Carlos Zafón - L'ombre du vent
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L’ombre du vent
rendre heureux ce pauvre homme et à lui restituer au moins quelques miettes de ce qu'il m'avait donné.
J'avais été l'amante de Julien pendant deux semaines, mais je serais la femme de Miquel toute ma vie. Si, un jour, ces pages parviennent entre tes mains et si tu me juges, comme je l'ai fait en les écrivant et en me regardant dans ce miroir de malédictions et de remords, souviens-toi de moi ainsi, Daniel.
Le manuscrit du dernier roman de Julián arriva à la fin de 1935. Je ne sais si ce fut par dépit ou par peur, je le remis à l'imprimeur sans même le lire. Les derniers fonds de Miquel en avaient financé l'édition d'avance, des mois auparavant. Cabestany, qui se débattait déjà avec ses problèmes de santé, connaissait d'autres préoccupations. Cette même semaine, le docteur qui soignait Miquel vint me voir à la maison d'édition, très inquiet Il m'expliqua que Miquel devait ralentir son rythme de travail et se reposer, sinon le peu qui pouvait être fait pour lutter contre la phtisie serait réduit à néant.
– Il devrait être à la montagne, pas à Barcelone où il respire un air chargé de charbon et d'eau de Javel. Il n'a pas neuf vies comme un chat, et je ne suis pas une nounou. Persuadez-le d'être raisonnable.
Moi, il ne m'écoute pas.
A midi, je décidai de revenir chez nous pour parler à Miquel. J'allais ouvrir la porte de l'appartement quand j'entendis des voix à l'intérieur.
Miquel discutait avec quelqu'un. Je crus d'abord qu'il s'agissait d'un envoyé du journal, mais il me sembla percevoir le nom de Julián dans la conversation.
J'entendis des pas se rapprocher de la porte et courus me cacher à l'étage supérieur. De là, je pus apercevoir le visiteur.
C'était un homme vêtu de noir, d'allure ordinaire, avec une bouche mince comme une 521
Nuria Monfort : mémoire de revenants coupure à vif. Il avait des yeux noirs et inexpressifs, des yeux de poisson. Avant de disparaître dans l'escalier, il s'arrêta et leva la tête vers la pénombre.
Je me collai contre le mur en retenant ma respiration.
Le visiteur resta immobile quelques instants, comme s'il pouvait sentir ma présence, en se passant la langue sur les lèvres avec un sourire de carnassier.
J'attendis que le bruit de ses pas s'éteigne complètement avant de quitter ma cachette et d'entrer dans l'appartement. Une odeur de camphre flottait dans l'air. Miquel était assis près de la fenêtre, les bras ballants. Ses lèvres tremblaient. Je lui demandai qui était l'homme et ce qu'il voulait
– C'était Fumero. Il apportait des nouvelles de Julián.
– Que sait-il de Julián ?
Miquel me regarda, plus abattu que jamais.
– Julián se marie.
Cette annonce me laissa sans voix. Je m'assis sur une chaise, et Miquel me prit les mains. Il parlait avec difficulté et sur un ton fatigué. Avant que j'aie réussi à ouvrir la bouche, Miquel me résuma ce que lui avait raconté le policier et ce qu'on pouvait en déduire.
Fumero avait utilisé ses relations dans la police parisienne pour localiser le domicile de Julián Carax et le tenir sous surveillance. Miquel supposait que cela remontait à plusieurs mois, voire plusieurs années. Ce qui l'inquiétait n'était pas que Fumero ait trouvé Carax, c'était inévitable, mais qu'il ait décidé de le révéler maintenant, en même temps que l'étrange nouvelle d'un mariage incompréhensible.
Les noces, d'après lui, devaient être célébrées au début de l'été 1936. De la fiancée, on ne connaissait que le nom, ce qui, en l'occurrence, était plus que suffisant : Irène Marceau, la propriétaire de 522
L’ombre du vent
l'établissement où Julián avait travaillé comme pianiste.
– Je ne comprends pas, dis-je tout bas. Julián se marie avec sa mécène ?
– Précisément. Ce n'est pas un mariage, c'est un contrat.
Irène Marceau avait vingt-cinq ou trente ans de plus que Julián. Miquel pensait qu'elle avait décidé de contracter ce lien pour transmettre son patrimoine à Julián et assurer son avenir.
– Mais elle l'aide déjà. Elle l'a toujours aidé.
– Peut-être sait-elle qu'elle ne sera pas toujours là, suggéra Miquel.
Ces mots avaient, pour notre propre situation, un écho trop proche. Je m'agenouillai près de lui et l'enlaçai. Je me mordis les lèvres pour qu'il ne me voie pas pleurer.
– Julián n'aime pas cette femme, Nuria, affirmat-il, croyant que c'était la cause de mon chagrin.
– Julián n'aime personne excepté lui-même et ses maudits livres, murmurai-je.
Je levai les yeux et rencontrai le sourire de Miquel, un sourire de vieil enfant sage.
– Et dans quelle intention Fumero révèle-t-il tout ça ?
Nous ne tardâmes pas à le savoir. Quelques jours plus tard, un Jorge Aldaya réduit à l'état de spectre famélique se présenta chez nous, ivre de colère et écumant de rage. Fumero lui avait dit que Julián allait épouser une femme riche et que la cérémonie se déroulerait dans des fastes de roman-feuilleton. Depuis des jours, Aldaya était hanté par des visions où l'auteur de ses malheurs, couvert de paillettes, chevauchait une fortune que lui-même avait vue disparaître. Fumero ne lui avait pas précisé qu'Irène Marceau, si elle jouissait d'une certaine 523
Nuria Monfort : mémoire de revenants aisance économique, était une tenancière de bordel et non une princesse de féerie viennoise. Il n'avait pas expliqué que la fiancée avait trente ans de plus que Carax et qu'il s'agissait moins d'un mariage que d'un geste de charité envers un homme fini et sans moyens de subsistance. Il ne lui avait donné ni la date ni le lieu. Il s'était limité à semer les germes d’une fantasmagorie qui dévorait de l'intérieur le peu que les fièvres avaient laissé dans son corps desséché et putréfié.
– Fumero t'a menti, Jorge, lui dit Miquel.
– Et c'est toi, le roi des menteurs, qui oses accuser les autres ! délirait Aldaya.
Il ne fut pas nécessaire qu'Aldaya révèle ses pensées qui, dans un corps si délabré, se lisaient presque mot à mot, sous la peau translucide de son visage cadavérique. Miquel vit clair dans le jeu de Fumero. Vingt ans plus tôt, au collège San Gabriel, il lui avait appris à jouer aux échecs. Fumero appliquait la stratégie de la mante religieuse et possédait la patience des immortels. Miquel envoya une lettre à Julián pour l'avertir.
Quand Fumero jugea le moment venu, il endoctrina Aldaya, distilla dans son cœur tout le venin qu'il avait à sa disposition et lui annonça que Julián allait se marier dans trois jours. En sa qualité d'officier de police, argumenta-t-il, il ne pouvait pas se compromettre dans une affaire de cet ordre. Mais Aldaya, en sa qualité de civil, pouvait se rendre à Paris et faire en sorte que ce mariage n'ait jamais lieu.
Comment ? questionna un Aldaya fiévreux, consumé par la haine. En le provoquant en duel et cela le jour de la cérémonie. Fumero lui procura même l'arme avec laquelle Jorge fut convaincu qu'il allait trouer le cœur plein de fiel qui avait causé la ruine de la dynastie des Aldaya. Le rapport de la police 524
L’ombre du vent
parisienne devait préciser par la suite que l'arme trouvée à ses pieds était défectueuse et ne pouvait faire que ce qu'elle avait fait : lui exploser au visage.
Fumero le savait lorsqu'il la lui avait remise dans une boîte, sur le quai de la gare de France. Il savait que la fièvre, la stupidité et la rage aveugle l'empêcheraient de tuer Julián Carax dans un duel d'honneur démodé, au petit matin dans le cimetière du Père-Lachaise. Et il savait aussi que si, par impossible, il parvenait à livrer ce duel, ce serait lui que l'arme tuerait. Ce n'était pas Carax qui devait mourir dans cette rencontre, mais Aldaya. Son existence absurde, son corps et son âme en sursis auxquels la patience de Fumero avait permis de végéter, auraient ainsi servi à quelque chose.
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