Carlos Zafón - L'ombre du vent
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Fumero savait, enfin, que Julián n'accepterait jamais de tirer sur son ancien camarade, moribond et pitoyable. C'est pourquoi il indiqua clairement à Aldaya la marche à suivre. Il devrait avouer que la lettre écrite jadis par Penélope pour lui annoncer son mariage et lui demander de l'oublier était une imposture. Il devrait lui révéler que c'était lui, Jorge Aldaya, qui avait obligé sa sœur à rédiger ce tissu de mensonges tandis qu'elle pleurait désespérément en clamant son amour éternel pour Julián. Il devrait lui affirmer qu'elle l'avait attendu, l'âme brisée et le cœur saignant, triste à mourir de cet abandon. Cela suffirait. Cela suffirait pour que Carax appuie sur la détente et lui brûle la cervelle. Pour qu'il oublie tout projet de mariage et ne puisse plus avoir d'autre pensée que celle de retourner à Barcelone à la recherche de Penélope et d'une vie détruite. Et à Barcelone, lui, Fumero, l'attendrait dans la grande toile d'araignée qu'il avait tissée.
525
Nuria Monfort : mémoire de revenants 7
Julián Carax passa la frontière française peu de jours avant qu'éclate la guerre civile. La première et unique édition de L'Ombre du Vent venait de sortir des presses pour aller rejoindre l'anonymat et l'invisibilité des livres précédents. A ce moment-là, Miquel ne pouvait pratiquement plus travailler. Il s'asseyait deux ou trois heures par jour devant sa machine à écrire, mais la faiblesse et la fièvre l'empêchaient d'aligner des mots sur le papier. Il avait perdu plusieurs collaborations du fait de ses retards dans la remise des articles. D'autres journaux avaient peur de le publier, après avoir reçu des menaces anonymes. Il ne lui restait qu'une chronique quotidienne dans le Diario de Barcelona qu'il signait
« Adrián Maltés ». Le spectre de la guerre rôdait déjà.
Le pays puait la peur. Sans occupation et trop faible même pour se plaindre, Miquel descendait sur la place ou marchait jusqu'à l'avenue de la Cathédrale, en emportant toujours un livre de Julián comme une amulette. La dernière fois que le médecin l'avait pesé, il n'atteignait pas les soixante kilos. Nous apprîmes la nouvelle du soulèvement au Maroc par la radio et, quelques heures plus tard, un collègue du journal vint nous annoncer que Cansinos, LE rédacteur en chef, venait d'être assassiné d'une balle dans la nuque devant le café Canaletas deux heures plus tôt Personne n'osait enlever le corps, qui restait là, sur le trottoir éclaboussé de sang.
526
L’ombre du vent
Les brèves mais intenses journées de la terreur initiale ne se firent pas attendre. Les troupes du général Goded enfilèrent la Diagonale et le Paseo de Gracia en direction du centre de la ville, où le feu commença. C'était un dimanche, et beaucoup de Barcelonais étaient sortis prendre l'air en croyant encore qu'ils pourraient aller passer la journée dans une guinguette sur la route de Las Planas. La période la plus noire de la guerre à Barcelone ne devait pourtant venir que deux ans plus tard. Car peu après le début de l'affrontement, les troupes du général Goded – miracle ou mauvaise coordination entre les commandements – se rendirent. Le gouvernement de Lluís Companys semblait avoir repris le contrôle, mais ce qui s'était réellement passé constituait un bouleversement d'une tout autre ampleur : on allait le constater au cours des semaines suivantes.
Barcelone était désormais au pouvoir des syndicats anarchistes. Après des jours de troubles et de combats de rue, le bruit courut enfin qu'après leur reddition les quatre généraux rebelles avaient été exécutés au fort de Montjuïc. Un ami de Miquel, un journaliste britannique témoin de la scène, dit que le peloton d'exécution était composé de sept hommes, mais qu'au dernier moment des douzaines de miliciens s'étaient joints à la fête. Les corps avaient reçu tant de balles qu'ils s'étaient éparpillés en morceaux impossibles à reconnaître, et l'on avait dû les mettre dans les cercueils à l'état presque liquide.
Certains voulurent croire que le conflit était terminé, que les troupes fascistes ne reviendraient jamais à Barcelone et que la rébellion avait échoué. Ce n'en étaient que les prémices.
Nous apprîmes que Julien se trouvait à Barcelone le jour de la reddition de Goded par une lettre d'Irène Marceau, dans laquelle elle nous disait 527
Nuria Monfort : mémoire de revenants qu'il avait tué Jorge Aldaya dans un duel au cimetière du Père-Lachaise.
Avant même qu'Aldaya n'expire, un appel anonyme avait alerté la police. Julián, recherché pour meurtre, avait dû s'enfuir sur-le-champ de Paris.
Nous n'eûmes aucun doute quant à l'identité de celui qui avait téléphoné. Nous attendions anxieusement que Julián manifeste pour l'avertir du danger qui le guettait et le protéger d'un piège pire que celui que lui avait tendu Fumero : la découverte de la vérité. Trois jours plus tard, Julián ne donnait toujours pas signe de vie. Miquel ne voulait pas me faire partager son inquiétude, mais je savais parfaitement ce qu'il pensait Julián était renne pour Penélope, pas pour nous.
– Que va-t-il se passer quand il saura la vérité ?
demandai-je.
– Nous ferons en sorte que ça n'arrive pas, répondait Miquel.
Il était évident que la première chose qu’il constaterait, c'était que la famille Aldaya avait disparu. Il n’y avait pas beaucoup d'endroits où commencer ses recherches. Nous en fîmes la liste et entreprîmes notre périple. La villa de l'avenue du Tibidabo n'était qu'une propriété déserte, retranchée derrière des chaînes et des rideaux de lierre. Un fleuriste ambulant qui vendait des bottes de roses et d'œillets en face nous dit qu'un individu avait bien rôdé récemment près de la maison, mais qu'il s'agissait d'un homme d'âge mûr presque un vieillard, et légèrement boiteux.
– Drôlement mal luné, je vous assure. J'ai voulu lui vendre un œillet pour sa boutonnière, et il m'a envoyé chier en disant qu'il y avait une guerre et que c'était vraiment pas le moment de penser aux rieurs.
528
L’ombre du vent
Il n'avait vu personne d'autre. Miquel lui acheta quelques roses fanées et lui donna à tout hasard le numéro de téléphone de la rédaction du Diario de Barcelona, pour qu'il lui laisse un message au cas où un homme correspondant au signalement de Carax se manifesterait. Notre étape suivante fut le collège San Gabriel où Miquel retrouva son vieux camarade de classe, Fernando Ramos.
Fernando
officiait
maintenant
comme
professeur de latin et de grec, et il portait soutane. En voyant Miquel dans un état de santé aussi désastreux, il fut bouleversé. Il n'avait pas reçu la visite de Julián, mais il nous promit de nous alerter s'il passait et de tenter de le retenir. Fumero était venu avant nous, nous confessa-t-il, apeuré. Il se faisait désormais appeler l'inspecteur Fumero, et il l'avait averti qu'en temps de guerre mieux valait se tenir à carreau.
– Beaucoup de gens allaient bientôt mourir, et l'uniforme, qu'il soit de soldat ou de curé, ne protégeait pas des balles...
Fernando Ramos nous avoua que nul ne savait exactement à quel corps ou groupe appartenait Fumero, et que lui-même ne s'était pas senti la force de lui poser la question. Je suis incapable de te décrire, Daniel, ce que furent ces premiers jours de guerre à Barcelone. L'air semblait saturé de peur et de haine. Les regards étaient méfiants, et l'on respirait dans les rues un silence qui vous prenait aux tripes. Chaque jour, chaque heure, de nouvelles rumeurs, de nouveaux murmures couraient. Je me souviens d'une nuit où, rentrant à la maison, Miquel et moi descendions les Ramblas. Elles étaient désertes, sans âme qui vive. Miquel contemplait les façades, les volets à travers lesquels des visages invisibles épiaient la rue, et il disait percevoir le bruit des couteaux qu'on aiguisait derrière les murs.
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