Carlos Zafón - Le jeu de l'ange
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— Mordez, ordonna Sempere.
Je mangeai docilement la brioche. Peu à peu, je me sentis mieux.
— On dirait qu'il revit, observa le fils.
— Qu'est-ce qu'on ne guérirait pas, avec les produits de cette boulangerie…
À cet instant, retentit la clochette de la porte. Un client était entré dans la librairie et, sur un geste de son père, Sempere junior nous quitta pour s'occuper de lui. Le libraire resta près de moi, essayant de me prendre le pouls, l'index sur mon poignet.
— Monsieur Sempere, vous rappelez-vous qu'il y a des années vous m'avez dit que si, un jour, je voulais sauver un livre, mais le sauver vraiment, je devais vous en parler ?
Sempere jeta un coup d'œil sur le livre que j'avais récupéré dans la corbeille où l'avait jeté ma mère et que je tenais encore à la main.
— Donne-moi cinq minutes.
La nuit commençait à tomber quand nous descendîmes la Rambla au milieu de la foule sortie se promener après un après-midi chaud et humide. La brise était à peine perceptible et, du haut de leurs balcons et de leurs fenêtres grandes ouvertes, les habitants contemplaient le défilé des silhouettes sous un ciel de flammes couleur d'ambre. Sempere marchait d'un pas vif et ne ralentit que lorsque nous fûmes arrivés devant la voûte sombre qui s'ouvrait à l'entrée de la rue de l'Arc del Teatre. Avant de passer dessous, il m'observa avec solennité et me déclara :
— Martín, ce que tu vas découvrir maintenant, tu ne dois le raconter à personne, pas même à Vidal. À personne.
J'acquiesçai, intrigué par le ton sérieux et mystérieux du libraire. Je suivis Sempere dans la ruelle, tout juste une brèche entre des immeubles sombres et délabrés qui semblaient se pencher comme des saules de pierre pour se refermer sur la mince ligne de ciel entre les terrasses. Nous parvînmes rapidement devant un grand portail en bois qui paraissait clore une vieille basilique dont on eût pensé qu'elle avait séjourné un siècle durant au fond d'un marais. Sempere gravit les deux marches menant au portail et saisit le heurtoir de bronze en forme de diablotin souriant. Il frappa trois fois et redescendit pour attendre près de moi.
— Ce que vous allez voir maintenant, vous ne devez le raconter…
— … à personne. Pas même à Vidal. À personne.
Sempere hocha la tête, la mine sévère. Nous attendîmes quelque deux minutes avant d'entendre ce qui ressemblait au bruit de cent serrures jouant simultanément. Le portail s'entrouvrit avec un profond gémissement, laissant apparaître le visage d'un homme d'âge moyen, les cheveux clairsemés, l'expression rapace et le regard pénétrant.
— Comme si nous n'étions pas assez nombreux comme ça. Voilà Sempere avec une recrue ! protesta-t-il. Et qui m'amène-t-il, aujourd'hui ? Encore un éclopé de la littérature, le genre d'individus qui ne se marient pas parce qu'ils préfèrent vivre avec leur maman ?
Sempere ne se laissa pas démonter par cette réception sarcastique.
— Martín, je vous présente Isaac Montfort, gardien de ce lieu, dont l'amabilité est proverbiale. Tenez compte de tout ce qu'il vous dira. Isaac, voici David Martín, un écrivain et un ami très cher qui a toute ma confiance.
Le dénommé Isaac m'inspecta de haut en bas avec un enthousiasme plus que mesuré et échangea un coup d'œil avec Sempere.
— On ne peut jamais faire confiance à un écrivain. Voyons : Sempere vous a-t-il expliqué les règles ?
— Il m'a juste dit que je ne dois parler à personne de ce que je verrai ici.
— C'est la première règle et la plus importante. Si vous ne la respectez pas, je vous tordrai moi-même le cou. Vous saisissez l'esprit général ?
— À cent pour cent.
— Dans ce cas, allons-y, lança Isaac en me faisant signe d'entrer.
— Je vous dis au revoir, Martín, et je vous laisse ensemble. Ici, vous serez en lieu sûr.
Je compris que Sempere ne parlait pas de moi mais du livre. Il me serra dans ses bras avec force, puis se perdit dans la nuit. Je pénétrai sous le porche et le prénommé Isaac actionna un levier derrière le portail. Mille mécanismes reliés entre eux dans une toile d'araignée de tringles et de poulies le refermèrent. Isaac prit une lanterne par terre et la leva à la hauteur de mon visage.
— Vous avez mauvaise mine, décréta-t-il.
— Une indigestion, répliquai-je.
— De quoi ?
— De réalité.
— Vous n'êtes pas le seul, trancha-t-il.
Nous parcourûmes un long couloir dont les flancs voilés par la pénombre laissaient entrevoir des fresques et des escaliers de marbre. Nous nous enfonçâmes dans cette enceinte seigneuriale et bientôt se dessina devant nous l'entrée de ce qui paraissait être une vaste salle.
— Qu'est-ce que vous apportez ? demanda Isaac.
— Les Pas dans le ciel . Un roman.
— Vous parlez d'un titre ! Ne serait-ce pas vous l'auteur ?
— Je crains que si.
— Et qu'avez-vous écrit, à part ça ?
— La Ville des maudits , tomes un à vingt-sept, entre autres.
Isaac se retourna et sourit, l'air réjoui.
— Ignatius B. Samson ?
— Pour vous servir, et qu'il repose en paix.
À ce moment, l'énigmatique gardien s'arrêta et posa la lanterne sur ce qui semblait être une balustrade suspendue face à une voûte immense. Je levai les yeux et restai sans voix. Un labyrinthe colossal de passerelles, de passages et de rayonnages remplis de centaines de milliers de livres se dressait devant moi, formant une gigantesque bibliothèque aux perspectives impossibles. Un écheveau de tunnels traversait l'immense structure qui montait en spirale vers une grande coupole vitrée d'où filtraient des rideaux de lumière et de ténèbre. Quelques silhouettes isolées parcouraient les passerelles et les marches ou exploraient en détail les corridors de cette cathédrale de livres et de mots. Je ne pouvais en croire mes yeux et regardai Isaac Montfort, stupéfait. Il souriait tel un vieux renard qui savoure l'effet de sa ruse préférée.
— Ignatius B. Samson, bienvenue dans le Cimetière des livres oubliés.
20.
Je suivis le gardien jusqu'à la base de la vaste nef qui hébergeait le labyrinthe. Le sol que nous foulions était composé de larges dalles et de pierres tombales, avec des inscriptions funéraires, des croix et des visages estompés dans la pierre. Le gardien promena la lanterne à gaz sur certaines pièces de ce puzzle macabre pour que je puisse les admirer.
— Ce sont les vestiges d'une ancienne nécropole, expliqua-t-il. Mais que ça ne vous donne pas des idées : ne me faites pas le coup de mourir ici.
Nous continuâmes pour atteindre une zone, précédant la structure centrale, qui faisait apparemment office de seuil. Isaac me récitait à la file les règles et les devoirs, plantant de temps à autre sur moi un regard que je m'efforçais d'amadouer en manifestant docilement mon assentiment.
— Article un : la première fois que quelqu'un vient ici, il a le droit de choisir un livre, celui qu'il veut, parmi tous ceux qui s'y trouvent. Article deux : à partir du moment où l'on a adopté un livre, on contracte l'obligation de le protéger et de faire tout ce qui sera possible pour ne jamais le perdre. Et cela, pour la vie. Des questions ?
Je levai la tête vers l'immensité du labyrinthe.
— Comment faire pour choisir un seul livre parmi tous ceux qui sont là ?
Isaac haussa les épaules.
— Certains préfèrent croire que c'est le livre qui les choisit… le destin, d'une certaine façon. Ce que vous avez devant vous est la somme de siècles de livres disparus et oubliés, des livres qui étaient condamnés pour toujours à la destruction et au silence, des livres qui préservent la mémoire et l'âme de temps et des prodiges dont nul ne se souvient plus. Aucun de nous, même les plus vieux, ne sait exactement quand ce lieu a été créé ni par qui. Il est probablement presque aussi ancien que la ville et agrandi avec elle, dans son ombre. Nous savons qu'il a été construit avec les vestiges de palais, d'églises, de prisons et d'hôpitaux qui se sont élevés un jour ici. L'origine de la structure principale date du XVIII esiècle, et elle n'a pas cessé de changer depuis. Auparavant, le Cimetière des livres oubliés avait été caché dans les souterrains de la ville médiévale. D'aucuns prétendent qu'au temps de l'Inquisition des personnes de savoir, des esprits libres, dissimulaient des livres interdits dans des sarcophages ou les enterraient sous les ossuaires épars dans toute la ville pour les protéger, avec l'espoir que des générations futures les retrouveraient. Au milieu du siècle dernier, on a découvert un long passage menant des entrailles du labyrinthe vers les souterrains d'une vieille bibliothèque, fermée aujourd'hui et perdue dans les ruines d'une ancienne synagogue du quartier du Call. Lorsque les derniers remparts de la ville sont tombés, il s'est produit un glissement de terrain et le passage a été inondé par les eaux du torrent qui coule depuis des siècles sous ce qui est aujourd'hui la Rambla. Il est donc désormais impraticable, mais nous supposons qu'il a longtemps été l'une des principales voies d'accès à ce lieu. La plus grande partie de la structure apparente a été agrandie au cours du XIX esiècle. Pas plus de cent personnes dans toute la ville connaissent l'existence de cet endroit et j'espère que Sempere n'a pas commis une erreur en vous incluant parmi elles…
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