont je n'avais plus de nouvelles – ce que je trouvais suspect – d'autre part, et enfin cet étrange manuscrit tiré du Cimetière des livres oubliés que je soupçonnais d'avoir été écrit entre ces quatre murs.

La perspective de retourner à la maison d'Andreas Corelli sans avoir reçu préalablement d'invitation, pour le questionner à propos de la coïncidence entre notre conversation et l'incendie, ne me séduisait guère. Mon instinct me soufflait que, quand l'éditeur déciderait de me revoir, il le ferait motu proprio , et cette inévitable rencontre m'inspirait tout sauf de la hâte. L'enquête sur l'incendie était entre les mains de l'inspecteur Victor Grandes et de ses deux chiens courants, et je figurais à la place d'honneur sur la liste de leurs favoris. Plus je me tiendrais éloigné d'eux, mieux je me porterais. Ne restait donc, finalement, que la question du manuscrit et de sa relation avec la maison de la tour. Après m'être répété pendant des années que je n'étais pas venu vivre ici par hasard, l'idée commençait à prendre une signification nouvelle.

Je décidai de débuter par l'endroit où j'avais relégué une bonne partie des objets que les anciens résidents avaient laissés derrière eux. Je récupérai la clef de la dernière chambre du couloir dans le tiroir de la cuisine où elle dormait depuis des années. Je n'étais pas retourné dans cette pièce depuis que les ouvriers de la compagnie d'électricité avaient installé leurs fils dans la maison. Un courant d'air froid me gela les doigts au moment où je glissais la clef dans la serrure, et je constatai qu'Isabella avait raison : il se dégageait de cette chambre une étrange odeur de fleurs mortes et de terre retournée.

J'ouvris et portai la main à mon visage. La puanteur était intense. Je tâtai le mur à la recherche de l'interrupteur, mais l'ampoule nue qui pendait du plafond ne réagit pas. La clarté du couloir permettait d'entrevoir les contours des piles de cartons, de livres, de coffres que j'avais entreposés là des années plus tôt. Je contemplai tout cela avec dégoût. Le mur du fond était entièrement occupé par une grande armoire en chêne. Je m'agenouillai devant un carton qui contenait des vieilles photos, des lunettes, des montres et des petits objets personnels. Je me mis à fouiller sans bien savoir ce que je cherchais. Au bout d'un moment, je renonçai à mon entreprise et soupirai. Pour espérer trouver une piste, il me fallait un plan. Je m'apprêtais à quitter la chambre quand j'entendis derrière moi les portes de l'armoire s'ouvrir peu à peu. Un souffle d'air glacé et humide me frôla la nuque. Je me retournai précautionneusement. L'armoire s'était entrouverte sur des vieux vêtements et des costumes accrochés à des cintres, rongés par le temps, ondulant comme des algues sous l'eau. Le courant d'air froid qui charriait cette puanteur venait de là. Je m'approchai lentement. J'ouvris grand les portes et écartai les vêtements suspendus. Le bois du fond était pourri et ne tenait plus que par miracle. Derrière, on devinait une cloison en plâtre dans laquelle s'était creusé un orifice de deux ou trois centimètres de large. Je me penchai pour essayer de voir au-delà, mais l'obscurité était presque totale. La faible clarté du couloir s'infiltrait dans le trou et projetait de l'autre côté un filet de lumière trouble. Je distinguais seulement une atmosphère épaisse. Je collai mon œil le plus près possible pour tenter d'obtenir une image quelconque, mais à cet instant une araignée noire apparut à l'entrée de l'orifice. Je reculai brusquement et l'araignée s'empressa de filer pour disparaître dans l'ombre. Je refermai l'armoire et sortis. La puanteur qui avait stagné dans la chambre s'était répandue au-dehors tel un poison. Je maudis l'idée que j'avais eue d'ouvrir cette porte et quittai la maison en espérant oublier, ne fût-ce que quelques heures, l'obscurité qui battait dans son cœur.

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