Alexandre Dumas - LES COMPAGNONS DE JÉHU

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On sait l'effet que produisait sur Bonaparte le son des cloches : c'était la seule musique qu'il comprît et qui lui allât au cœur ; s'il était assis lorsque la vibration se faisait entendre, d'un signe de la main il recommandait le silence et se penchait du côté du son ; s'il était en train de se promener, il s'arrêtait, inclinait la tête et écoutait : tant que la cloche tintait, il restait immobile ; le bruit éteint dans l'espace, il reprenait son travail, répondant à ceux qui le priaient d'expliquer cette singulière sympathie pour la voix de bronze :

– Cela me rappelle les premières années que j'ai passées à Brienne. J'étais heureux alors !

À l'époque où nous sommes arrivés, sa grande préoccupation était l'achat qu'il venait de faire du domaine de la Malmaison ; il allait tous les samedis soirs à cette campagne, y passait, comme un écolier en vacances, la journée du dimanche et souvent même celle du lundi. Là, le travail était négligé pour la

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promenade ; pendant cette promenade, il surveillait lui-même les embellissements qu'il faisait exécuter. Quelquefois, et dans les commencements surtout, ses promenades s'étendaient hors des limites de la maison de campagne ; les rapports de la police mirent bientôt ordre à ces excursions, qui furent supprimées complètement après la conspiration d'Aréna et l'affaire de la machine infernale.

Le revenu de la Malmaison, calculé par Bonaparte lui-même, en supposant qu'il fit vendre ses fruits et ses légumes, pouvait monter à six mille francs.

– Cela n'est pas mal, disait-il à Bourrienne ; mais, ajoutait-il avec un soupir, il faudrait avoir trente mille livres de rente en dehors pour pouvoir vivre ici.

Bonaparte mêlait une certaine poésie à son goût pour la campagne : il aimait à voir sous les allées sombres du parc se promener une femme à la taille haute et flexible ; seulement, il fallait qu'elle fût vêtue de blanc : il détestait les robes de couleur foncée, et avait en horreur les grosses femmes ; quant aux femmes enceintes, il éprouvait pour elles une telle répugnance, qu'il était bien rare qu'il les invitât à ses soirées ou à ses fêtes ; du reste, peu galant de sa nature, imposant trop pour attirer, à peine poli avec les femmes, il prenait rarement sur lui de dire, même aux plus jolies, une chose agréable ; souvent même on tressaillait, étonné des mauvais compliments qu'il faisait aux meilleures amies de Joséphine. À telle femme il avait dit : « Oh !

comme vous avez les bras rouges ! » à telle autre : « Oh ! la vilaine coiffure que vous avez là ! » à celle-ci : « Vous avez une robe bien sale, je vous l'ai déjà vue vingt fois ! » à celle-là :

« Vous devriez bien changer de couturière, car vous êtes singulièrement fagotée. »

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Un jour, il dit à la duchesse de Chevreuse, charmante blonde dont tout le monde admirait la chevelure :

– Ah ! c'est singulier, comme vous êtes rousse !

– C'est possible, répondit la duchesse ; seulement, c'est la première fois qu'un homme me le dit.

Bonaparte n'aimait pas le jeu, et, quand il jouait par hasard, c'était au vingt-et-un ; du reste, il avait cela de commun avec Henri IV, qu'il trichait ; mais, le jeu fini, il laissait tout ce qu'il avait d'or et de billets sur la table en disant :

– Vous êtes des niais ! j'ai triché pendant tout le temps que nous avons joué, et vous ne vous en êtes pas aperçus. Que ceux qui ont perdu se rattrapent.

Bonaparte, né et élevé dans la religion catholique, n'avait de préférence pour aucun dogme ; lorsqu'il rétablit l'exercice du culte, ce fut un acte politique qu'il accomplit et non un acte religieux. Il aimait cependant les causeries qui portaient sur ce sujet ; mais lui-même se traçait d'avance sa part dans la discussion en disant :

– Ma raison me tient dans l'incrédulité de beaucoup de choses ; mais les impressions de mon enfance et les inspirations de ma première jeunesse me rejettent dans l'incertitude.

Pourtant, il ne voulait pas entendre parler de matérialisme ; peu lui importait le dogme, pourvu que ce dogme reconnût un Créateur. Pendant une belle soirée de messidor, tandis que son bâtiment glissait entre le double azur de la mer et du ciel, les mathématiciens soutenaient qu'il n'y avait pas de Dieu, mais

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seulement une matière animée. Bonaparte regarda cette voûte céleste, plus brillante cent fois entre Malte et Alexandrie qu'elle ne l'est dans notre Europe, et, au moment où l'on croyait qu'il était bien loin de la conversation :

– Vous avez beau dire, s'écria-t-il en montrant les étoiles, c'est un Dieu qui a fait tout cela.

Bonaparte, très exact à payer ses dépenses particulières, l'était infiniment moins pour les dépenses publiques ; il était convaincu que, dans les marchés passés entre les ministres et les fournisseurs, si le ministre qui avait conclu le marché n'était pas dupe, l'État, en tout cas, était volé ; aussi reculait-il autant que possible l'époque du payement ; alors il n'y avait point de chicanes et de difficultés qu'il ne fit, point de mauvaises raisons qu'il ne donnât ; c'était chez lui une idée fixe, un principe inva-riable, que tout fournisseur était un fripon.

Un jour, on lui présente un homme qui avait fait une soumission et avait été accepté.

– Comment vous appelez-vous ? demanda-t-il avec sa brus-querie ordinaire.

– Vollant, citoyen premier consul.

– Beau nom de fournisseur.

– Mon nom, citoyen, s'écrie avec deux ll.

– On n'en vole que mieux, monsieur, reprit Bonaparte.

Et il lui tourna le dos.

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Bonaparte revenait rarement sur une décision arrêtée, même quand il l'avait reconnue injuste ; jamais nul ne lui entendit dire : « J'ai eu tort. » tout au contraire, son mot favori était : « Je commence toujours par croire le mal. » La maxime était plus digne de Timon que d'Auguste.

Mais, avec tout cela, on sentait que c'était chez Bonaparte plutôt un parti pris d'avoir l'air de mépriser les hommes que de les mépriser véritablement. Il n'était ni haineux ni vindicatif ; seulement, parfois croyait-il trop à la nécessité , la déesse aux coins de fer ; au reste, hors du champ de la politique, sensible, bon, accessible à la pitié, aimant les enfants, grande preuve d'un cœur doux et pitoyable, ayant dans la vie privée de l'indulgence pour les faiblesses humaines, et parfois une certaine bonhomie, celle de Henri IV jouant avec ses enfants, malgré l'arrivée de l'ambassadeur d'Espagne.

Si nous faisions ici de l'histoire, nous aurions encore bien des choses à dire de Bonaparte, sans compter – quand nous aurions fini avec Bonaparte – ce qui nous resterait à dire de Napoléon.

Mais nous écrivons une simple chronique dans laquelle Bonaparte joue son rôle ; par malheur, là où se montre Bonaparte, ne fît-il qu'apparaître, il devient, malgré le narrateur, un personnage principal.

Qu'on nous pardonne donc d'être retombé dans la digression, cet homme qui est à lui seul tout un monde, nous a, en dé-

pit de nous-même, entraîné dans son tourbillon.

Revenons à Roland et, par conséquent, à notre récit.

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XXXVII – L'AMBASSADEUR

Nous avons vu qu'en rentrant, Roland avait demandé le premier consul, et qu'on lui avait répondu que le premier consul travaillait avec le ministre de la police.

Roland était le familier de la maison ; quel que fût le fonctionnaire avec lequel travaillât Bonaparte, à son retour d'un voyage ou d'une simple course, il avait l'habitude d'entr'ouvrir la porte du cabinet et de passer la tête.

Souvent le premier consul était si occupé, qu'il ne faisait pas attention à cette tête qui passait.

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