Carlos Zafón - L'ombre du vent

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Écoute, si tu n'es pas contente, il te suffit de me le dire. Que puis-je faire pour améliorer tes conditions travail ? Tu sais que je t'apprécie, et ça me fait de peine d'apprendre par d'autres que tu veux me quitter. Si nous allions dîner tous les deux pour faire la paix ?

J'écartai sa main de mon visage, sans pouvoir cacher davantage mon dégoût.

574

L’ombre du vent

– Je dois avouer que tu me déçois, Nuria. Tu n'as pas l'esprit d'équipe, et tu ne crois pas au projet de cette entreprise.

Mercedes m'avait prévenue que, tôt ou tard, cela devait arriver. Quelques jours après, Sanmarti, aussi compétent en grammaire qu'un orang-outang, se mit à me renvoyer tous les manuscrits que j'avais corrigés prétendant qu'ils débordaient d'erreurs. Presque chaque soir, je restais au bureau jusqu'à dix ou onze heures, pour remanier des pages et des pages couvertes de ratures et de ses commentaires.

Trop de verbes au passé. C'est mort, sans nerf… On ne met pas l'infinitif après un point-virgule, Tout monde sait ça...

Certains soirs, Sanmarti s'attardait, lui aussi, dans son bureau. Mercedes essayait de rester mais, souvent, il la renvoyait chez elle. Et dès que nous étions seuls, il sortait de sa tanière et venait me voir.

– Tu travailles trop, ma petite Nuria, Le travail n'est pas tout. Il faut aussi s'amuser. Et puis tu es encore jeune. Seulement la jeunesse passe vite, et nous ne savons pas toujours en tirer parti.

Il s'asseyait sur le bord de ma table et me fixait du regard. Parfois il se postait derrière moi et restait là quelques minutes. Je sentais son haleine fétide sur mes cheveux. Ou alors il posait ses mains sur mes épaules.

– Tu es tendue, ma fille. Décontracte-toi.

Je tremblais, voulais crier, prendre mes jambes à mon cou et ne plus jamais revenir, mais j'avais besoin de cet emploi et du salaire misérable qu'il me procurait. Un soir, après le rite du massage, Sanmarti se mit à me tripoter avec avidité.

– Un jour, tu me feras perdre la tête, gémissait-il.

575

Nuria Monfort : mémoire de revenants Je m'échappai de ses griffes, attrapai mon manteau et mon sac, et courus vers la sortie.

Sanmarti s'esclaffait dans mon dos. Au bas de l'escalier, je me heurtai à une forme obscure qui semblait glisser dans le hall sans toucher le sol.

– Eh bien, vous en faites une tête, madame Moliner...

L'inspecteur Fumero m'offrit son sourire de reptile.

– Ne me dites pas que vous travaillez pour mon ami Sanmarti ! U est comme moi : le meilleur dans sa partie. Et dites-moi, comment va votre mari ?

Je sus que mes jours étaient comptés. Le lendemain, la rumeur courut au bureau que Nuria Monfort était une « gouine » : la preuve, elle restait insensible aux charmes et aux émanations alliacées de M. Pedro Sanmarti et faisait la cour à Mercedes Pietro. Plus d'un jeune cadre soucieux de son avenir dans la maison assurait avoir vu à plusieurs reprises

« cette paire de salopes » se bécoter dans les archives.

Ce soir-là, à la sortie, Mercedes me demanda si nous pouvions discuter un moment. Elle n'osait pas me regarder en face. Nous allâmes au café sans échanger une parole. Là Mercedes me dit que Sanmarti l'avait prévenue qu'il voyait notre amitié d'un mauvais œil, que la police lui avait donné des renseignements sur moi, sur mon passé

supposé de militante

communiste.

– Nuria, je ne peux pas perdre ce poste, besoin pour m'occuper de mon fils...

Elle éclata en sanglots, écrasée par la honte et l'humiliation, vieillissant à chaque seconde.

– Ne t'inquiète pas, Mercedes. Je comprends, dis-je.

– Cet homme, Fumero, te tient à l'œil. J'ignore ce qu'il a contre toi, mais ça se lit sur son visage...

576

L’ombre du vent

– Je sais.

Le lundi suivant, quand j'arrivai au bureau, je trouvai un individu constipé et gominé installé à ma table. Il se présenta : Salvador Benades, le nouveau correcteur.

– Et vous ? Qui êtes-vous ?

Personne, dans toute la maison, n'osa échanger un regard avec moi tandis que je rassemblais mes affaires. Dans l'escalier, Mercedes courut derrière moi et me donna une enveloppe qui contenait une liasse de billets et des pièces.

– Presque tous ont contribué comme ils ont pu.

Prends ça, s'il te plaît. Pas pour toi, mais pour nom.

Ce soir-là, quand j'entrai dans l'appartement du boulevard San Antonio, Julián m'attendait comme toujours, assis dans le noir. Il avait écrit un poème pour moi, dit-il. C'était le premier depuis neuf ans. Je voulus le lire, mais je m'effondrai dans ses bras. Je lui racontai tout, parce que je n'en pouvais plus. Parce que j'avais peur que, tôt ou tard, Fumero le trouve.

Julián m'écouta sans rien dire, en me serrant dans ses bras et en me caressant les cheveux. Pour la première fois depuis tant d'armées, je sentis que je pouvais m'appuyer sur lui. Je voulus l'embrasser, malade de solitude, mais il n'avait ni lèvres ni peau à m'offrir. Je m'endormis contre lui, recroquevillée sur le lit de sa chambre, un lit d'enfant. Quand je me réveillai, Julián n'était plus là. A l'aube, j'entendis ses pas sur le toit, mais je fis semblant d'être toujours endormie. Dans la journée, j'appris la nouvelle par la radio, sans comprendre. Un corps avait été trouvé sur un banc du Paseo del Borne, le visage tourné vers basilique de Santa Maria del Mar, assis les mains jointes sur le ventre. Une bande de pigeons qui lui 577

Nuria Monfort : mémoire de revenants picoraient les yeux avait attiré l'attention d'un voisin, et celui-ci avait alerté la police. Le cadavre avait nuque brisée. Mme Sanmarti l'avait identifié : c'était bien son mari, Pedro Sanmarti Monegal. Lorsque le beau-père du défunt reçut la nouvelle dans son asile Bañolas, il remercia le ciel et se dit qu'il pouvait enfin mourir en paix.

13

Julián a écrit quelque part que les hasards sont les cicatrices du destin. Le hasard n'existe pas, Daniel. Nous sommes les marionnettes de notre inconscience. Pendant des années, j'avais voulu croire que Julián continuait d'être l'homme dont j'étais amoureuse, ou tout au moins ses cendres. J'avais voulu croire que nous nous en sortirions à force de misère et d'espoir. J'avais voulu croire que Laín Coubert était mort, qu'il était retourné dans les pages d'un livre. Nous sommes prêts à croire n'importe quoi plutôt que d'affronter la vérité.

L'assassinat de Sanmarti m'ouvrit les yeux. Je compris que Laín Coubert était toujours bien vivait.

Plus que jamais. Il habitait dans le corps ravagé de cet homme dont ne restait même plus la voix, et se nourrissait de sa mémoire. Je découvris qu'il avait trouvé le moyen de sortir de l'appartement du boulevard San Antonio et d'y rentrer, par une fenêtre qui donnait sur la cour intérieure, sans avoir besoin de forcer la porte que je fermais à clef chaque fois que je partais. Je découvris que Laín Coubert déguisé en 578

L’ombre du vent

Julián avait sillonné la ville et visité la villa Aldaya. Je découvris que, dans sa folie, il était revenu dans la crypte et avait brisé les pierres tombales, qu'il avait exhumé les sarcophages de Penélope et de son enfant.

« Qu'as-tu fait, Julián ? »

La

police

m'attendait

chez

moi

pour

m'interroger sur la mort de l'éditeur Sanmarti. Je fus conduite au commissariat où, après avoir attendu cinq heures dans un bureau sans lumière, je vis arriver Fumero, habillé de noir, qui m'offrit une cigarette.

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