Carlos Zafón - Le jeu de l'ange
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— Quelle est la seconde chose que vous aviez à m'annoncer ?
Je n'avais jamais vu Vidal en proie à la peur. Elle lui allait bien.
— J'ai demandé à Cristina de m'épouser.
Un long silence.
— Elle a répondu oui.
Vidal baissa les yeux. Un serveur arrivait avec les hors-d'œuvre. Il les posa sur la table en nous souhaitant « Bon appétit » . Vidal n'osa pas m'affronter de nouveau. Les hors-d'œuvre refroidissaient dans leur plat. Au bout d'un moment, je pris l'exemplaire des Pas dans le ciel et m'en fus.
Ce même après-midi, après avoir quitté la Maison dorée, je fus surpris de m'apercevoir que, sans m'en rendre compte, je m'étais mis à descendre la Rambla. À mesure que j'approchais du carrefour d'où partait la rue du Carmen, mes mains commençaient à trembler. Je m'arrêtai devant la vitrine de la bijouterie Bagués en feignant d'admirer les médaillons en or, en forme de fées et de fleurs, semés de rubis. La façade baroque et exubérante des magasins El Indio était à quelques mètres de là, et l'on aurait pu croire qu'il s'agissait non d'un simple commerce de toiles et d'étoffes, mais d'un bazar débordant de merveilles prodigieuses et insoupçonnées. Je m'approchai lentement et pénétrai dans le vestibule qui menait à la porte. Je savais qu'elle ne pourrait pas me reconnaître, et que moi-même, peut-être, ne le pourrais pas non plus, pourtant je restai là presque cinq minutes avant d'avoir le courage d'avancer. Quand je me décidai, mon cœur battait avec force et mes mains transpiraient.
Les rayonnages aux murs étaient pleins d'épais rouleaux de toutes sortes de tissus et, sur les comptoirs, les vendeurs armés de mètres à ruban et de ciseaux spéciaux accrochés à la ceinture montraient aux dames de la bourgeoisie escortées de leurs domestiques et de leurs couturières les luxueux tissus comme s'il s'agissait de matières précieuses.
— Je peux vous aider, monsieur ?
C'était un homme corpulent doté d'une voix de crécelle et sanglé dans un costume de flanelle dont on avait l'impression qu'il allait exploser d'un moment à l'autre et disperser dans le magasin des lambeaux flottants d'étoffe. Il m'observait d'un air condescendant, un sourire forcé et hostile aux lèvres.
— Non, marmonnai-je.
À ce moment, je la vis. Ma mère descendait un escalier, une poignée de coupons à la main. Sa silhouette s'était un peu épaissie et son visage, plus estompé, trahissait le vague accablement de la routine et de la désillusion. Le vendeur, courroucé, continuait de me parler, mais j'entendais à peine sa voix. Car je ne voyais qu'elle, qui se rapprochait et allait passer devant moi. Elle me jeta un bref coup d'œil et, voyant que je l'observais, elle me sourit servilement, comme on sourit à un client ou à un patron, puis elle continua son travail. Un nœud se forma dans ma gorge, si fort que j'eus du mal à desserrer les lèvres pour faire taire le vendeur, et il me fallut du temps pour me diriger vers la sortie, les larmes aux yeux. Une fois dehors, je traversai la rue et entrai dans un café. Je m'assis à une table près de la vitre d'où l'on avait vue sur la porte des magasins El Indio et j'attendis.
Près d'une heure et demie s'était écoulée ainsi quand le vendeur qui m'avait abordé apparut et abaissa la grille de l'entrée. Peu après les lumières s'éteignirent une à une et quelques employés qui travaillaient là passèrent. Je me levai et regagnai la rue. Un gamin d'une dizaine d'années était assis sous le porche voisin et me regardait. Je lui fis signe d'approcher. Il s'exécuta et je lui montrai une pièce de monnaie. Il sourit d'une oreille à l'autre et je constatai qu'il lui manquait plusieurs dents.
— Tu vois ce paquet ? Je veux que tu le donnes à une dame qui va sortir tout à l'heure. Tu lui diras qu'il t'a été remis pour elle par un monsieur, mais tu ne lui diras pas que c'est moi. Tu as compris ?
Le gamin acquiesça. Je lui tendis la pièce et le livre.
— Maintenant, attendons.
Nous n'eûmes pas à patienter longtemps. Trois minutes plus tard, elle arriva. Elle se dirigeait vers la Rambla.
— C'est cette dame. Tu la vois ?
Ma mère s'arrêta un instant devant le porche de l'église de Betlem et je fis signe au gamin qui courut vers elle. J'assistai à la scène de loin, sans pouvoir entendre ce qu'ils se disaient. L'enfant lui tendit le paquet et elle le considéra avec étonnement, en hésitant. Il insista et, finalement, elle prit le paquet tandis que le gamin partait en courant. Déconcertée, elle inspecta les alentours. Elle soupesa le paquet, examina le papier rouge de l'emballage. Finalement, la curiosité fut la plus forte et elle l'ouvrit.
Je la vis extraire le livre. Elle le tint à deux mains, regarda la couverture, puis le retourna pour voir la page de dos. Le souffle me manquait et je voulus aller vers elle, lui parler, mais j'en fus incapable. Je restai sur place, à quelques mètres de ma mère, l'espionnant sans qu'elle s'aperçoive de ma présence, jusqu'à ce qu'elle reprenne sa marche, le livre à la main, en direction de la place Colón. En passant devant le Palau de la Virreina, elle avisa une corbeille et l'y jeta. Je la vis descendre la Rambla et se perdre dans la foule comme si elle n'avait jamais été là.
19.
Sempere père était seul dans sa librairie, en train de recoller le dos d'un exemplaire de Fortunata et Jacinta qui tombait en morceaux, quand il leva la tête et m'aperçut derrière la porte. Quelques secondes lui suffirent pour constater l'état dans lequel je me trouvais. Il m'invita à entrer. Dès que je fus à l'intérieur, il m'offrit une chaise.
— Tu as mauvaise mine, Martín. Tu devrais aller consulter un médecin. Si tu as peur, je t'accompagnerai. Moi aussi, les médecins me font horreur, avec leurs blouses blanches et toujours des objets pointus à la main, mais il faut parfois en passer par là.
— Ce sont juste des maux de tête, monsieur Sempere. Je vais déjà mieux.
Sempere me servit un verre d'eau de Vichy.
— Tiens. Ça guérit tout, sauf la bêtise, qui est une pandémie qui ne cesse de s'étendre.
Je me forçai à sourire de la plaisanterie de Sempere. Je vidai le verre et soupirai. La nausée me montait aux lèvres et une pression intense battait derrière mon œil gauche. Un instant, je crus que j'allais m'évanouir. Je respirai profondément en priant pour ne pas m'écrouler comme une masse. Le destin, si pervers que puisse être son sens de l'humour, ne m'avait pas conduit jusqu'à la librairie de Sempere dans le seul but de laisser à mon ami, en guise de remerciement pour toutes ses bontés, un cadavre en pourboire. Je sentis une main qui me soutenait le front avec délicatesse : Sempere. J'ouvris les yeux et vis le libraire et son fils, qui venait d'entrer, en train de m'observer avec des têtes d'enterrement.
— Je préviens le médecin ? demanda Sempere junior.
— Merci, je me sens déjà mieux. Beaucoup mieux.
— Tu as une manière d'aller mieux qui donne la chair de poule. Tu es tout gris.
— Encore un peu d'eau ?
Sempere junior s'empressa de remplir mon verre.
— Pardonnez le spectacle, murmurai-je. Je vous assure que je ne l'avais pas préparé.
— Ne dis pas de bêtises.
— Ça lui ferait peut-être du bien de manger quelque chose de sucré, si c'est une crise d'hypoglycémie…, suggéra le fils.
— Va à la boulangerie du coin et rapporte des gâteaux, approuva le libraire.
Quand nous fûmes de nouveau seuls, Sempere me regarda dans les yeux.
— Je vous jure que j'irai voir le médecin, assurai-je.
Quelques minutes plus tard, le fils du libraire revint avec un sac en papier contenant ce qu'il avait pu trouver de meilleur dans la boulangerie du quartier. Il me le tendit et je choisis une brioche française qui, en d'autres occasions, m'aurait paru aussi tentante que le derrière d'une choriste.
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