Alexandre Dumas - LES COMPAGNONS DE JÉHU

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– C'est le the, dit gravement Roland.

– Comment, le thé ?

– Oui ; vous avez appris l'anglais, général ?

– C'est-à-dire que j'ai essayé de l’apprendre.

– Votre professeur a dû vous dire alors que le the se prononçait en appuyant la langue contre les dents ; eh bien, à force de prononcer le the, et, par conséquent, de repousser leurs dents avec leur langue, les Anglais finissent par avoir cette mâ-

choire allongée qui, comme vous le disiez tout à l’heure, est un des caractères distinctifs de leur physionomie.

Bonaparte regarda Roland pour savoir si l'éternel railleur riait ou parlait sérieusement.

Roland demeura imperturbable.

– C'est ton opinion ? dit Bonaparte.

– 642 –

– Oui, général, et je crois que, physiologiquement, elle en vaut bien une autre ; j'ai une foule d'opinions comme celle-là que je mets au jour au fur et à mesure que l’occasion s'en pré-

sente.

– Revenons à ton Anglais.

– Volontiers, général.

– Je te demandais ce qu'il était.

– Mais c'est un excellent gentleman : très brave, très calme, très impassible, très noble, très riche, et, de plus – ce qui n'est probablement pas une recommandation pour vous – neveu de lord Grenville, premier ministre de Sa Majesté.

– Tu dis ?

– Je dis premier ministre de Sa Majesté Britannique.

Bonaparte reprit sa promenade, et, revenant à Roland :

– Puis-je le voir ton Anglais ?

– Vous savez bien, mon général, que vous pouvez tout.

– Où est-il ?

– À Paris.

– Va le chercher et amène-le-moi.

– 643 –

Roland avait l'habitude d'obéir sans répliquer ; il prit son chapeau et s'avança vers la porte.

– Envoie-moi Bourrienne, dit le premier consul, au moment où Roland passait dans le cabinet de son secrétaire.

Cinq minutes après que Roland avait disparu, Bourrienne paraissait.

– Asseyez-vous là, Bourrienne, dit le premier consul.

Bourrienne s'assit, prépara son papier, trempa sa plume dans l'encre et attendit.

– Y êtes-vous ? demanda Bonaparte en s'asseyant sur le bureau même où écrivait Bourrienne, ce qui était encore une de ses habitudes, habitude qui désespérait le secrétaire, Bonaparte ne cessant point de se balancer pendant tout le temps qu'il dictait, et, par ce balancement, agitant le bureau de la même façon à peu près que s'il eût été au milieu de l'Océan sur une mer hou-leuse.

– J'y suis, répondit Bourrienne, qui avait fini par se faire, tant bien que mal, à toutes les excentricités du premier consul.

– Alors, écrivez.

Et il dicta :

« Bonaparte, premier consul de la République, à Sa Majesté le roi de la Grande-Bretagne et d'Irlande.

– 644 –

« Appelé par le vœu de la nation française à occuper la première magistrature de la République, je crois convenable d'en faire directement part à Votre Majesté.

« La guerre qui, depuis huit ans, ravage les quatre parties du monde, doit-elle être éternelle ? N'est-il donc aucun moyen de s'entendre ?

« Comment les deux nations les plus éclairées de l’Europe, puissantes et fortes toutes deux plus que ne l'exigent leur sûreté et leur indépendance, peuvent-elles sacrifier à des idées de vaine grandeur ou à des antipathies mal raisonnées le bien du commerce, la prospérité intérieure, le bonheur des familles ?

comment ne sentent-elles pas que la paix est le premier des besoins comme la première des gloires ?

« Ces sentiments ne sauraient être étrangers au cœur de Votre Majesté, qui gouverne une nation libre dans le seul but de la rendre heureuse.

« Votre Majesté ne verra dans cette ouverture que mon dé-

sir sincère de contribuer efficacement, pour la seconde fois, à la pacification générale par une démarche prompte, toute de confiance et dégagée de ces formes qui, nécessaires peut-être pour déguiser la dépendance des États faibles, ne décèlent dans les États forts que le désir mutuel de se tromper.

« La France et l’Angleterre, par l'abus de leurs forces, peuvent longtemps encore, pour le malheur de tous les peuples, en retarder l’épuisement ; mais, j'ose le dire, le sort de toutes les nations civilisées est attaché à la fin d'une guerre qui embrase le monde entier. »

– 645 –

Bonaparte s'arrêta.

– Je crois que c'est bien ainsi, dit-il ; relisez-moi cela, Bourrienne.

Bourrienne lut la lettre qu'il venait d'écrire.

Après chaque paragraphe, le premier consul approuvait de la tête, en disant :

– Allez.

Avant même les derniers mots, il prit la lettre des mains de Bourrienne, et signa avec une plume neuve.

C'était son habitude de ne se servir qu'une fois de la même plume, rien ne lui était plus désagréable qu'une tache d'encre aux doigts.

– C'est bien, dit-il ; cachetez et mettez l'adresse : À lord Grenville.

Bourrienne fit ce qui lui était recommandé.

En ce moment, on entendit le bruit d'une voiture qui s'arrê-

tait dans la cour du Luxembourg.

Puis, un instant après, la porte s'ouvrit et Roland parut.

– Eh bien ? demanda Bonaparte.

– 646 –

– Quand je vous disais que vous pouviez tout ce que vous vouliez, général.

– Tu as ton Anglais ?

– Je l'ai rencontré au carrefour de Buci, et, sachant que vous n'aimiez pas à attendre, je l'ai pris tel qu'il était et l'ai forcé de monter en voiture. Par ma foi, un instant j'ai cru que je serais obligé de le faire conduire ici par le poste de la rue Mazarine ; il est en bottes et en redingote.

– Qu'il entre, dit Bonaparte.

– Entrez, milord, fit Roland en se retournant.

Lord Tanlay parut sur le seuil de la porte.

Bonaparte n'eut besoin que de jeter un coup d'œil sur lui pour reconnaître le parfait gentleman.

Un peu d'amaigrissement, un reste de pâleur donnaient à sir John tous les caractères d'une haute distinction.

Il s'inclina et attendit la présentation en véritable Anglais qu'il était.

– Général, dit Roland, j'ai l'honneur de vous présenter sir John Tanlay, qui voulait, pour avoir l'honneur de vous voir, aller jusqu'à la troisième cataracte, et qui, aujourd'hui, se fait tirer l'oreille pour venir jusqu'au Luxembourg.

– 647 –

– Venez, milord, venez, dit Bonaparte ; ce n'est ni la première fois que nous nous voyons, ni la première fois que j'exprime le désir de vous connaître ; il y avait donc presque de l'ingratitude, à vous, de vous refuser à mon désir.

– Si j'ai hésité, général, répondit sir John en excellent fran-

çais, selon son habitude, c'est que je ne pouvais croire à l'honneur que vous me faites.

– Et puis, tout naturellement et par sentiment national, vous me détestez, n'est-ce pas, comme tous vos compatriotes ?

– Je dois avouer, général, répondit sir John en souriant, qu'ils n'en sont encore qu'à l'admiration.

– Et partagez-vous cet absurde préjugé de croire que l'honneur national veut que l'on haïsse aujourd'hui l'ennemi qui peut être notre ami demain ?

– La France a presque été pour moi une seconde patrie, gé-

néral, et mon ami Roland vous dira que j'aspire au moment où, de mes deux patries, celle à qui je devrai le plus sera la France.

– Ainsi, vous verriez sans répugnance la France et l'Angleterre se donner la main pour le bonheur du monde ?

– Le jour où je verrais cela serait pour moi un jour heureux.

– Et, si vous pouviez contribuer à amener ce résultat, vous y prêteriez-vous ?

– J'y exposerais ma vie.

– 648 –

– Roland m'a dit que vous étiez parent de lord Grenville.

– Je suis son neveu.

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