Carlos Zafón - Le jeu de l'ange

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Je me frayai un passage à travers ce qui avait été la réception et me dirigeai vers le bureau de Barrido. Les flammes avaient dévoré les tapis et réduit les meubles à des squelettes de braises. Un coin du plafond à lambris s'était effondré, laissant passer la lumière de l'arrière-cour. Un épais agglomérat de cendres flottait dans la pièce. Une chaise avait survécu miraculeusement. Elle était au milieu du bureau et la Poison y était assise, pleurant, l'air perdu. Je m'agenouillai près d'elle.

— Tu vas bien ? lui demandai-je.

Elle fit signe que oui.

— Il m'a dit de rentrer chez moi, tu sais ? Qu'il était déjà tard et que je devais aller me reposer parce qu'aujourd'hui la journée serait longue. Nous devions boucler la comptabilité du mois… Si j'étais restée une minute de plus…

— Que s'est-il passé, Herminia ?

— Nous avions travaillé tard. Il était presque minuit quand M. Barrido m'a demandé de partir. Les éditeurs attendaient une visite…

— À minuit ? De qui donc ?

— D'un étranger, je crois. Ça avait à voir avec une proposition, je ne sais pas. Je serais restée de bon cœur, mais il était très tard et M. Barrido m'a dit…

— Herminia, cet homme, tu te souviens de son nom ?

La Poison me regarda avec étonnement.

— Tout ce dont je me souviens, je l'ai déjà raconté à l'inspecteur ce matin. Il m'a posé des questions sur toi.

— Un inspecteur ? Sur moi ?

— Ils interrogent tout le monde.

— Bien sûr.

La Poison me dévisageait fixement, l'air méfiant, comme si elle essayait de lire dans mes pensées.

— Ils ne savent pas s'il s'en sortira, murmura-t-elle en faisant allusion à Escobillas. Tout est perdu, les archives, les contrats… Tout. La maison est finie.

— Je suis désolé, Herminia.

Un sourire tordu et méchant se dessina sur ses lèvres.

— Tu es désolé ? N'est-ce pas ce que tu voulais ?

— Comment peux-tu penser ça ?

La Poison me jeta un regard soupçonneux.

— Tu es libre, maintenant.

Je fis mine de lui toucher le bras, mais Herminia se leva et recula d'un pas, comme si ma présence lui faisait peur.

— Herminia…

— Va-t'en !

Je la laissai au milieu des ruines fumantes. Dans la rue, je me heurtai à une troupe de gamins qui fouillaient dans les tas de décombres. L'un d'eux avait exhumé un livre d'entre les cendres et l'examinait avec un mélange de curiosité et de mépris. Les flammes en avaient voilé la couverture et noirci la tranche, mais le reste était intact. L'inscription sur le dos me révéla qu'il s'agissait d'une livraison de La Ville des maudits .

— Monsieur Martín ?

Je me trouvai face à trois hommes vêtus de complets achetés en solde, guère appropriés à la chaleur humide et collante qui flottait dans l'air. L'un d'eux, apparemment le chef, avança d'un pas et arbora un sourire cordial de vendeur expérimenté. Les deux autres, qui semblaient avoir la constitution et le tempérament d'une presse hydraulique, se bornèrent à braquer sur moi un regard ouvertement hostile.

— Monsieur Martín, je suis l'inspecteur Victor Grandes et voici mes deux collègues, les agents Marcos et Castelo, du service des investigations et de la surveillance. Seriez-vous assez aimable pour nous accorder quelques minutes d'entretien ?

— Naturellement, répondis-je.

Le nom de Victor Grandes m'évoquait les années passées à la rubrique des faits divers. Vidal lui avait consacré quelques articles dont un, en particulier, dans lequel il le qualifiait de révélation de la police, de valeur sûre qui confirmait l'arrivée dans la force publique d'une nouvelle génération de professionnels d'élite, mieux formés que leurs prédécesseurs, incorruptibles et durs comme l'acier. Les adjectifs et l'hyperbole étaient de Vidal, non de moi. Je supposai que, depuis, l'inspecteur Grandes s'était élevé dans la hiérarchie de la préfecture et que sa présence montrait combien la police prenait au sérieux l'incendie de Barrido & Escobillas.

— Si vous n'y voyez pas d'inconvénient, allons dans un café où nous ne serons pas dérangés, déclara Grandes sans modifier d'un iota son sourire officiel.

— Comme vous voudrez.

Grandes me conduisit vers un petit bar au coin des rues Doctor Dou et Pintor Fortuny. Marcos et Castelo marchaient sur nos talons, sans me quitter des yeux. Grandes m'offrit une cigarette, que je refusai. Il rangea son étui. Il ne desserra pas les dents avant que nous soyons arrivés au café, et ils m'escortèrent jusqu'à une table du fond où tous trois s'installèrent en m'encadrant. J'eus le sentiment que s'ils m'avaient mené dans un cachot obscur et humide, la rencontre aurait été plus aimable.

— Monsieur Martín, je crois que vous avez eu connaissance de ce qui s'est passé ce matin.

— Juste par ce que j'ai lu dans le journal. Et ce que m'a rapporté la Poison…

— La Poison ?

— Pardon. Mme Herminia Duaso, assistante de direction.

Marcos et Castelo échangèrent un regard entendu. Grandes sourit.

— Un surnom intéressant. Dites-moi, monsieur Martín, où étiez-vous la nuit dernière ?

Bienheureuse naïveté : la question me prit de court.

— Simple interrogation de routine, précisa Grandes. Nous essayons d'établir où se trouvaient toutes les personnes qui ont pu entrer en contact avec les victimes ces derniers jours. Employés, fournisseurs, proches, connaissances…

— J'étais avec un ami.

À peine avais-je ouvert la bouche que je regrettai d'avoir employé ce mot. Grandes s'en aperçut.

— Un ami ?

— Plutôt que d'un ami, il s'agit d'une relation de travail. Un éditeur. J'avais rendez-vous avec lui hier soir.

— Pourriez-vous me préciser jusqu'à quelle heure vous êtes resté avec cette personne ?

— Très tard. En réalité, j'ai passé la nuit chez elle.

— Je comprends. Et la personne que vous définissez comme une relation de travail s'appelle ?

— Corelli. Andreas Corelli. Un éditeur français.

Grandes nota le nom sur un petit carnet.

— Ça sonne italien, remarqua-t-il.

— À vrai dire, j'ignore quelle est sa nationalité.

— C'est compréhensible. Et ce M. Corelli, quelles que soient ses origines, pourrait confirmer que, la nuit dernière, il se trouvait avec vous ?

Je haussai les épaules.

— Je suppose que oui.

— Vous supposez ?

— Je suis sûr que oui. Pourquoi ne le ferait-il pas ?

— Je l'ignore, monsieur Martín. Y a-t-il une raison pour laquelle il ne le ferait pas ?

— Non.

— Pas de problème, donc.

Marcos et Castelo m'examinaient comme si je n'avais proféré que des mensonges depuis que nous étions assis.

— Pour terminer, pourriez-vous m'éclairer sur la nature de votre rencontre, hier soir, avec cet éditeur de nationalité indéterminée ?

— M. Corelli m'avait donné rendez-vous pour me faire une proposition.

— Une proposition de quel ordre ?

— Professionnel.

— Je vois. Pour écrire un livre, peut-être ?

— Exactement.

— Est-il habituel qu'après un rendez-vous de travail vous restiez passer la nuit au domicile de, disons, la partie contractante ?

— Non.

— Mais vous êtes resté pour la nuit au domicile de cet éditeur.

— Je suis resté parce que je ne me sentais pas bien et que je n'ai pas cru être en état de retourner chez moi.

— Le dîner vous a peut-être rendu malade ?

J'ai eu dernièrement quelques problèmes de santé.

Grandes hocha la tête d'un air désolé.

— Des nausées, des maux de tête, complétai-je.

— Mais on peut considérer raisonnablement que vous allez déjà mieux ?

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