Carlos Zafón - Le jeu de l'ange

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Je niai énergiquement, mais Isaac m'observait avec scepticisme.

— Article trois : vous pouvez cacher votre livre où vous voulez.

— Et si je me perds ?

— Une clause additionnelle, de mon propre cru : essayez de ne pas vous perdre.

Quelqu'un s'est déjà perdu ?

— Isaac laissa échapper un soupir.

— Quand j'ai débuté ici, voici des années, on racontait l'histoire de Daríos Albertí de Cymerman. Évidemment, je suppose que Sempere ne vous en a pas parlé…

— Cymerman ? L'historien ?

— Non, le dompteur de phoques. Combien de Daríos Albertí de Cymerman connaissez-vous ? Au cours de l'hiver 1889, Cymerman a pénétré dans le labyrinthe et a disparu pendant une semaine. On l'a retrouvé caché dans un des tunnels, à demi mort de terreur. Il s'était claquemuré derrière plusieurs rangées de textes sacrés pour éviter d'être vu.

— Vu par qui ?

— Par l'homme en noir. Vous êtes certain que Sempere ne vous en a pas touché mot ?

— Tout à fait sûr.

Isaac baissa la voix et poursuivit sur un ton confidentiel :

— Certains membres, au fil des ans, ont parfois vu l'homme en noir dans les tunnels du labyrinthe. Ils le décrivent tous d'une manière différente. Certains affirment lui avoir parlé. À une époque, la rumeur a couru que l'homme en noir était l'esprit d'un auteur maudit qu'un membre avait trahi en négligeant de protéger l'un de ses livres qu'il avait emporté. Le livre a disparu pour toujours et son auteur mort erre éternellement dans les couloirs en réclamant vengeance : vous savez, ce genre de récits à la Henry James qui plaisent tant.

— Vous n'allez pas me dire que vous y croyez.

— Bien sûr que non. Moi, j'ai une autre théorie. Celle de Cymerman.

— Et c'est… ?

— Que l'homme en noir est le patron de ce lieu, le père de toute connaissance secrète et interdite, du savoir et de la mémoire, porteur de la lumière des chroniqueurs et des écrivains depuis des temps immémoriaux… Notre ange gardien, l'ange des mensonges et de la nuit.

— Vous vous moquez de moi.

— Tout labyrinthe a son Minotaure, déclara Isaac.

Il eut un sourire énigmatique et me désigna l'accès du labyrinthe.

— Tout cela est à vous.

J'empruntai une passerelle qui menait à l'une des entrées et pénétrai lentement dans un long couloir de livres décrivant une courbe ascendante. Arrivé à la fin de la courbe, le tunnel se divisait en quatre corridors, formant un petit rond-point d'où partait un escalier en colimaçon qui se perdait dans les hauteurs. Je le gravis jusqu'à un étroit palier sur lequel débouchaient trois tunnels. Je m'aventurai dans celui qui, à mon avis, conduisait vers le cœur de l'édifice. Au passage, j'effleurai des doigts des centaines de livres. Je me laissai imprégner de l'odeur, de la lumière qui parvenait à se glisser par les jours et les lanternes de verre ménagés dans la structure en bois, et qui flottait en une alternance de miroirs et d'ombres. Je marchai sans but pendant presque une demi-heure, pour arriver dans une sorte de chambre close où se dressaient une table et une chaise. Les murs étaient composés de livres et paraissaient solides, à l'exception d'un vide qui laissait supposer qu'on avait emprunté un volume. Je décidai que ce creux serait le nouveau séjour des Pas dans le ciel . Je contemplai une dernière fois la couverture et relus le premier paragraphe, en imaginant l'instant où, avec un peu de chance et quand je serais mort et oublié depuis des lustres, quelqu'un parcourrait le même chemin et arriverait dans la même salle pour y trouver un livre inconnu où j'avais mis tout ce que j'avais à offrir. Je le plaçai là comme si c'était moi-même qui allais rester sur le rayonnage. Je perçus à ce moment-là une présence derrière moi : je me retournai pour découvrir, me regardant fixement dans les yeux, l'homme en noir.

21.

Sur le moment, je ne me reconnus pas dans le miroir, un des nombreux qui formaient une chaîne de lumière ténue le long des corridors du labyrinthe. C'étaient mon visage et ma peau que je voyais se refléter, mais les yeux étaient ceux d'un étranger. Troubles et noirs, débordant de méchanceté. Je détournai la tête tandis que la nausée me menaçait de nouveau. Je m'assis sur la chaise devant la table et respirai profondément. J'imaginai que même le docteur Trías pourrait trouver divertissante l'idée que la locataire de mon cerveau, l'excroissance tumorale, comme il aimait l'appeler, avait décidé de me porter le coup de grâce en ce lieu et de m'accorder l'honneur d'être le premier citoyen permanent du Cimetière des romanciers oubliés. Enterré en compagnie de son ultime et lamentable œuvre, qui l'avait mené au tombeau. Quelqu'un me trouverait là dans dix mois ou dix ans, ou peut-être jamais. Une fin grandiose, digne de La Ville des maudits .

Ce qui me sauva, ce fut le rire amer qui me dégagea l'esprit et me restitua la notion du lieu où je me trouvais et de ce que j'étais venu y faire. J'allais me lever de ma chaise quand je le vis. Un livre de facture grossière, sombre et sans titre visible au dos. Il couronnait une pile de quatre autres livres à l'extrémité de la table. Je le pris. Il semblait relié plein cuir ou dans quelque autre matière usée et noircie, moins par une teinture que par d'innombrables manipulations. Les mots du titre, qui me parurent avoir été imprimés aux fers sur le plat, étaient effacés, mais ils étaient clairement lisibles sur la quatrième page :

Lux æterna

D. M.

Je supposai que les initiales, qui coïncidaient avec les miennes, correspondaient au nom de l'auteur, mais le livre ne contenait aucun autre indice susceptible de le confirmer. Je feuilletai rapidement quelques pages et reconnus au moins cinq langues différentes alternant dans le texte. Espagnol, allemand, latin, français et hébreu. Je lus au hasard un paragraphe rappelant une oraison dont je n'avais pourtant pas souvenir dans la liturgie traditionnelle, et je me demandai si ce volume ne serait pas une sorte de missel ou de compilation de prières. Le texte était ponctué de chiffres et réparti en strophes avec des sous-titres soulignés qui indiquaient apparemment des épisodes ou des divisions thématiques. Plus je l'examinais, plus il m'évoquait les évangiles et les catéchismes de mes jours de scolarité.

J'aurais pu poursuivre mon chemin, choisir un autre volume parmi des centaines de milliers et partir de là pour n'y jamais revenir. Je crus presque avoir agi ainsi jusqu'au moment où je m'aperçus que j'étais en train de retourner par les tunnels et les corridors du labyrinthe, le livre dans la main comme un parasite collé à ma peau. Un instant, l'idée m'effleura que le livre avait plus envie que moi de sortir de ce lieu et qu'il guidait mes pas. Après avoir effectué plusieurs tours et être passé un certain nombre de fois devant le même exemplaire du quatrième tome des œuvres complètes de Le Fanu, je me retrouvai, sans savoir comment, devant l'escalier qui descendait en spirale et, de là, je réussis à découvrir le chemin conduisant à l'issue du labyrinthe. J'avais supposé qu'Isaac m'attendrait sur le seuil, mais je ne découvris aucun signe de sa présence, pourtant j'avais la certitude d'être observé dans l'obscurité. La grande voûte du Cimetière des livres oubliés était plongée dans un profond silence. J'appelai :

— Isaac ?

L'écho de ma voix se perdit dans l'ombre. J'attendis en vain quelques secondes et me dirigeai vers la sortie. Les ténèbres bleues qui filtraient de la coupole allèrent s'estompant et bientôt, autour de moi, l'obscurité fut presque totale. Après avoir fait encore quelques pas, je distinguai une lumière vacillante au bout de la galerie et je constatai que le gardien avait laissé la lanterne au pied du portail. Je me retournai une dernière fois pour scruter les ombres de la galerie. J'actionnai le levier qui mettait en branle le mécanisme de tringles et de poulies. Les rouages de la serrure se libérèrent un à un et la porte s'entrouvrit de quelques centimètres. Je la poussai juste assez pour pouvoir passer. En quelques secondes, la porte commença à se refermer, puis un écho profond indiqua qu'elle était de nouveau close.

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