Alexandre Dumas - LES COMPAGNONS DE JÉHU

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Des blessés se traînaient dans l'espace vide, se joignaient, se redressaient comme des serpents brisés et luttaient, les républicains avec leurs baïonnettes, et les Chouans avec leurs couteaux.

Ceux des Chouans qui, blessés, étaient trop loin pour se battre corps à corps avec des blessés comme eux, rechargeaient leurs fusils, se relevaient sur un genou, faisaient feu et retombaient.

Des deux côtés, la lutte était impitoyable, incessante, acharnée ; on sentait que la guerre civile, c'est-à-dire la guerre sans merci, sans pitié, secouait sa torche au-dessus du champ de bataille.

Cadoudal tournait, sur son cheval, tout autour de la redoute vivante, faisait feu à vingt pas, tantôt de ses pistolets, tantôt

– 594 –

d'un fusil à deux coups qu'il jetait après l'avoir déchargé et qu'il reprenait tout chargé en repassant.

À chacun de ses coups, un homme tombait.

À la troisième fois qu'il renouvelait cette manœuvre, un feu de peloton l'accueillit ; le général Hatry lui en faisait les honneurs pour lui tout seul.

Il disparut dans la flamme et dans la fumée, et Roland le vit s'affaisser, lui et son cheval, comme s'ils eussent été foudroyés tous deux.

Dix ou douze républicains s'élancèrent hors des rangs contre autant de Chouans.

Ce fut une lutte terrible, corps à corps, dans laquelle les Chouans, avec leurs couteaux, devaient avoir l'avantage.

Tout à coup, Cadoudal se retrouva debout, un pistolet de chaque main ; c'était la mort de deux hommes : deux hommes tombèrent.

Puis, par la brèche de ces dix ou douze hommes, il se précipita avec trente.

Il avait ramassé un fusil de munition, il s'en servait comme d'une massue et à chaque coup abattait un homme.

Il troua le bataillon et reparut de l'autre côté.

– 595 –

Puis, comme un sanglier qui revient sur un chasseur culbuté et qui lui fouille les entrailles, il rentra dans la blessure béante en l'élargissant.

Dès lors, tout fut fini.

Le général Hatry rallia à lui une vingtaine d'hommes, et, la baïonnette en avant, fonça sur le cercle qui l'enveloppait ; il marchait à pied à la tête de ses vingt soldats ; son cheval avait été éventré.

Dix hommes tombèrent avant d'avoir rompu ce cercle.

Le général se trouva de l'autre côté du cercle.

Les Chouans voulurent le poursuivre.

Mais Cadoudal, d'une voix de tonnerre :

– Il ne fallait pas le laisser passer, cria-t-il : mais, du moment où il a passé, qu'il se retire librement.

Les Chouans obéirent avec la religion qu'ils avaient pour les paroles de leur chef.

– Et maintenant, cria Cadoudal, que le feu cesse ; plus de morts : des prisonniers.

Les Chouans se resserrèrent, enveloppant le monceau de morts et les quelques vivants plus ou moins blessés qui s'agitaient au milieu des cadavres.

– 596 –

Se rendre, c'était encore combattre dans cette guerre, où, de part et d'autre, on fusillait les prisonniers : d'un côté, parce qu'on regardait Chouans et Vendéens comme des brigands ; de l'autre côté, parce qu'on ne savait où les mettre.

Les républicains jetèrent loin d'eux leurs fusils pour ne pas les rendre.

Lorsqu'on s'approcha d'eux, tous avaient la giberne ouverte.

Ils avaient brûlé jusqu’à leur dernière cartouche.

Cadoudal s'achemina vers Roland.

Pendant toute cette lutte suprême, le jeune homme était resté assis, et, les yeux fixés sur le combat, les cheveux mouillés de sueur, la poitrine haletante, il avait attendu.

Puis, quand il avait vu venir la fortune contraire, il avait laissé tomber sa tête dans ses mains, et était demeuré le front courbé vers la terre.

Cadoudal arriva jusqu'à lui sans qu’il parut entendre le bruit de ses pas ; il lui toucha l'épaule : le jeune homme releva lentement la tête sans essayer de cacher deux larmes qui roulaient sur ses joues.

– Général ! dit Roland, disposez de moi, je suis votre prisonnier.

– 597 –

– On ne fait pas prisonnier un ambassadeur du premier consul, répondit Cadoudal en riant, mais on le prie de rendre un service.

– Ordonnez, général !

– Je manque d‘ambulance pour les blessés, je manque de prison pour les prisonniers ; chargez-vous de ramener à Vannes les soldats républicains prisonniers ou blessés.

– Comment, général ? s'écria Roland.

– C'est à vous que je les donne, ou plutôt à vous que je les confie ; je regrette que votre cheval soit mort, je regrette que le mien ait été tué ; mais il vous reste celui de Branche-d'or, acceptez-le.

Le jeune homme fit un mouvement.

– Jusqu'à ce que vous ayez pu vous en procurer un autre, bien entendu, fit Cadoudal en s'inclinant.

Roland comprit qu'il fallait être, par la simplicité du moins, à la hauteur de celui auquel il avait affaire.

– Vous reverrai-je, général ? demanda-t-il en se levant.

– J'en doute, monsieur ; mes opérations m'appellent sur la côte de Port-Louis, votre devoir vous appelle au Luxembourg.

– Que dirai-je au premier consul, général ?

– 598 –

– Ce que vous avec vu, monsieur ; il jugera entre la diplo-matie de l’abbé Bernier et celle de Georges Cadoudal.

– D’après ce que j'ai vu, monsieur, je doute que vous ayez jamais besoin de moi, dit Roland, mais, en tout cas, souvenez-vous que vous avez un ami près du premier consul.

Et il tendit la main à Cadoudal.

Le chef royaliste la lui prit avec la même franchise et le même abandon qu’il l'avait fait avant le combat.

– Adieu, monsieur de Montrevel, lui dit-il, je n'ai point à vous recommander, n'est-ce pas, de justifier le général Hatry ?

Une semblable défaite est aussi glorieuse qu'une victoire.

Pendant ce temps, on avait amené au colonel républicain le cheval de Branche-d'or.

Il sauta en selle.

– À propos, lui dit Cadoudal, informez-vous un peu, en passant à la Roche-Bernard, de ce qu'est devenu le citoyen Thomas Millière.

– Il est mort, répondit une voix.

Cœur-de-Roi et ses quatre hommes, couverts de sueur et de boue, venaient d'arriver, mais trop tard pour prendre part à la bataille.

– 599 –

Roland promena un dernier regard sur le champ de bataille, poussa un soupir, et, jetant un adieu à Cadoudal, partit au galop, et à travers champs, pour aller attendre sur la route de Vannes la charrette de blessés et de prisonniers qu'il était chargé de reconduire au général Hatry. Cadoudal avait fait donner un écu de six livres à chaque homme.

Roland ne put s'empêcher de penser que c'était avec l'argent du Directoire, acheminé vers l'ouest par Morgan et ses compagnons, que le chef royaliste faisait ses libéralités.

– 600 –

XXXV – PROPOSITION DE MARIAGE

La première visite de Roland, en arrivant à Paris, fut pour le premier consul ; il lui apportait la double nouvelle de la pacification de la Vendée, mais de l'insurrection plus ardente que jamais de la Bretagne.

Bonaparte connaissait Roland : le triple récit de l'assassinat de Thomas Millière, du jugement de l'évêque Audrein et du combat de Grandchamp, produisit donc sur lui une profonde impression ; il y avait, d'ailleurs, dans la narration du jeune homme, une espèce de désespoir sombre auquel il ne pouvait se tromper.

Roland était désespéré d'avoir manqué cette nouvelle occasion de se faire tuer.

Puis il lui paraissait qu'un pouvoir inconnu veillait sur lui, qu'il sortait sain et sauf de dangers où d'autres laissaient leur vie ; où sir John avait trouvé douze juges et un jugement à mort, lui n'avait trouvé qu'un fantôme, invulnérable, c'est vrai, mais inoffensif.

Il s'accusa avec amertume d'avoir cherché un combat singulier avec Georges Cadoudal, combat prévu par celui-ci, au lieu de s'être jeté dans la mêlée générale, où, du moins, il eût pu tuer ou être tué.

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