Carlos Zafón - L'ombre du vent

Здесь есть возможность читать онлайн «Carlos Zafón - L'ombre du vent» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Жанр: Старинная литература, fra. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

L'ombre du vent: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «L'ombre du vent»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

L'ombre du vent — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «L'ombre du vent», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

– Je vais chez les Aguilar, annonçai-je.

– On sait bien que Dieu est avec ceux qui se lèvent tôt, mais là, jeune homme, vous y allez un peu fort.

– Il s'agit d'une affaire urgente. Ils m'attendent.

Ego

te

absolvo ,

psalmodia-t-il

en

m'accordant sa bénédiction.

Tout en gravissant l'escalier au pas de course, je pesai mes chances sans trop me faire d'illusions.

Dans le meilleur des cas, ce serait une domestique qui m'ouvrirait, et j'étais prêt à franchir ce barrage sans hésitations. Dans le pire, et vu l'heure, ce serait le père de Bea. Je voulus me rassurer en me 591

L’ombre du vent

persuadant qu'il ne devait pas être armé dans l'intimité de son foyer, du moins pas avant le petit déjeuner. Je m'arrêtai quelques instants avant de frapper, pour reprendre mon souffle et tenter de rassembler quelques mots qui ne vinrent pas. Mais peu importait désormais. Avec force, je fis résonner trois fois le heurtoir. Quinze secondes plus tard, je répétai l'opération en ignorant les battements de mon cœur et la sueur froide qui me couvrait le front. Lorsque la porte s'ouvrit, j'avais encore la main sur le heurtoir.

– Qu'est-ce que tu veux ?

Les yeux de mon vieil ami Tomás me transpercèrent. Sans marquer de surprise. Froids et chargés de colère.

– Je viens voir Bea. Tu peux me casser la figure si tu veux mais je ne m'en irai pas avant de lui avoir parlé.

Tomás

m'observait,

impassible.

Je

me

demandai s'il allait me mettre en charpie sur l’heure et sans autres considérations. Je déglutis.

– Ma sœur n'est pas la.

– Tomás...

– Bea est partie.

La résignation et la douleur perçaient dans sa qui tentait de rester furieuse.

– Elle est partie ? Où ?

– J'espérais que tu le saurais.

– Moi ?

Ignorant les poings fermés et le visage menaçant de Tomás, je me glissai à l'intérieur de l'appartement et criai :

– Bea ! Bea ! C'est moi, Daniel...

Je m'arrêtai au milieu du couloir. Les murs recrachaient l'écho de ma voix avec le mépris des 592

espaces vides. Ni M. Aguilar, ni son épouse, ni un domestique n'apparurent en réponse à mes appels.

– Il n’y a personne. Je te l’ai, proféra Tomás mon dos. Maintenant, fous le camp et ne remets plus les pieds ici. Mon père a juré de te tuer, et ce n'est pas moi qui l'en empêcherai.

– Pour l'amour de Dieu. Tomás ! Dis-moi où est ta sœur.

Il me regardait comme quelqu'un qui ne sait s'il doit cracher ou passer son chemin.

– Bea s'est enfuie de la maison, Daniel. Depuis deux jours, mes parents la cherchent partout comme des fous et la police aussi.

– Mais...

– L'autre nuit, quand elle revenue de son rendez-vous avec toi, mon père l'attendait. Il lui a fendu les lèvres à force de gifles, mais ne t'inquiète pas, elle a refusé de donner ton nom. Tu ne la mérites pas,

– Tomás...

– Tais-toi. Le lendemain, mes parents l'ont emmenée chez le docteur.

—Pourquoi ? Bea est malade ?

– Malade de toi, imbécile. Ma sœur est enceinte.

– Ne me dis pas que tu l'ignorais.

Je sentis que mes lèvres tremblaient Un froid intense se répandit dans mon corps, la voix me manqua, mon regard vacilla. Je me traînai jusqu'à la porte d'entrée, mais Tomás m'attrapa et m'envoya valser contre le mur.

– Qu'est-ce que tu lui as fait ?

– Tomás, je...

L'impatience faisait battre ses paupières. Le premier coup me coupa le souffle. Je tombai à terre, 593

L’ombre du vent

genoux ployés. Une prise terrible me serra la gorge et me remit sur pied, cloué au mur.

– Qu'est-ce que tu lui as fait, salaud ?

Je tentai de me dégager, mais Tomás m'assomma d'un coup de poing dans la figure. Je basculai dam une obscurité interminable, la tête noyée dans des vagues de douleur. Je m'étalai sur les dalles du couloir et tentai de ramper, mais Tomás m'attrapa par le col de mon manteau et me traîna sans ménagements jusque sur le palier. Il me jeta dans l'escalier comme un déchet.

— S'il est arrivé quelque chose à Bea, je te jure que je te tuerai, dit-il, du seuil.

Je me mis à genoux. J'aurais voulu une seconde de répit, juste le temps de récupérer ma voix. La porte se referma en m'abandonnant à l'obscurité. Je fus assailli par un élancement dans l'oreille gauche si violent que j'y portai la main, fou de douleur. Je sentis le sang couler. Je me relevai comme je pus. Les muscles du ventre que le premier coup de Tomás avait défoncés se tordaient dans une agonie qui ne faisait que commencer. Je me laissai glisser dans l'escalier, au bas duquel M. Saturno hocha la tête en me voyant.

—Oh là !... Entrez un moment pour vous remettre. ..

Je refusai, en me tenant le ventre à deux mains. Le côté gauche de la tête m'élançait, comme si les os cherchaient à se détacher de la chair.

— Vous saignez, dit M. Saturno, inquiet.

– Ce n'est pas la première fois,

– Faites le malin, et vous n'aurez pas le loisir de saigner longtemps. Allons, entrez, et j'appelle un médecin. Je vous en prie !

Je réussis à gagner la rue et à me libérer de la bonne volonté du concierge. Il neigeait très fort et 594

des voiles de brume blanche tournoyaient sur les trottoirs, Le vent glacé s'insinuait sous mes vêtements et avivait ma plaie au visage. Je ne sais si j’ai pleuré de douleur, de rage ou de peur. La neige, indifférente, emporta mes lâches gémissements et je m'éloignai lentement dans l'aube poudreuse, ombre parmi les ombres se frayant leur chemin à travers les pellicules de Dieu.

2

Au moment où j'arrivais à proximité de la rue Balmes, je m'aperçus qu'une voiture me suivait le long du trottoir. Les douleurs dans la tête avaient laissé place à une sensation de vertige qui me faisait vaciller, et je dus m'appuyer aux murs. La voiture s'arrêta, et deux hommes en descendirent. Un sifflement strident s'était emparé de mes oreilles, si bien que je ne pus entendre le moteur ni les appels de ces deux silhouettes noires qui me soulevaient chacune d'un côté et m'entraînaient en hâte vers la voiture. Rendu impuissant par les nausées, je me laissai choir sur la banquette arrière. La lumière allait et venait en vagues aveuglantes. Je compris que la voiture démarrait. Des mains me palpaient le visage, la tête et les côtes. En rencontrant le manuscrit de Nuria Monfort caché à l'intérieur de mon manteau, une des formes me l'arracha. Je voulus l'en empêcher, mais mes bras étaient transformés en gélatine. L'autre forme se pencha sur moi. Je sus qu'elle me parlait, car elle me 595

L’ombre du vent

soufflait son haleine en pleine face. Je m'attendais à voir le visage triomphant de Fumero et à sentir le fil de son couteau sur ma gorge. Un regard croisa le mien et, juste avant de perdre conscience, je reconnus le sourire édenté et épuisé de Fermín Romero de Torres.

Je me réveillai trempé d'une sueur qui me brûlait la peau. Deux mains me soutenaient fermement par les épaules, en m'installant sur un lit que je crus entouré de cierges comme pour une veillée funèbre. Le visage de Fermín apparut à ma droite. Il souriait toujours mais, même dans mon délire, je pus percevoir son inquiétude. Près de lui, debout, je distinguai M. Federico Flaviá, l'horloger.

– On dirait qu'il revient à lui, Fermín, dit M.

Federico. Si je lui préparais un peu de bouillon pour l'aider à reprendre des forces ?

– Ça ne peut pas lui faire de mal. Et pendant que vous y êtes, vous pourriez me faire un petit sandwich avec ce qui vous tombera sous la main, vu que toutes ces émotions m'ont donné une faim de loup.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «L'ombre du vent»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «L'ombre du vent» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «L'ombre du vent»

Обсуждение, отзывы о книге «L'ombre du vent» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x