Carlos Zafón - Le jeu de l'ange

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— Maudits soient-ils. Maudits soient-ils tous les deux.

Deux heures plus tard, assis dans le fauteuil du bureau, j'ouvris l'étui qui, des années auparavant, était parvenu jusqu'à moi et contenait le seul souvenir qui me restait de mon père. J'en tirai le revolver enveloppé dans son chiffon et ouvris le barillet. J'y introduisis six balles. J'appuyai le canon sur ma tempe, armai le percuteur et fermai les yeux. À cet instant, un coup de vent fouetta subitement la tour et les volets du bureau s'ouvrirent tout grand, frappant violemment les murs. Une brise glacée me caressa la peau, apportant le souffle perdu des grandes espérances.

24.

Le taxi montait lentement vers les confins du faubourg de Gracia, en direction de l'enceinte solitaire et sombre du parc Güell. La colline était semée de demeures ayant connu des jours meilleurs qui se dessinaient parmi des bouquets d'arbres que le vent faisait frissonner comme une eau noire. J'aperçus en haut de la côte la grande porte de l'enceinte. Trois ans auparavant, à la mort de Gaudí, les héritiers du comte Güell avaient vendu pour une peseta à la municipalité cette parcelle déserte qui n'avait jamais eu d'autre habitant que son architecte. Oublié et livré à lui-même, le jardin de colonnes et de tours évoquait à présent un Éden maudit. Je priai le chauffeur de s'arrêter face aux grilles de l'entrée et réglai la course.

— Vous êtes sûr, monsieur, que c'est bien ici que vous voulez descendre ? demanda le chauffeur, guère rassuré. Si vous le désirez, je peux vous attendre quelques minutes…

— Ce ne sera pas nécessaire.

Le ronronnement du taxi se perdit au bas de la colline et je demeurai seul avec l'écho du vent dans les arbres. Les feuilles mortes voletaient à l'entrée du parc et tournoyaient à mes pieds. Je m'approchai des grilles que fermaient des cadenas rongés par la rouille et scrutai l'intérieur. La lumière de la lune léchait les contours du dragon qui dominait l'escalier. Une forme sombre descendait très lentement les marches en m'observant avec des yeux qui brillaient comme des perles plongées dans l'eau. C'était un chien noir. L'animal s'arrêta au pied de l'escalier et, alors seulement, j'avisai qu'il n'était pas seul. Deux autres m'observaient en silence. L'un s'était avancé sans bruit dans l'ombre projetée par la maison du gardien située sur un côté de l'entrée. L'autre, le plus grand des trois, s'était hissé sur le mur et me contemplait du haut de la corniche, à quelques mètres à peine. La vapeur de son haleine s'exhalait entre ses crocs bien visibles. Je reculai très doucement, sans cesser de le regarder dans les yeux et sans lui tourner le dos. Pas à pas, je gagnai le trottoir opposé. Un deuxième chien avait grimpé sur le mur et suivait mon manège. J'explorai le sol en quête d'un bâton ou d'une pierre que je pourrais utiliser pour me défendre s'ils décidaient de sauter et de m'attaquer, mais je ne touchai que des feuilles sèches. Je savais que si je cessais de les fixer et me mettais à courir, ces animaux se lanceraient à ma poursuite, et que je ne franchirais pas vingt mètres avant qu'ils se jettent sur moi et me déchiquettent. Le plus grand avança de quelques pas sur le mur et j'eus la certitude qu'il allait bondir. Le troisième, le seul que j'avais vu au début et qui n'avait dû se montrer que pour me donner le change, commençait à monter sur la partie basse du mur pour rejoindre les autres. Me voilà dans de beaux draps, pensai-je.

À cet instant, une lueur éclaira les gueules féroces des trois animaux, qui stoppèrent net. La lumière s'était allumée dans la maison, la seule éclairée de toute la colline. Un des chiens émit un gémissement sourd et battit en retraite vers l'intérieur du parc. Les autres ne tardèrent pas à le suivre.

Sans plus réfléchir, je marchai vers la maison. Comme l'avait indiqué Corelli dans son invitation, elle se dressait au carrefour des rues Olot et San José de la Montaña. C'était une construction svelte et anguleuse de trois étages en forme de tour couronnée de mansardes, qui contemplait comme une sentinelle la ville et le parc fantomatique à ses pieds.

Elle était située en haut d'une forte pente, et des escaliers conduisaient à sa porte. Un halo de lumière dorée s'évadait des hautes fenêtres. À mesure que je gravissais les marches de pierre, il me sembla distinguer une silhouette qui se découpait à la balustrade du deuxième étage, immobile telle une araignée au centre de sa toile. J'arrivai à la dernière marche et observai une halte pour reprendre mon souffle. La porte d'entrée était entrouverte, et une flaque de lumière s'étendait jusqu'à mes pieds. J'approchai lentement et m'arrêtai sur le seuil. Une odeur de fleurs fanées sortait de l'intérieur. Je frappai à la porte et celle-ci céda de quelques centimètres. Devant moi s'ouvraient un vestibule et un long corridor qui s'enfonçait dans la maison. Je détectai un bruit bref et répété, rappelant celui d'un volet que le vent rabattait contre sa fenêtre, qui provenait de la maison et évoquait le battement d'un cœur. J'avançai un peu dans le vestibule et distinguai, sur ma gauche, l'escalier qui montait dans la tour. Je crus entendre des pas légers, des pas d'enfant gravissant les derniers étages.

— Bonsoir ? criai-je.

L'écho de ma voix ne s'était pas encore perdu dans le corridor que déjà ce martèlement qui résonnait dans la maison avait cessé. Un silence total s'appesantit autour de moi et un courant d'air glacé me caressa le visage.

— Monsieur Corelli ? C'est Martín. David Martín…

N'obtenant pas de réponse, je m'aventurai dans le corridor. Les murs étaient couverts de portraits photographiques encadrés, de différents formats. La façon de poser et l'accoutrement des sujets signalaient que la plupart de ces photos dataient d'au moins vingt ou trente ans. Sous chaque cadre, une petite plaque indiquait le nom de la personne photographiée et l'année où l'image avait été prise. J'étudiai ces visages qui m'observaient du fond du passé. Enfants et vieillards, femmes et hommes. Ce qui les unissait tous, c'était une ombre de tristesse dans l'expression, un appel silencieux. Tous fixaient l'objectif avec une anxiété qui vous glaçait le sang.

— La photographie vous intéresse, mon cher Martín ? dit une voix toute proche.

Je me retournai avec un sursaut. Andreas Corelli contemplait les photos près de moi avec un sourire empreint de mélancolie. Je ne l'avais pas vu ni entendu s'approcher et, quand il me sourit, je frissonnai.

— Je croyais que vous ne viendriez pas.

— Moi non plus.

— Alors permettez-moi de vous inviter à boire un verre pour célébrer notre commune erreur.

Je le suivis dans un salon dont les larges portes-fenêtres étaient orientées vers la ville. Corelli me pria de m'asseoir dans un fauteuil et, prenant une carafe en cristal sur une table, nous servit deux verres. Il me tendit le mien et s'installa dans un fauteuil en face de moi.

Je goûtai le vin. Il était excellent. Je le bus presque d'un trait et, tout de suite, la chaleur qui coula dans ma gorge apaisa ma nervosité. Corelli humait son verre et m'observait avec un sourire serein et amical.

— Vous aviez raison, déclarai-je.

— Comme toujours, répliqua-t-il. C'est une habitude dont je tire rarement satisfaction. Il m'arrive de penser que rien, ou presque, ne me plairait davantage que d'avoir la certitude de m'être trompé.

— Ça peut s'arranger. Vous n'avez qu'à me demander. Moi, je me trompe toujours.

— Non, vous ne vous trompez pas. À mon avis, vous voyez les choses aussi clairement que moi et cela ne vous procure pas davantage de satisfactions.

En l'écoutant parler, il me vint à l'idée qu'en cet instant la seule chose qui pourrait me donner quelque satisfaction serait de mettre le feu au monde entier et de flamber avec lui. Corelli, comme s'il avait lu dans mes pensées, m'adressa un sourire qui découvrit toutes ses dents et fit un signe d'assentiment.

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