Carlos Zafón - L'ombre du vent
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Je l'attendais pendant des heures, jusqu'à la nuit. Il m'arrivait d'explorer la villa. C'est ainsi que je me suis aperçue qu'il avait descellé les dalles de la crypte et sorti les sarcophages. Je ne croyais plus que Julien était fou, je ne voyais pas de monstruosité dans cette profanation, mais plutôt une tragique cohérence.
Quand je le rencontrais, nous parlions des heures durant, assis devant le feu. Julien me confia qu'il avait tenté d'écrire de nouveau, sans y parvenir. Il se souvenait vaguement de ses livres comme de l'œuvre d'un autre. Les traces de sa tentative étaient visibles.
Je découvris que Julien livrait au feu les pages qu'il avait écrites dans la fièvre en mon absence... Un jour que je me trouvais seule, je récupérai dans les cendres une liasse de feuilles. Elles parlaient de toi. Julián m'avait affirmé un jour que l'auteur s'écrit à lui-même pour se dire des choses qu'il ne pourrait comprendre autrement. Depuis longtemps, Julián se 583
Nuria Monfort : mémoire de revenants demandait s'il avait perdu la raison. Le fou a-t-il conscience d'être fou ? Ou les fous sont-ils les autres, ceux qui s'acharnent à le convaincre de son égarement pour sauvegarder leur propre existence chimérique ? Julián t'observait te voyait grandir et s'interrogeait sur toi. Il se demandait si la présence n'était pas, peut-être, un miracle, un pardon qu'il devait gagner en t'enseignant à ne pas commettre les mêmes erreurs que lui. Je me suis souvent demandé si Julien n'avait pas fini par se convaincre, dans la logique tordue de son univers, que tu étais devenu le fils qu'il avait perdu, pour recommencer sur une page blanche cette histoire qu'il ne pouvait inventer mais dont il pouvait se souvenir.
Plus les années passaient, plus Julián vivait en dépendant de toi, de tes progrès. Il me parlait de tes amis, d'une femme nommée Clara dont tu étais tombé amoureux, de ton père, un homme qu'il estimait, admirait, de ton ami Fermín et d'une jeune fille en qui il voulut voir une autre Penélope, ta Bea. Il parlait de toi comme d'un fils. Vous vous cherchiez l'un l'autre, Daniel. Il voulait croire que ton innocence le sauverait de lui-même. II avait renoncé à chercher ses livres, à vouloir les brûler, à détruire les traces de son passage dans la vie. Il apprenait à retrouver le monde à travers tes yeux, à retrouver en toi le garçon qu'il avait été. Le jour où tu es venu chez moi pour la première fois, j'ai eu l'impression que je te connaissais déjà. J'ai feint la méfiance pour masquer la crainte que tu m'inspirais. J’avais peur de toi, de ce que tu pourrais découvrir. Peur d'écouter Julián et de me mettre, comme lui, à croire que vous étiez réellement liés dans une étrange chaîne de destins et de hasards. Je craignais de retrouver en toi le Julián que j'avais connu. Je savais qu'avec tes amis tu enquêtais sur notre passé. Je savais que, tôt ou tard, 584
L’ombre du vent
tu découvrirais la vérité, mais en temps voulu, quand tu serais capable d'en comprendre le sens. Je savais que, tôt ou tard, vous vous rencontreriez, toi et Julián. Ce tut mon erreur. Parce que quelqu'un d'autre était au courant, quelqu'un qui pressentait que, avec le temps, tu le conduirais à Julián : Fumero.
J'ai compris ce qui se passait au moment où il n'était plus possible de revenir en arrière, mais j'ai toujours espéré que tu perdrais la trace, que tu nous oublierais ou que la vie, la tienne et non la notre, t'emmènerait loin, très loin de nous, à l'abri. Le temps m'a appris à garder l'espoir, mais à ne jamais lui accorder une confiance excessive. L'espoir est cruel et vaniteux, sans conscience. Cela fait longtemps que Fumero me suit pas à pas. Il sait qu'un jour ou l'autre je tomberai. Il n'est pas pressé, c’est pour cela qu'il semble incompréhensible. Il vit pour se venger. De tous et de lui-même. Sans la vengeance, sans la colère, il s'évaporerait. Fumero sait que toi et tes amis le mènerez à Julián. Il sait qu'après presque quinze ans je n'ai plus de forces ni d'issues. Toutes ces années il m'a vue agoniser, et il n'attend que le moment de me donner le coup de grâce. J'ai toujours été sûre que je mourrais de sa main. Aujourd'hui, je sais que l'heure est proche. Je remettrai ces pages à mon père en le chargeant de te les faire parvenir s'il m'arrive quelque chose. Je prie ce Dieu que je n'ai jamais réussi à rencontrer pour que tu n'aies pas à les lire, mais je sens que mon destin, malgré ma volonté et mes vaines espérances, est de te confier cette histoire. Le tien, malgré ta jeunesse et ton innocence, est de la libérer.
Quand tu liras ces lignes, cette prison de souvenirs, cela voudra dire que je ne pourrai pas te 585
Nuria Monfort : mémoire de revenants dire adieu comme je l'aurais voulu, que je ne pourrai pas te demander de nous pardonner, surtout à Julián, et de veiller sur lui quand je ne serai plus là pour le faire. Je sais que je ne peux rien te demander, sauf de te sauver toi-même. Peut-être toutes ces pages m’ont-elles permis de me convaincre que, quoi qu'il arrive, j’aurai toujours en toi un ami, que tu es mon seul et véritable espoir. De toutes les choses que Julián a écrites, celle dont je me suis toujours sentie le plus proche est que nous restons vivants tant que quelqu'un se souvient de nous. Comme cela m'est si souvent arrivé avec Julián avant même de l’avoir rencontré, je sens que je te connais, et que, si je peux avoir confiance en quelqu’un, c’est en toi. Garde-moi une petite place, Daniel, dans un coin de ta mémoire.
Ne me laisse pas partir.
Nuria Monfort
478
1955
L’ombre du vent
1
Le jour se levait quand je terminai la lecture du manuscrit de Nuria Monfort C'était mon histoire.
Notre histoire. Dans les pas perdus de Carax, je reconnaissais
maintenant
les
miens,
déjà
irréversibles. Dévoré d'anxiété, je me levai et me mis à arpenter la chambre comme un animal en cage. Toutes mes réserves, mes méfiances et mes craintes étaient parties en cendres, insignifiantes, J'étais accablé de fatigue, de remords et de peur, mais je me savais incapable de rester là, de me cacher pour ne pas avoir à affronter les conséquences de mes actes. J'enfilai mon manteau, glissai le manuscrit plié dans la poche intérieure et dévalai l'escalier. Quand je franchis le porche, la neige avait commencé à tomber, et le ciel se répandait paresseusement en larmes de lumière qui disparaissaient sous mon haleine. Je courus vers la place de Catalogne déserte. Au milieu se dressait la silhouette solitaire d'un vieillard, ou peut-être d'un ange déserteur, couronné de cheveux blancs et engoncé dans un énorme manteau gris. Roi de l'aube, il levait en riant sa race vers le ciel et tentait en vain d'attraper des flocons dans ses gants. Quand 590
je passai prés de lui, il me sourit gravement comme si, d'un coup d'oeil, il pouvait lire dans mon âme. Il avait des yeux dorés, comme des pièces de monnaie magiques au fond d'une fontaine. Je crus l'entendre dire :
– Bonne chance.
Je tâchai de prendre ce vœu pour un heureux présage et pressai le pas en priant pour qu'il ne soit pas trop tard et que Bea, la Bea de mon histoire, soit toujours là à m'attendre.
Le froid me brûlait la gorge quand j'arrivai, hors d'haleine, devant l'immeuble des Aguilar. La neige commençait à geler. J'eus la bonne fortune de rencontrer, posté sous le porche, M. Saturno Molleda, concierge (selon ce que m'avait raconté Bea) poète surréaliste en secret. M. Saturno contemplait le spectacle de la neige, balai à la main, emmitouflé dans au moins trois écharpes et chaussé de bottes militaires.
– Ce sont les pellicules de la chevelure divine, dit-il, émerveillé, en saluant la neige d'une métaphore inédite.
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