Carlos Zafón - L'ombre du vent
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– Vous et moi pourrions être bons amis, madame Moliner. Mes hommes me disent que votre mari n'est pas chez vous.
– Mon mari m'a quittée. Je ne sais pas où il est.
Une gifle sauvage me fit tomber de ma chaise.
Prisé de panique, je rampai en tentant de me réfugier dans un coin. Je n'osai pas lever les yeux. Fumero se pencha et m'empoigna par les cheveux.
– Écoute-moi bien, sale putain : je vais le dénicher, et quand je le tiendrai, je vous tuerai tous les deux. Toi d'abord, pour qu'il te voie les tripes à l'air. Et lui ensuite, quand je lui aurai appris que l'autre salope qu'il a envoyée dans la tombe était sa sœur.
– Il te tuera avant, ordure.
Fumero me cracha à la figure et me lâcha. Je crus qu'il allait me rouer de coups, mais j'entendis ses pas s'éloigner dans le couloir. Tremblante, je me relevai et essuyai le sang de mon visage. Je pouvais sentir l'odeur de cet homme sur ma peau, mais, cette fois, je reconnus la puanteur de la peur.
Ils me laissèrent là, dans le noir et sans boire, pendant six heures. Quand ils me relâchèrent, il faisait nuit. Il pleuvait à verse et les mes étaient brouillées par la buée. En arrivant chez moi, je 579
Nuria Monfort : mémoire de revenants trouvai un champ décombres. Les hommes de Fumero étaient passés par là. Parmi les meubles brisés, les tiroirs et les étagères répandus par terre, je trouvai mes vêtements en loques et les livres de Miquel déchiquetés. Sur mon lit trônaient des excréments, et au mur, écrit avec la même matière :
« Putain ».
Je courus à l'appartement du boulevard San Antonio en faisant mille détours pour être sûre qu'aucun sbire de Fumero ne me suivait jusqu'au porche de la rue Joaquin Costa. Je traversai les toits noyés de pluie et vérifiai que la porte de l'appartement était toujours fermée. J'entrai avec précaution, mais l'écho de mes pas dénonçait l'absence. Julián n'y était pas. Je l'attendis jusqu'à l'aube, assise dans la salle de séjour obscure, en écoutant la tempête. Quand la brume du petit jour vint lécher les volets du balcon, je montai sur la terrasse et regardai la ville écrasée sous un ciel de plomb. Je sus que Julián ne reviendrait pas. Je l'avais perdu pour toujours.
Je le revis deux mois plus tard. J'étais entrée, un soir, dans un cinéma, incapable de regagner mon appartement vide et froid. A la moitié du film, un navet qui décrivait les amours d'une princesse roumaine rêvant d'aventures et d'un fringant reporter américain à la raie toujours impeccable, un individu s'assit à côté de moi. Ce n'était pas la première fois.
Les cinémas de cette époque étaient hantés par des fantoches qui puaient la solitude, l'urine et l'eau de Cologne, mains moites et tremblantes comme des morceaux de chair morte. Je m'apprêtais à me lever et à prévenir l'ouvreuse, quand je reconnus le profil ravagé de Julián. Il me prit la main avec force, et nous restâmes ainsi, à regarder l'écran.
– Est-ce toi qui as tué Sanmarti ? chuchotai-je, 580
L’ombre du vent
– Quelqu'un le regrette ?
Nous parlions à voix basse, sous le regard attentif des hommes solitaires dispersés au parterre, rongés par la jalousie devant le succès apparent de ce sombre concurrent. Je lui demandai où il se cachait, mais il ne répondit pas.
– Il existe un autre exemplaire de L'Ombre du Vent , murmura-t-il. Ici, à Barcelone.
– Tu te trompes, Julián. Tu les as tous détruits.
– Tous, sauf un. Il semble que quelqu'un de plus malin que moi l'avait caché dans un endroit où je ne pourrais jamais le trouver : toi.
Ce fut alors que je l'entendis me parler de toi pour la première fois. Un libraire à la langue bien pendue nommé Gustavo Barceló s'était targué devant des collectionneurs d'avoir repéré un exemplaire de L' Ombre du Vent . Le monde des libraires d'occasion est une chambre d'échos. En quelques mois à peine, Barceló avait reçu des offres de Berlin, de Paris et de Rome pour l'acquisition du livre. La disparition énigmatique de Julián Carax, qui avait fui Paris après un duel sanglant, le bruit de sa mort dans la guerre civile espagnole avaient conféré à son œuvre une valeur marchande que nul n'aurait pu imaginer. La légende noire du personnage sans visage qui parcourait librairie, bibliothèques et collections privées dans le seul but de brûler ses livres contribuait à décupler l'intérêt et les prix. « Nous avons l'arène dans le sang », disait Barceló.
Julián, qui continuait à poursuivre l'ombre de ses propres écrits, n'avait pas tardé à entendre la rumeur. Il sut ainsi que Gustavo Barceló ne possédait pas le livre, mais que, semblait-il, l'exemplaire était la propriété d'un jeune garçon qui l'avait découvert accidentellement et qui, fasciné par le roman et par son mystérieux auteur, refusait de le vendre et le 581
Nuria Monfort : mémoire de revenants conservait comme un bien précieux. Ce jeune garçon, c'était toi, Daniel.
– Pour l'amour de Dieu, Julián, tu ne vas pas faire de mal à un enfant... murmurai-je, guère rassurée.
Julián me dit alors que tous les livres qu'il avait volés et détruits, il les avait arrachés à des gens qui n'éprouvaient rien pour eux, des gens qui se bornaient à en faire le commerce ou les conservaient comme des objets de curiosité, collectionneurs ou dilettantes mus par le snobisme. Toi, qui refusais de vendre le livre à quelque prix que ce fût et tentais de tirer Carax des tréfonds du passé, tu lui inspirais une étrange sympathie et même du respect. Sans que tu le saches, Julián t'observait et t’étudiait.
– Peut-être, s'il arrivait à découvrir qui je suis et ce que je suis, déciderait-il, lui aussi, de brûler le livre.
Julián parlait avec cette lucidité ferme et définitive des fous libérés de l'hypocrisie consistant à se conformer à une réalité qui ne leur convient pas.
– Qui est ce garçon ?
– Il s'appelle Daniel. C'est le fils d'un libraire de la rue Santa Ana que fréquentait Miquel. Il vit avec son père dans un appartement au-dessus de la boutique. Il a perdu sa mère quand il était tout petit.
– On dirait que tu parles de toi.
– C'est possible. Ce garçon me fait penser à moi.
– Laisse-le tranquille, Julián. Ce n'est qu'un enfant. Son seul crime a été de t'admirer.
– Ce n'est pas un crime, c'est de la naïveté. Mais ça lui passera. Alors il me rendra peut-être le livre.
Quand il aura cessé de m'admirer et commencé à me comprendre.
Une minute avant le dénouement du film, Julián se leva et s'en alla à la faveur de l'obscurité. Durant 582
L’ombre du vent
des mois, nous nous sommes rencontrés ainsi, dans l'ombre, dans des cinémas et dans des ruelles à minuit. Julián me trouvait toujours. Je sentais sans la voir sa présence silencieuse, constamment sur ses gardes. Parfois il te mentionnait et en l'entendant parler de toi, il me semblait détecter dans sa voix une tendresse insolite qui le troublait et qu'il croyait disparue depuis des années. Je sus qu'il était retourné dans la villa Aldaya et qu'il y vivait désormais mi-fantôme mi-clochard, parcourant les ruines de sa vie et veillant sur les dépouilles de Penélope et de leur enfant. C'était le seul lieu au monde qu'il sentait encore sien. Il est des prisons pires que les mots.
Je m'y rendais chaque mois, pour m'assurer qu'il allait bien, ou simplement qu'il était vivant J'escaladais le mur de derrière à demi écroulé, invisible de la rue. Parfois il était là, d'autres fois non.
Je lui laissais de quoi manger, de l'argent des livres...
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