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Tatiana Rosnay: Boomerang

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Tatiana Rosnay Boomerang

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Une petite larme tremble au bord de sa paupière. Je l’essuie avec mon pouce.

— Tu es une femme merveilleuse, Angèle Rouvatier.

— Pas d’eau de rose avec moi, s’il te plaît, me prévient-elle. Je déteste ça. Allons-y, il se fait tard.

Elle se lève et se dirige vers la Harley. Je la regarde mettre son casque, ses gants, et démarrer l’engin d’un coup de pied sec. Le soleil a baissé et il commence à faire froid.

Nous préparons tranquillement le dîner tous les deux, côte à côte. Une soupe de légumes (poireaux, carottes, pommes de terre), du citron, du thym du jardin, un poulet rôti avec du riz basmati, un crumble aux pommes. Et pour arroser le tout, une bouteille de chablis bien frais. La maison est chaleureuse, accueillante. Je commence à prendre conscience du bonheur que m’offre son calme, sa taille, sa simplicité bucolique. Je ne pensais pas qu’un citadin comme moi pourrait apprécier un décor si rustique. Serais-je capable de vivre ici avec Angèle ? De nos jours, avec les ordinateurs, Internet, les portables et le TGV, ce type de vie est envisageable. Je pense à ce que l’avenir me réserve. Rabagny est sur le point de me proposer un contrat lucratif sur un brevet issu du dôme de l’Esprit. Je vais bientôt retravailler pour lui et pour Parimbert, sur un projet très ambitieux, à l’échelle européenne, qui va faire rentrer pas mal d’argent. Rien ne m’empêche de bosser d’ici. C’est une question d’organisation.

Mais est-ce qu’Angèle veut de moi chez elle ? Je l’entends déjà. Je ne suis pas du genre à me marier. Je ne suis pas très famille . Je ne suis pas jalouse . Peut-être que le charme d’Angèle tient à ce que je sais que je ne la posséderai jamais. J’ai beau adorer faire l’amour avec elle, ce qu’elle apprécie apparemment, et l’émouvoir, parce que l’histoire de ma mère l’a bouleversée, elle ne voudra jamais vivre avec moi. Elle est comme le chat dans les Histoires comme ça de Kipling. Le chat qui allait son chemin tout seul.

Après le dîner, je me souviens subitement du DVD sur lequel a été transféré le film en super-huit. Comment ai-je pu l’oublier ? Il est dans le salon avec les photos et les lettres. Je cours le chercher et le tends à Angèle.

— Qu’est-ce que c’est ? demande-t-elle.

J’explique que c’est un film que l’associée de June, Donna Rogers, m’a envoyé de New York. Elle le met dans son ordinateur.

— Je crois qu’il vaut mieux que tu le regardes seul, murmure-t-elle en me caressant les cheveux, et avant même que je ne me décide, elle a déjà jeté son perfecto sur ses épaules et pris la direction du jardin.

Je m’assois devant l’écran et j’attends fébrilement. La première image qui apparaît montre le visage de ma mère en gros plan, dans la lumière du soleil. Ses paupières sont fermées comme si elle dormait, mais un léger sourire se dessine sur ses lèvres. Très lentement, elle ouvre les yeux, pose sa main devant pour se faire de l’ombre. Entre la joie et la douleur, je les admire, incrédule. Ils sont si verts, plus verts que ceux de Mélanie, doux, aimants, lumineux. Tellement charmants.

Je n’ai jamais vu de films avec ma mère. Et la voilà, sur l’écran de l’ordinateur d’Angèle, miraculeusement ressuscitée. Je peux à peine respirer, paralysé, entre euphorie et émotion. Des larmes incontrôlables coulent le long de mes joues que j’essuie immédiatement. Le film est d’une qualité étonnante. Moi qui m’attendais à de pauvres images délavées et rayées… À présent, elle marche sur la plage. Mon pouls s’accélère. C’est la plage des Dames, l’estacade, la tour Plantier, les cabines en bois. Elle porte son drôle de maillot de bain orange. Je ressens une étrange sensation. Je sais que je suis là, dans le coin, je fais un château de sable, je l’appelle, mais June ne me filme pas. Ce n’est pas moi qui l’intéresse. Le film passe aux balises du Gois et je vois ma mère, de loin, frêle silhouette marchant le long de la chaussée à marée basse, un jour de vent et de grisaille. Elle porte un pull blanc et un short, ses cheveux noirs flottent dans le vent. Elle s’approche, les mains dans les poches, avec son inoubliable démarche de danseuse, les pieds légèrement tournés vers l’extérieur, le dos et le cou bien droits. Si gracieuse, si aérienne. Elle marche là où Angèle et moi avons roulé en moto cet après-midi, elle marche vers l’île, vers la croix. Son visage est flou, puis de plus en plus net. Elle sourit. Elle se met soudain à courir vers la caméra, rit, relève une mèche qui lui tombe devant les yeux. Son sourire est plein d’amour, si plein d’amour. Puis elle place une de ses mains bronzées sur son cœur, y dépose un baiser et brandit sa paume devant la caméra. Ce petit carré de peau rose est la dernière image du film. La dernière image que je vois d’elle.

Je clique pour redémarrer la lecture, hypnotisé par les images de ma mère vivante, qui bouge, respire, sourit. Je ne saurais dire combien de fois je le visionne. Encore et encore. Jusqu’à ce que je le connaisse par cœur, jusqu’à avoir l’impression d’être là-bas avec elle. Jusqu’à ce que je ne supporte plus de la voir tant c’est douloureux. Mes yeux sont mouillés de larmes et les images se brouillent. Ma mère me manque tant que j’ai envie de m’étendre sur le sol pour pleurer. Ma mère n’a pas connu et ne connaîtra jamais mes enfants. Ma mère ne saura jamais quel homme je suis devenu. Moi, son fils. Un homme qui mène sa vie comme il peut, un homme qui tente de faire de son mieux. Quelque chose est libéré en moi et s’échappe. La douleur s’en va. Demeure à sa place une tristesse qui, je le sais, m’habitera toujours.

Je sors le DVD et le replace dans sa pochette. La porte qui mène au jardin est entrouverte, je m’y glisse. L’air est frais et parfumé. Les étoiles scintillent. On entend un chien aboyer au loin. Angèle est assise sur un banc de pierre. Elle observe les étoiles.

— Tu veux m’en parler ? demande-t-elle.

— Non.

— Ça va ?

— Oui.

Elle s’appuie contre moi, je l’enlace et nous demeurons là, à respirer l’air frais et calme de la nuit, où résonnent les aboiements d’un chien, à contempler la voûte étoilée. Je pense à la dernière image, la paume de ma mère devant la caméra. Je pense à la Harley volant au-dessus du Gois. Au dos souple d’Angèle contre ma poitrine, à ses mains gantées tenant avec sûreté le large guidon. Et je me sens protégé, à l’abri, comme cet après-midi. Parce que je sais que cette femme, avec qui je vais passer ou non le restant de mes jours, qui peut me mettre dehors demain matin ou me garder à jamais, cette femme extraordinaire dont la mort est le quotidien vient de m’offrir le baiser de la vie.

Merci à :

Nicolas, pour son aide et sa patience.

Laure, Catherine et Julia, mes premières lectrices.

Abha, pour ses précieux conseils.

Erika et Catherine, qui m’ont aidée à imaginer Angèle.

Sarah, pour son œil de lynx.

Chantal, pour la rue Froidevaux.

Harold, pour son travail de Lutin.

Guillemette et Olivier, pour la découverte de Noirmoutier.

Mélanie et Antoine Rey, qui m’ont gentiment prêté leurs noms.

Héloïse et Gilles, pour m’avoir fait une nouvelle fois confiance.

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