Alexandre Dumas - LES COMPAGNONS DE JÉHU

Здесь есть возможность читать онлайн «Alexandre Dumas - LES COMPAGNONS DE JÉHU» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Жанр: Старинная литература, на английском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

LES COMPAGNONS DE JÉHU: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «LES COMPAGNONS DE JÉHU»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

LES COMPAGNONS DE JÉHU — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «LES COMPAGNONS DE JÉHU», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

– 535 –

sils, des baïonnettes, des pistolets et des sabres, mais avec un instrument inventé par un de vos philanthropes républicains et qu'on appelle la guillotine.

– Il est impossible, monsieur, s'écria Roland, que, sous le premier consul, on fasse cette sorte de guerre.

– Ah ! entendons-nous bien, colonel ; je ne vous dis pas que c'est le premier consul qui la fait, je vous dis qu'elle se fait en son nom.

– Et quel est le misérable qui abuse ainsi de l'autorité qui lui est confiée pour faire la guerre avec un état-major de bourreaux ?

– Je vous l'ai dit, il s'appelle le citoyen Thomas Millière ; informez-vous, colonel, et, dans toute la Vendée et dans toute la Bretagne, il n'y aura qu'une seule voix sur cet homme. Depuis le jour du premier soulèvement vendéen et breton, c'est-à-dire depuis six ans, ce Millière a été toujours et partout un des agents les plus actifs de la Terreur ; pour lui, la Terreur n'a point fini avec Robespierre. Dénonçant aux autorités supérieures ou se faisant dénoncer à lui-même les soldats bretons ou vendéens, leurs parents, leurs amis, leurs frères, leurs sœurs, leurs femmes, leurs filles, jusqu'aux blessés, jusqu'aux mourants, il ordonnait de tout fusiller, de tout guillotiner sans jugement. À

Daumeray, par exemple, il a laissé une trace de sang, qui n'est point encore effacée, qui ne s'effacera jamais ; plus de quatre-vingts habitants ont été égorgés sous ses yeux ; des fils ont été frappés dans les bras de leurs mères, qui jusqu'ici ont vainement, pour demander vengeance, levé leurs bras sanglants au ciel. Les pacifications successives de la Vendée ou de la Bretagne n'ont point calmé cette soif de meurtre qui brûle ses entrailles. En 1800, il est le même qu'en 1793. Eh bien, cet homme…

– 536 –

Roland regarda le général.

– Cet homme, continua Georges avec le plus grand calme, voyant que la société ne le condamnait pas, je l'ai condamné, moi ; cet homme va mourir.

– Comment ! il va mourir, à la Roche-Bernard, au milieu des républicains, malgré sa garde d'assassins, malgré son escorte de bourreaux ?

– Son heure a sonné, il va mourir.

Cadoudal prononça ces paroles avec une telle solennité, que pas un doute ne demeura dans l’esprit de Roland, non seulement sur l’arrêt prononcé, mais encore sur l'exécution de cet arrêt.

Il demeura pensif un instant.

– Et vous vous croyez le droit de juger et de condamner cet homme, tout coupable qu'il est ?

– Oui ; car cet homme a jugé et condamné, non pas des coupables, mais des innocents.

– Si je vous disais : À mon retour à Paris, je demanderai la mise en accusation et le jugement de cet homme, n'auriez-vous pas foi en ma parole ?

– J'aurais foi en votre parole ; mais je vous dirais : une bête enragée se sauve de sa cage, un meurtrier se sauve de sa prison ; les hommes sont des hommes sujets à l’erreur. Ils ont parfois

– 537 –

condamné des innocents, ils peuvent épargner un coupable. Ma justice est plus sûre que la vôtre, colonel, car c’est la justice de Dieu. Cet homme mourra.

– Et de quel droit dites-vous que votre justice, à vous, homme soumis à l'erreur comme les autres hommes, est la justice de Dieu ?

– Parce que j'ai mis Dieu de moitié dans mon jugement.

Oh ! ce n'est pas d'hier qu'il est jugé.

– Comment cela ?

– Au milieu d'un orage où la foudre grondait sans interruption, où l'éclair brillait de minute en minute, j'ai levé les bras au ciel et j'ai dit à Dieu : « Mon Dieu ! toi dont cet éclair est le regard, toi dont ce tonnerre est la voix, si cet homme doit mourir, éteins pendant dix minutes ton tonnerre et tes éclairs ; le silence des airs et l’obscurité du ciel seront ta réponse ! » et, ma montre à la main, j'ai compté onze minutes sans éclairs et sans tonnerre… J'ai vu à la pointe du grand mont, par une tempête terrible, une barque montée par un seul homme et qui menaçait à chaque instant d'être submergée ; une lame l’enleva comme le souffle d'un enfant enlève une plume, et la laissa retomber sur un rocher. La barque vola en morceaux, l’homme se cramponna au rocher ; tout le monde s'écria : « Cet homme est perdu ! »

Son père était là, ses deux frères étaient là et ni frères ni père n'osaient lui porter secours. Je levai les bras au Seigneur et je dis : « Si Millière est condamné, mon Dieu, par vous comme par moi, je sauverai cet homme, et sans autre secours que vous, je me sauverai moi-même. » Je me déshabillai, je nouai le bout d'une corde autour de mon bras, et je nageai jusqu'au rocher.

On eût dit que la mer s'aplanissait sous ma poitrine ; j'atteignis l’homme. Son père et ses frères tenaient l'autre bout de la corde.

Il gagna le rivage. Je pouvais y revenir comme lui, en fixant ma

– 538 –

corde au rocher. Je la jetai loin de moi, et me confiai à Dieu et aux flots ; les flots me portèrent au rivage aussi doucement et aussi sûrement que les eaux du Nil portèrent le berceau de Moïse vers la fille de Pharaon. Une sentinelle ennemie était placée en avant du village de Saint-Nolf ; j'étais caché dans le bois de Grandchamp avec cinquante hommes. Je sortis seul du bois en recommandant mon âme à Dieu et en disant : « Seigneur, si vous avez décidé la mort de Millière, cette sentinelle tirera sur moi et me manquera, et, moi, je reviendrai vers les miens sans faire de mal à cette sentinelle, car vous aurez été avec elle un instant. » Je marchai au républicain ; à vingt pas, il fit feu sur moi et me manqua. Voici le trou de la balle dans mon chapeau, à un pouce de ma tête ; la main de Dieu elle-même a levé l’arme.

C'est hier que la chose est arrivée. Je croyais Millière à Nantes.

Ce soir, on est venu m'annoncer que Millière et sa guillotine étaient à la Roche-Bernard. Alors j'ai dit : « Dieu me l'amène, il va mourir ! »

Roland avait écouté avec un certain respect la superstitieuse narration du chef breton. Il ne s'étonnait point de trouver cette croyance et cette poésie dans l'homme habitué à vivre en face de la mer sauvage, au milieu des dolmens de Karnac. Il comprit que Millière était véritablement condamné, et que Dieu, qui semblait trois fois avoir approuvé son jugement, pouvait seul le sauver.

Seulement, une dernière question lui restait à faire.

– Comment le frapperez-vous ? demanda-t-il.

– Oh ! dit Georges, je ne m'inquiète point de cela ; il sera frappé.

– 539 –

Un des deux hommes qui avaient apporté la table du souper entrait en ce moment.

– Brise-Bleu, lui dit Cadoudal, préviens Cœur-de-Roi que j'ai un mot à lui dire.

Deux minutes après, le Breton était en face de son général.

– Cœur-de-Roi, lui demanda Cadoudal, n'est-ce pas toi qui m'as dit que l'assassin Thomas Millière était à la Roche-Bernard ?

– Je l'y ai vu entrer côte à côte avec le colonel républicain, qui paraissait même peu flatté du voisinage.

– N'as-tu pas ajouté qu'il était suivi de sa guillotine ?

– Je vous ai dit que sa guillotine suivait entre deux canons, et je crois que, si les canons avaient pu s'écarter d'elle, ils l'eussent laissée rouler toute seule.

– Quelles sont les précautions que prend Millière dans les villes qu'il habite ?

– Il a autour de lui une garde spéciale ; il fait barricader les rues qui conduisent à sa maison ; il a toujours une paire de pistolets à portée de sa main.

– Malgré cette garde, malgré cette barricade, malgré ces pistolets, te charges-tu d'arriver jusqu'à lui ?

– Je m'en charge, général !

– 540 –

– J'ai, à cause de ses crimes, condamné cet homme ; il faut qu'il meure !

– Ah ! s'écria Cœur-de-Roi, le jour de la justice est donc ve-nu !

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «LES COMPAGNONS DE JÉHU»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «LES COMPAGNONS DE JÉHU» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «LES COMPAGNONS DE JÉHU»

Обсуждение, отзывы о книге «LES COMPAGNONS DE JÉHU» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x