Alexandre Dumas - LES COMPAGNONS DE JÉHU

Здесь есть возможность читать онлайн «Alexandre Dumas - LES COMPAGNONS DE JÉHU» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Жанр: Старинная литература, на английском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

LES COMPAGNONS DE JÉHU: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «LES COMPAGNONS DE JÉHU»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

LES COMPAGNONS DE JÉHU — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «LES COMPAGNONS DE JÉHU», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

– Êtes-vous en bons termes avec lui ?

– Il aimait fort ma mère, qui était sa sœur aînée.

– Avez-vous hérité de la tendresse qu'il portait à votre mère ?

– Oui ; seulement, je crois qu'il la tient en réserve pour le jour où je rentrerai en Angleterre.

– Vous chargeriez-vous de lui porter une lettre de moi ?

– Adressée à qui ?

– Au roi George III.

– Ce serait un grand honneur pour moi.

– Vous chargeriez-vous de dire de vive voix à votre oncle ce que l'on ne peut écrire dans une lettre ?

– Sans y changer un mot : les paroles du général Bonaparte sont de l'histoire.

– Eh bien, dites-lui…

– 649 –

Mais, s'interrompant et se retournant vers Bourrienne :

– Bourrienne, dit-il, cherchez-moi la dernière lettre de l'empereur de Russie.

Bourrienne ouvrit un carton, et, sans chercher, mit la main sur une lettre qu'il donna à Bonaparte.

Bonaparte jeta un coup d'œil sur la lettre, et, la présentant à lord Tanlay :

– Dites-lui, reprit-il, d'abord et avant toute chose que vous avez lu cette lettre.

Sir John s'inclina et lut :

« Citoyen premier consul,

« J'ai reçu, armés et habillés à neuf, chacun avec l'uniforme de son corps, les neuf mille Russes faits prisonniers en Hollande, et que vous m'avez envoyés sans rançon, sans échange, sans condition aucune.

« C'est de la pure chevalerie, et j'ai la prétention d'être un chevalier.

« Je crois que ce que je puis vous offrir de mieux, citoyen premier consul, en échange de ce magnifique cadeau, c'est mon amitié.

« La voulez-vous ?

– 650 –

« Comme arrhes de cette amitié, j'envoie ses passeports à lord Whitworth, ambassadeur d'Angleterre à Saint-Pétersbourg.

« En outre, si vous voulez être, je ne dirai pas même mon second, mais mon témoin, je provoque en duel personnel et particulier tous les rois qui ne prendront point parti contre l'Angleterre et qui ne lui fermeront pas leurs ports.

« Je commence par mon voisin, le roi du Danemark, et vous pouvez lire, dans la Gazette de la Cour, le cartel que je lui envoie.

« Ai-je encore autre chose à vous dire ?

« Non.

« Si ce n'est qu'à nous deux nous pouvons faire la loi au monde.

« Et puis encore que je suis votre admirateur et sincère ami.

« PAUL. »

Lord Tanlay se retourna vers le premier consul.

– Vous savez que l'empereur de Russie est fou, dit-il.

– Serait-ce cette lettre qui vous l’apprendrait, milord ? demanda Bonaparte.

– Non ; mais elle me confirme dans mon opinion.

– 651 –

– C'est d'un fou que Henri VI de Lancastre a reçu la couronne de saint Louis, et le blason d'Angleterre – jusqu'au moment où je les y gratterai avec mon épée – porte encore les fleurs de lis de France.

Sir John sourit ; son orgueil national se révoltait à cette pré-

tention du vainqueur des Pyramides.

– Mais, reprit Bonaparte, il n'est point question de cela aujourd'hui, et chaque chose viendra en son temps.

– Oui, murmura sir John, nous sommes encore trop près d'Aboukir.

– Oh ! ce n'est pas sur mer que je vous battrai, dit Bonaparte : il me faudrait cinquante ans pour faire de la France une nation maritime ; c'est là-bas…

Et de sa main, il montra l'Orient.

– Pour le moment, je vous le répète, il s'agit, non pas de guerre, mais de paix : j'ai besoin de la paix pour accomplir le rêve que je fais, et surtout de la paix avec l'Angleterre. Vous voyez que je joue cartes sur table : je suis assez fort pour être franc. Le jour où un diplomate dira la vérité, ce sera le premier diplomate du monde, attendu que personne ne le croira, et que, dès lors, il arrivera sans obstacle à son but.

– J'aurai donc à dire à mon oncle que vous voulez la paix ?

– Tout en lui disant que je ne crains pas la guerre. Ce que je ne fais pas avec le roi George, vous le voyez, je puis le faire avec

– 652 –

l'empereur Paul ; mais la Russie n'en est pas au point de civilisation où je la voudrais pour en faire une alliée.

– Un instrument vaut quelquefois mieux qu'un allié.

– Oui ; mais, vous l'avez dit, l'empereur est fou, et, au lieu d'armer les fous, milord, mieux vaut les désarmer. Je vous dis donc que deux nations comme la France et l’Angleterre doivent être deux amies inséparables ou deux ennemies acharnées : amies, elles sont les deux pôles de la terre, équilibrant son mouvement par un poids égal ; ennemies, il faut que l'une détruise l’autre et se fasse l'axe du monde.

– Et si lord Grenville, sans douter de votre génie, doutait de votre puissance ; s'il est de l’avis de notre poète Coleridge, s'il croit que l'Océan au rauque murmure garde son île et lui sert de rempart, que lui dirai-je ?

– Déroulez-nous une carte du monde, Bourrienne, dit Bonaparte.

Bourrienne déroula une carte ; Bonaparte s'en approcha.

– Voyez-vous ces deux fleuves ? dit-il.

Et il montrait à sir John le Volga et le Danube.

– Voilà la route de l'Inde, ajouta-t-il.

– Je croyais que c'était l'Égypte, général, dit sir John.

– 653 –

– Je l'ai cru un instant comme vous, ou plutôt, j'ai pris celle-là parce que je n'en avais pas d'autre. Le tzar m'ouvre celle-ci ; que votre gouvernement ne me force point à la prendre ! Me suivez-vous ?

– Oui, citoyen ; marchez devant.

– Eh bien, si l’Angleterre me force à la combattre, si je suis obligé d'accepter l’alliance du successeur de Catherine, voici ce que je fais : j'embarque quarante mille Russes sur le Volga ; je leur fais descendre le fleuve jusqu'à Astrakan ; ils traversent la mer Caspienne et vont m'attendre à Asterabad.

Sir John s'inclina en signe d'attention profonde.

Bonaparte continua.

– J'embarque quarante mille Français sur le Danube.

– Pardon, citoyen premier consul, mais le Danube est un fleuve autrichien.

– J'aurai pris Vienne.

Sir John regarda Bonaparte.

– J'aurai pris Vienne, continua celui-ci. J'embarque donc quarante mille Français sur le Danube ; je trouve, à son embouchure, des vaisseaux russes qui les transportent jusqu'à Tagan-rog ; je leur fais remonter par terre le cours du Don jusqu'à Pra-tisbianskaïa, d'où ils se portent à Tzaritsin ; là, ils descendent le Volga à leur tour avec les mêmes bâtiments qui ont conduit les

– 654 –

quarante mille Russes à Asterabad ; quinze jours après, j'ai quatre-vingt mille hommes dans la Perse occidentale. D'Asterabad, les deux corps réunis se porteront sur l'Indus ; la Perse, ennemie de l'Angleterre, est notre alliée naturelle.

– Oui ; mais, une fois dans le Pendjab, l'alliance perse vous manque, et une armée de quatre-vingt mille hommes ne traîne point facilement avec elle ses approvisionnements.

– Vous oubliez une chose, dit Bonaparte, comme si l'expédition était faite, c'est que j'ai laissé des banquiers à Téhéran et à Caboul ; or, rappelez-vous ce qui arriva, il y a neuf ans, dans la guerre de lord Cornwallis contre Tippo-Saïb : le général en chef manquait de vivres ; un simple capitaine… je ne me rappelle plus son nom…

– Le capitaine Malcom, fit lord Tanlay.

– C'est cela, s'écria Bonaparte, vous savez l'affaire ! Le capitaine Malcom eut recours à la caste des brinjaries, ces bohé-

miens de l'Inde, qui couvrent de leurs campements la péninsule hindoustanique, où ils font exclusivement le commerce de grains ; eh bien, ces bohémiens sont à ceux qui les payent, fidè-

les jusqu'au dernier sou : ce sont eux qui me nourriront.

– Il faudra passer l'Indus.

– Bon ! dit Bonaparte, j'ai soixante lieues de développement entre Déra-Ismaël-Khan et Attok ; je connais l'Indus comme je connais la Seine ; c'est un fleuve lent qui fait une lieue à l'heure, dont la profondeur moyenne, là où je dis, est de douze à quinze pieds et qui a dix gués peut-être sur ma ligne d'opération.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «LES COMPAGNONS DE JÉHU»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «LES COMPAGNONS DE JÉHU» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «LES COMPAGNONS DE JÉHU»

Обсуждение, отзывы о книге «LES COMPAGNONS DE JÉHU» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x