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Tatiana Rosnay: Boomerang

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Tatiana Rosnay Boomerang

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— Non, dit-elle, mais une image me revient : papa s’impatientant parce que Grand-père avait mal lu, comme toujours, les horaires des marées, et l’attente dans la voiture. Puis le passage du Gois. C’était chouette.

Lui aussi se souvenait avoir dû attendre le reflux. Pendant des heures. Jusqu’à ce que le passage du Gois daigne apparaître sous les vagues. Et ses pavés émergeaient enfin, miroitants. Route submersible, longue de quatre kilomètres, avec refuges de secours surélevés pour les conducteurs imprudents et les piétons piégés par la marée montante.

Elle lui posa furtivement la main sur le genou.

— Antoine, peut-on aller au Gois ? Ça me ferait vraiment plaisir.

— Bien sûr !

Le mystérieux passage. Gois, prononcé comme « boa ». Ce son le fascinait. Un nom ancien pour une vieille route.

Grand-père ne prenait jamais le nouveau pont. Il ne se faisait pas au péage excessif et déplorait cette plaie de béton qui défigurait le paysage. Il empruntait toujours le Gois, malgré les railleries de son fils et l’attente.

En pensée, le calvaire austère qui ouvrait la voie lui apparut. « Protéger et chérir », murmurait toujours Clarisse en lui serrant la main. L’odeur vive du varech et la morsure salée du vent lui piquaient le visage. Il s’asseyait, hypnotisé par le spectacle des vagues cédant enfin la place à une vaste étendue grise. Le banc de sable se couvrait immédiatement de chasseurs de coquillages armés de filets à crevettes. Il revoyait les petites jambes de Mélanie courant sur la grève et le seau en plastique de Clarisse qui débordait de coques, palourdes et bigorneaux. Ses grands-parents, côte à côte, qui les surveillaient, bienveillants, du coin de l’œil. Et les longs cheveux noirs de Clarisse dans le vent. La voie dégagée, les voitures circulaient à nouveau sur le Gois. Noirmoutier n’était plus une île. Mais bientôt la mer reprendrait ses droits.

Il ne se lassait pas d’entendre les récits terrifiants à propos du Gois. À l’hôtel Saint-Pierre, le jardinier, le vieux père Benoît, prenait un malin plaisir à insister sur les détails les plus sordides. L’histoire qu’Antoine préférait était celle de l’accident de juin 1968, quand trois personnes de la même famille avaient été englouties, leur voiture était restée bloquée à la marée montante et ils n’avaient pas pensé à se réfugier sur les perchoirs prévus à cet effet. La tragédie avait fait la une des journaux. Comment la voiture avait-elle pu être balayée par l’eau et pourquoi n’avaient-ils pas réussi à s’en tirer ? Antoine ne comprenait pas. Alors le vieux père Benoît, qui empestait la Gitane et le rouquin, l’avait emmené voir les flots escamoter le passage du Gois.

Antoine avait attendu un long moment. Puis il avait remarqué que les gens arrivaient, de plus en plus nombreux. « Regarde, mon garçon, ils sont venus assister à la disparition du passage. Chaque jour, à marée haute, les gens viennent de très loin pour voir ça. » Plus aucune voiture n’empruntait la route. Sur sa gauche, dans un grand silence, lentement la baie s’était remplie, comme un immense lac, sombre et profond. L’eau coulait en creusant de fins canaux dans le sable boueux. Et sur sa droite, des vagues surgies de nulle part inondaient déjà la chaussée. Ces deux flux convergeaient en une étrange étreinte formant un long ruban d’écume sur les pavés. Le passage du Gois disparut en un instant. Impossible d’imaginer qu’une route ait pu se trouver là quelques minutes plus tôt. Seuls la mer et les neuf balises de refuge émergeant au-dessus des flots tourbillonnants occupaient l’horizon. Des mouettes triomphantes criaient en décrivant des cercles dans le ciel. Antoine était subjugué.

« Tu vois, mon garçon, c’est aussi rapide que ça. Y’en a qui croient qu’ils peuvent couvrir les quatre kilomètres qui les séparent du continent avant l’arrivée de la marée… Mais tu as vu, hein ? la vague… On ne joue pas au plus malin avec le Gois. Souviens-toi bien de ça ! »

Chaque habitant de l’île possédait un calendrier des marées au fond de sa poche ou dans sa boîte à gants. Antoine savait aussi qu’ils ne disaient pas : « À quelle heure peut-on traverser ? » mais « Peut-on encore passer ? », car on mesure le Gois à ses refuges : « Le Parisien a été bloqué à la seconde balise, son moteur s’est noyé. »

Enfant, Antoine avait lu avec avidité tous les livres disponibles sur le Gois. Pour préparer l’anniversaire de Mélanie, il avait voulu remettre la main sur ces ouvrages. Il avait fouillé dans les cartons qu’il n’avait pas déballés depuis son récent divorce et son déménagement consécutif. Il était finalement tombé sur son livre préféré : L’Histoire extraordinaire du passage du Gois . Il s’était souvenu des heures qu’il avait passées à regarder les photographies noir et blanc d’épaves de voitures dont seul un pare-chocs dépassait près d’une balise de secours. En refermant le livre, une carte s’était échappée. Intrigué, il l’avait ramassée :

À Antoine, pour que le passage du Gois n’ait plus de secrets pour toi.

Ta maman qui t’aime. 7 janvier 1972.

Il n’avait pas vu l’écriture de sa mère depuis longtemps. Sa gorge s’était serrée et il s’était empressé de ranger cette carte reçue pour son huitième anniversaire.

La voix de Mélanie le ramena au présent.

— Pourquoi n’a-t-on pas pris le Gois ? demanda-t-elle.

Il eut un sourire embarrassé.

— Désolé. J’ai oublié l’horaire des marées.

La première chose qu’ils remarquèrent fut l’expansion de Barbâtre. Ce n’était plus un petit village surplombant la plage, mais une ville entourée de lotissements et de zones artisanales animées. Conséquence logique et autre déception : les routes étaient encombrées. La saison d’été culminait le 15 août. Mais lorsqu’ils atteignirent la pointe nord de l’île, ils virent, à leur grand soulagement, que là rien, ou presque, n’avait changé. Ils traversèrent le bois de la Chaise, planté de pins et de chênes verts, avec, çà et là, ces maisons excentriques qui l’amusaient quand il était enfant : villas néogothiques, chalets de bois, fermes basques, manoirs anglais, dont les noms lui revenaient comme des visages familiers : « Le Gaillardin », « Les Balises », « La Maison du Pêcheur ».

Mélanie s’écria soudain :

— Je me souviens ! – Elle balaya le pare-brise de la main. – De tout ça !

Était-elle heureuse ou tendue ? Antoine, lui, se sentait un peu anxieux. Ils remontèrent l’allée de gravier de l’hôtel, bordée d’arbousiers et de mimosas, et s’arrêtèrent devant l’entrée, dans un crissement de pneus. Rien n’a changé, pensa Antoine, en claquant sa portière. Le même lierre grimpant le long de la façade. La porte vert sombre. Le hall. La moquette bleue. Les escaliers sur la droite. Rien n’avait changé, mais tout paraissait plus petit.

Ils se rendirent devant la baie vitrée qui donnait sur le jardin. Les roses trémières, les arbres fruitiers, les grenadiers, les eucalyptus et les lauriers-roses. Comme tout semblait familier ! Presque éprouvant. Même le parfum qui flottait à l’entrée, Antoine le connaissait par cœur. Un mélange d’humidité, d’encaustique, de lavande, de linge propre et d’effluves de cuisine. L’odeur caractéristique des vieilles demeures de bord de mer, forgée par les années. Avant qu’Antoine ait pu confier à sa sœur ses émotions, une jeune femme gironde les appela depuis la réception. Chambres 22 et 26. Deuxième étage.

En montant, ils jetèrent un coup d’œil dans la salle à manger. Elle avait été repeinte – aucun des deux ne se rappelait ce rose agressif –, mais c’était la seule modification notable. Les photographies sépia du passage du Gois, les aquarelles du château de Noirmoutier, des marais salants, de la régate annuelle. Les mêmes chaises de rotin, les mêmes tables avec leurs nappes blanches amidonnées.

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