Carlos Zafón - Le jeu de l'ange

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— En fait, ce n'est pas pour moi. Je vais t'expliquer, et tu décideras. En toute franchise, d'accord ?

Sempere s'appuya contre le comptoir et adopta cet air de componction qui me rappelait tant les moments de mon enfance passés dans cette boutique.

— Il s'agit d'une jeune fille, Isabella. Elle doit avoir dix-sept ans. Maligne comme un singe. Elle vient tout le temps ici et je lui prête des livres. Elle me raconte qu'elle veut devenir écrivain.

— Cette histoire me rappelle quelque chose, dis-je.

— La semaine dernière elle m'a laissé une nouvelle d'elle, rien, vingt ou trente pages, et m'a demandé mon opinion.

— Et ?

Sempere baissa la voix comme si, en me livrant cette confidence, il allait violer le secret de l'instruction.

— Magistral. Mieux que quatre-vingt-dix-neuf pour cent de ce que j'ai vu publier dans les vingt dernières années.

— J'espère que vous me comptez dans le un pour cent restant, sinon vous porterez un coup fatal à ma vanité : un vrai coup de poignard dans le dos.

— C'est là que je voulais en venir. Isabella te vénère.

— Elle me vénère ? Moi ?

— Oui, comme si tu étais la vierge noire de Montserrat et l'enfant Jésus réunis. Elle a lu la totalité de La Ville des maudits dix fois et, quand je lui ai prêté Les Pas dans le ciel , elle m'a soutenu que si elle était capable d'écrire un livre comme celui-là elle pourrait mourir tranquille.

— Ça ressemble à un guet-apens.

— Je savais que tu te défilerais.

— Je ne me défile pas. Vous ne m'avez pas expliqué en quoi consiste le service.

— Imagine-le.

Je soupirai. Sempere fit claquer sa langue.

— Je t'avais dit que ça ne te plairait pas.

— Demandez-moi autre chose.

— Je te demande juste de parler avec elle. De l'encourager, de la conseiller… de l'écouter, de lire ses écrits et de l'orienter. Ça ne te coûtera pas beaucoup. Cette fille a l'esprit aussi rapide qu'une balle. Je suis certain que tu la trouveras sympathique. Vous serez amis. Et elle peut te servir de secrétaire.

— Je n'ai pas besoin de secrétaire. Et encore moins d'une inconnue.

— Sottises. De plus, tu la connais. En tout cas, c'est ce qu'elle prétend. Selon elle, tu la connais depuis des années mais tu ne te souviens sûrement pas d'elle. À ce qu'il paraît, les deux imbéciles qu'elle a pour parents sont convaincus que la littérature la condamnera à l'enfer ou à rester vieille fille, et ils hésitent entre la mettre dans un couvent ou la marier au premier abruti venu pour qu'il lui fasse huit enfants et l'enterre pour toujours au milieu des poêles à frire et des casseroles. Si tu ne lèves pas le petit doigt pour la sauver, ça équivaudra à un assassinat.

— Ne dramatisez pas, monsieur Sempere.

— Écoute, je sais que te prier d'être altruiste équivaudrait à te demander de danser la sardane, et j'y renonce d'emblée, mais chaque fois qu'elle entre et me regarde avec ces yeux débordant d'intelligence et de désirs, je pense à l'avenir qui l'attend, et cela me fend le cœur. Tout ce que je pouvais lui enseigner, je le lui ai déjà enseigné. Cette fille apprend vite, Martín. Si elle me rappelle quelqu'un, c'est bien toi quand tu étais gamin.

Je soupirai.

— Isabella comment ?

— Gispert. Isabella Gispert.

— Je ne la connais pas. De ma vie, je n'ai entendu ce nom. On vous a raconté des histoires.

Le libraire protesta.

— Isabella m'a prévenu que c'est exactement ce que tu dirais.

— Talentueuse et pythonisse. Et qu'est-ce qu'elle a dit encore ?

— D'après elle, tu es probablement meilleur écrivain qu'être humain.

— Un ange, cette Isabella !

— Est-ce que je peux lui conseiller d'aller te voir ? Sans engagement de ta part ?

Je rendis les armes et acceptai. Sempere eut un sourire triomphant et voulut sceller le pacte en me serrant derechef dans ses bras, mais je pris la fuite avant que le vieux libraire ait pu achever la mission qu'il s'était assignée, celle de me donner l'impression que j'étais quelqu'un de bien.

Tandis que je franchissais le seuil, je l'entendis s'écrier :

— Tu ne t'en repentiras pas, Martín.

3.

En arrivant chez moi, je trouvai l'inspecteur Grandes assis sur les marches du portail, en train de fumer calmement une cigarette. En me voyant, il arbora son sourire de jeune premier d'un film de série B, comme s'il était un vieil ami venu me rendre une visite de courtoisie. Je m'assis près de lui, et il me tendit son étui ouvert. C'étaient des Gitanes. J'acceptai.

— Et Hansel et Gretel ?

— Marcos et Castelo n'ont pas pu venir. Nous avons reçu une dénonciation, et ils sont allés cueillir dans le Pueblo Seco une vieille connaissance qui avait probablement besoin de moyens persuasifs pour se rafraîchir la mémoire.

— Pauvre diable.

— Si je les avais avertis que je venais chez vous, ils auraient sûrement tenu à être de la partie. Vous leur avez énormément plu.

— Un véritable coup de foudre, je l'avais déjà remarqué. Que puis-je faire pour vous, inspecteur ? Voulez-vous monter prendre un café ?

— Je n'oserais pas troubler votre intimité, monsieur Martín. Je voulais juste vous annoncer personnellement la nouvelle, avant que vous l'appreniez par d'autres voies.

— Quelle nouvelle ?

— Escobillas est mort au début de l'après-midi à l'Hôpital central.

— Mon Dieu ! je ne le savais pas, m'exclamai-je.

Grandes haussa les épaules et continua de fumer silencieusement.

— C'était prévisible. On, n'y peut rien.

— Avez-vous pu trouver quelque indice concernant les causes de l'incendie ?

L'inspecteur m'observa longuement, puis hocha la tête affirmativement.

— Selon toute probabilité, quelqu'un a répandu de l'essence sur M. Barrido et y a mis le feu. Les flammes se sont propagées quand, pris de panique, il a tenté de s'échapper de son bureau. Son associé et un employé qui sont accourus à son secours ont été attrapés par les flammes.

J'en restai sans voix. Grandes eut un sourire rassurant.

— L'avocat des éditeurs m'expliquait cet après-midi que, étant donné le lien personnel stipulé dans la rédaction du contrat que vous avez signé avec eux, le décès des éditeurs rend celui-ci caduc, leurs héritiers conservant cependant les droits sur tout ce que vous avez publié antérieurement. Je suppose qu'il vous écrira pour vous en informer, mais j'ai pensé que vous seriez content de l'apprendre tout de suite, au cas où vous auriez à prendre une décision concernant la proposition de cet éditeur dont vous m'avez parlé.

— Merci.

— Il n'y a pas de quoi.

Grandes termina sa cigarette et jeta le mégot par terre. Il me sourit aimablement et se leva. Il me donna une tape sur l'épaule et s'éloigna en direction de la rue Princesa. Je l'appelai :

— Inspecteur ?

Il s'arrêta et se retourna.

— Vous ne pensez pas que…

Il m'adressa un sourire las.

— Faites attention, Martín.

Je me couchai tôt et me réveillai en sursaut, croyant que c'était déjà le lendemain, pour m'apercevoir presque aussitôt que minuit venait juste de sonner.

En rêve, j'avais vu Barrido & Escobillas pris au piège dans leur bureau. Les flammes montaient le long de leurs vêtements jusqu'à couvrir chaque centimètre de leurs corps. Après les vêtements, leur peau tombait en lambeaux et leurs yeux exorbités par la panique éclataient sous l'effet du feu. Leurs corps, secoués de spasmes d'agonie et de terreur, finissaient par s'écrouler dans les décombres tandis que la chair se détachait des os comme de la cire fondue et formait à mes pieds une flaque fumante dans laquelle se reflétait mon propre visage souriant tandis que je soufflais l'allumette que je tenais.

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