Carlos Zafón - Le jeu de l'ange

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— Oui. Beaucoup mieux.

— Vous m'en voyez ravi. Il est vrai que vous avez une mine superbe. Non ?

Marcos et Castelo opinèrent gravement du bonnet.

— On croirait que vous venez de vous libérer d'un grand poids, insista l'inspecteur.

— Je ne vous comprends pas.

— Je parle des nausées et des maux de tête.

Grandes menait cette comédie à son rythme, avec une maîtrise du temps exaspérante.

— Excusez mon ignorance concernant les détails de votre activité professionnelle, monsieur Martín, mais n'est-il pas exact que vous aviez souscrit avec les deux éditeurs un contrat qui n'expirait que dans six ans ?

— Cinq.

— Et ce contrat ne vous liait-il pas en exclusivité à la maison d'édition Barrido & Escobillas ?

— C'étaient bien les termes.

— Dans ce cas, quelle raison aviez-vous de discuter d'une proposition avec un concurrent, si votre contrat vous interdisait de l'accepter ?

— C'était une simple conversation. Rien de plus.

— Qui, pourtant, s'est transformée en une nuit passée au domicile de ce monsieur.

— Mon contrat ne m'interdit pas de parler avec des tierces personnes. Ni de passer la nuit hors de chez moi. Je suis libre de dormir où je veux et de parler avec qui je veux.

— Évidemment. Je ne prétendais pas insinuer le contraire, mais je vous remercie de m'avoir éclairé sur ce point.

— Puis-je encore vous éclairer sur autre chose ?

— Juste sur un petit détail. Dans l'hypothèse où, après le décès de M. Barrido, M. Escobillas ne se remettrait pas non plus de ses blessures, ce qu'à Dieu ne plaise, la maison d'édition serait liquidée, et il en serait de même pour votre contrat. Je me trompe ?

— Je n'en suis pas sûr. Je ne sais pas exactement sous quel régime était constituée la société.

— Mais à votre avis, il est probable que ça se passerait ainsi, non ?

— C'est possible. Il faudrait poser la question à l'avocat des éditeurs.

— En fait, je la lui ai déjà posée. Et il m'a confirmé que, si survenait ce que personne ne souhaite – le départ de M. Escobillas pour un monde meilleur –, il en serait ainsi.

— Donc, vous avez déjà la réponse.

— Et vous pleine liberté pour accepter la proposition de ce monsieur…

— … Corelli.

— L'avez-vous déjà acceptée ?

— Puis je vous demander quelle est la relation entre tout cela et les causes de l'incendie ? protestai-je.

— II n'y en a aucune. Simple curiosité.

— Est-ce tout ? demandai-je.

Grandes regarda ses collègues, puis moi.

— Pour ma part, oui.

Je fis mine de me lever. Les trois policiers restèrent vissés sur leurs sièges.

— Monsieur Martín, avant que j'oublie, ajouta Grandes, pouvez-vous me confirmer que vous vous souvenez de la visite de MM. Barrido et Escobillas à votre domicile, 30, rue Flassaders, il y a une semaine, en compagnie de l'avocat déjà cité ?

— Parfaitement.

— S'agissait-il d'une visite d'affaires, ou de politesse ?

— Les éditeurs étaient venus m'exprimer leur désir de me voir me remettre au travail pour une série de livres que j'avais laissés de côté afin de me consacrer pendant quelques mois à un autre projet.

— Qualifieriez-vous la conversation de cordiale et de détendue ?

— Je ne me rappelle pas que quiconque ait élevé la voix.

— Et n'avez-vous pas souvenir de leur avoir répondu, je vous cite textuellement : « Dans une semaine vous serez morts » ? Sans élever la voix, bien entendu.

Je soupirai.

— Si, admis-je.

— À quoi pensiez-vous ?

— J'étais en colère et j'ai lancé la première chose qui m'est passée par la tête, inspecteur. Ça ne signifie pas que je parlais sérieusement. On dit parfois des choses qu'on ne pense pas.

— Merci pour votre sincérité, monsieur Martín. Vous nous avez été d'une grande aide. Au revoir.

Je sortis, les trois regards plantés dans mon dos comme des poignards, avec la certitude que je ne me serais pas senti plus coupable si j'avais répondu à chaque question de l'inspecteur par un mensonge.

2.

Àpeine eus-je marché une centaine de mètres que le mauvais goût laissé dans ma bouche par l'entretien avec Victor Grandes et la paire de sauriens qui l'escortait ne fut plus qu'un souvenir, tant je reconnaissais à peine mon corps : fort, sans douleurs ni nausées, sans sifflements dans les oreilles ni élancements d'agonie dans le crâne, sans fatigue ni sueurs froides. Oubliée, la certitude d'une mort certaine qui m'asphyxiait moins de vingt-quatre heures plus tôt. Quelque chose me soufflait que la tragédie de cette nuit, la mort de Barrido et le décès presque assuré d'Escobillas auraient dû m'accabler de regrets et de tristesse, mais, entre ma conscience et moi, nous fûmes incapables d'éprouver d'autre sentiment qu'une agréable indifférence. En cette matinée de juillet, la Rambla était une fête et j'en étais le prince.

Mes pas me conduisirent rue Santa Ana, disposé à rendre une visite surprise à M. Sempere. Lorsque j'entrai dans la librairie, Sempere père était derrière la caisse en train de faire des comptes pendant que son fils, juché sur une échelle, mettait de l'ordre dans les rayons. Le libraire m'adressa un sourire cordial et je compris, l'espace d'un instant, qu'il ne m'avait pas reconnu. Une seconde plus tard son sourire s'effaça et, bouche bée, il contourna le comptoir pour me serrer dans ses bras.

— Martín ? C'est toi ? Sainte Vierge !… Tu es méconnaissable ! J'étais vraiment très inquiet. Nous sommes allés plusieurs fois chez toi, mais tu ne répondais pas. Je me suis informé dans les hôpitaux et les commissariats.

Son fils m'examinait du haut de son échelle, incrédule. Je dus me rappeler qu'à peine une semaine plus tôt j'étais dans un état proche de celui des locataires de la morgue du cinquième arrondissement.

— Je suis désolé de vous avoir fait peur. Je me suis absenté quelques jours pour mon travail.

— Mais que s'est-il passé ? Tu m'as écouté et tu es allé consulter un médecin, n'est-ce pas ?

Je confirmai.

— Ça s'est révélé n'être qu'une bagatelle. La tension. J'ai pris un remontant pendant quelques jours et me voici comme neuf.

— Eh bien, tu me donneras le nom du remontant, je prendrais bien une douche avec… Quel plaisir et quel soulagement de te voir ainsi !

L'euphorie se dégonfla vite quand il fallut aborder la nouvelle du jour.

— Tu es au courant, pour Barrido & Escobillas ? s'enquit le libraire.

— J'en viens. On a du mal à y croire.

— À qui le dis-tu ! Ce n'est pas que je leur portais beaucoup de sympathie, mais de là à ce qu'il leur arrive une chose pareille… Et pour toi, dans tout ça, quelles sont les conséquences légales ? Excuse la crudité de la question.

— La vérité est que je n'en sais rien. Je crois que les deux associés détenaient toutes les parts de la société. Je suppose qu'il y a des héritiers, mais il est possible que si les deux disparaissent, la société soit dissoute. Et mes liens avec eux aussi.

— Donc si Escobillas casse sa pipe à son tour, que Dieu me pardonne ! tu seras un homme libre.

Je confirmai.

— Sacré dilemme…, murmura le libraire.

— À la grâce de Dieu, risquai-je.

Sempere acquiesça, mais quelque chose dans tout cela l'inquiétait et il préféra changer de sujet.

— Enfin… En tout cas, cela tombe à pic que tu sois passé par ici, parce que je voulais te demander un service.

— C'est comme si c'était fait.

— Je te préviens que ça ne va pas te plaire.

— Si ça me plaisait, ce ne serait plus un service, ce serait une joie. Et si le service est pour vous, c'en sera vraiment une.

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