Emile Gary - Gros-Câlin

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Gros-Câlin: краткое содержание, описание и аннотация

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— Vous crevez d’amour et au lieu de faire comme tout le monde, vous vous attaquez aux pythons et aux souris.

Il a tendu la main au-dessus de l’addition et me l’a mise sur l’épaule.

— Vous manquez de résignation chrétienne, dit-il. Il faut savoir accepter. Il y a des choses qui nous échappent et que nous ne pouvons pas comprendre, il faut savoir l’admettre. Ça s’appelle l’humilité.

Du coup, je pensai au garçon de bureau avec sympathie.

— On ne peut pas, monsieur Cousin, guérir les pythons de la répugnance qu’ils inspirent et les souris de leur fragilité. Vous souffrez d’un besoin qui est mal parti et qui va se perdre je ne sais où. Épousez une jeune femme simple et travailleuse qui vous donnera des enfants et alors, les lois de la nature, vous n’y penserez même plus, vous verrez.

— C’est une drôle de femme que vous me proposez là, lui dis-je. Je n’en veux pas du tout. Qu’est-ce que je vous dois ?

Je disais ça au garçon.

Nous nous sommes levés d’un commun accord et nous nous sommes serré la main. Il y avait là aussi des joueurs de billard mécanique.

— Mais au point de vue pratique, votre solution est toute trouvée, me dit-il. Vous avez bien une femme de ménage ? Elle viendra nourrir votre bestiau une fois par semaine, quand vous n’êtes pas là.

Il hésita un moment. Il ne voulait pas être désagréable. Mais il n’a pas pu s’empêcher, pour sortir.

— Vous savez, il y a des enfants qui crèvent de faim dans le monde, dit-il. Vous devriez y penser de temps en temps. Ça vous fera du bien.

Il m’a écrasé et il m’a laissé là sur le trottoir à côté d’un mégot. Je suis rentré chez moi, je me suis couché et j’ai regardé le plafond. J’avais tellement besoin d’une étreinte amicale que j’ai failli me pendre. Heureusement Gros-Câlin avait froid, j’avais astucieusement fermé le chauffage exprès pour ça et il est venu m’envelopper, en ronronnant de plaisir. Enfin, les pythons ne ronronnent pas, mais j’imite ça très bien pour lui permettre d’exprimer son contentement. C’est le dialogue.

Le lendemain, j’ai couru au bureau une heure plus tôt, quand ils nettoient, pour voir le garçon de bureau, simplement le voir, la tête qu’il a, le visage, ça n’arrive quand même pas tous les jours. Le préposé à l’entrée m’a dit qu’il n’était pas là, qu’il était à l’entraînement. Je n’ai pas voulu demander de quel genre d’entraînement il s’agissait, pour ne pas le savoir.

En revenant, comme d’habitude, je suis allé m’asseoir à côté d’un homme bien, qui m’inspirait confiance en moi-même. Il parut mal à l’aise, le wagon était à moitié vide et il m’a dit :

— Vous ne pourriez pas vous asseoir ailleurs, il y a pourtant de la place ?

C’est la gêne, à cause du contact humain.

Une fois, c’était même drôle, nous sommes entrés ensemble un monsieur bien et moi dans un wagon pour Vincennes complètement vide, et nous nous sommes assis l’un à côté de l’autre sur la banquette. On a tenu le coup un moment et puis on s’est levé en même temps et on est allé s’asseoir sur des banquettes séparées. C’est l’angoisse. J’ai consulté un spécialiste, le docteur Porade, qui me dit que c’était normal de se sentir seul dans une grande agglomération, lorsqu’on a dix millions de personnes qui vivent autour de vous. J’ai lu qu’à New York, il y a un service téléphonique qui vous répond lorsque vous commencez à vous demander si vous êtes là, une voix de femme qui vous parle et vous rassure et vous encourage à continuer, mais à Paris, non seulement les P & T ne vous parlent pas quand vous décrochez, mais vous n’avez même pas la tonalité. Ils vous disent la vérité ces salauds-là, comme ça, froidement, vous n’avez pas de tonalité, rien, et ils font même campagne contre les bordels, à cause de la dignité humaine, qui est apparemment une affaire de cul. C’est la politique de la grandeur qui veut ça. Je n’ai pas besoin de dire que dans mon état je n’ai pas à juger ce qui est bon ou mauvais pour la prospérité de l’avortoir, je ne me permettrais pas de critiquer nos institutions. Quand on est dedans, on ne peut pas être dehors. Je cherche simplement à donner le plus d’informations possible, en vue d’une enquête ultérieure, peut-être. Il y a toujours plus tard des savants qui s’occupent de ça, pour essayer d’expliquer comment c’est arrivé.

Je sais aussi qu’il y a un immense choix dans la nature, les fleurs, les vols d’oies sauvages, des chiens, et que lorsqu’il s’agit de quelqu’un à aimer, un malheureux python dans le grand Paris, ça n’intéresse personne.

C’est dans cet esprit que j’ai pris la décision d’entreprendre une campagne d’information, de renseigner, faire voir, me faire comprendre. Ce fut une résolution immense, qui n’a rien changé du tout, mais ce fut très important pour la résolution, qui est une grande vertu.

Un matin, donc, alors qu’il faisait particulièrement beau, dehors, j’ai pris Gros-Câlin sur mes épaules et je suis sorti dans la rue. Je me suis promené partout avec mon python, la tête haute, comme si c’était naturel.

Je peux dire que je suis arrivé à susciter de l’intérêt. Je n’ai même jamais été objet de tant d’attention. On m’entourait, on me suivait, on m’adressait la parole, on me demandait ce qu’il mangeait, s’il était venimeux, s’il mordait, s’il étranglait, enfin toutes sortes de questions amicales. Ce sont toujours les mêmes, lorsque les gens remarquent pour la première fois un python. Gros-Câlin, pendant ce temps, dormait : c’est sa façon de réagir aux émotions fortes. Parfois, bien sûr, on nous faisait des réflexions désagréables. Une femme avec poitrine, dit en élevant la voix :

— Celui-là, il cherche à se faire remarquer.

C’était vrai. Mais qu’est-ce qu’on doit faire, se noyer ?

J’ai passé depuis des journées entières à me promener dans les rues avec Gros-Câlin. Ce qui cause les préjugés, les haines, le mépris, c’est le manque de contact humain, de rapports, on se connaît pas, voilà. Je faisais en somme une tournée d’information.

Physiquement, Gros-Câlin est très beau. Il ressemble un peu à une trompe d’éléphant, c’est très amical. À première vue, évidemment, on le prend pour quelqu’un d’autre. Je pense sincèrement qu’il gagne énormément à être connu. Je répondais poliment aux questions – sauf, je dois avouer, lorsqu’on me demandait ce qu’il mange, ça me met hors de moi, on est comme on est, bon Dieu ! – mais en général j’évitais le prêchi-prêcha, pour ne pas avoir l’air de faire de la propagande. Il faut que les gens s’orientent peu à peu, apprennent à se comprendre entre eux, que ça leur vienne tout seul.

Mes promenades dans Paris avec Gros-Câlin prirent fin lorsque la police s’en mêla. Il est interdit de troubler l’ordre public en montrant des bêtes dites dangereuses dans les rues.

Mais passons à une description plus précise de l’objet de notre étude.

Le plus terrible, à cet égard, c’est le cas d’un monsieur qui habitait au 37, un retraité. On l’a brusquement vu faire une tête épouvantable et lui qui ne parlait jamais à personne, pour ne pas avoir l’air de quémander, s’était mis à expliquer à tous et chacun qu’il était désespéré parce que son chien qui l’aimait était mort. Tout le monde compatissait et puis on s’est rappelé qu’il n’avait jamais eu de chien. Mais il vieillissait et il avait voulu se donner l’impression qu’il avait tout de même eu et perdu quelqu’un, dans sa vie. On l’a laissé dire, après tout, c’était égal, et il est mort comme ça, de chagrin, heureux, parce qu’il avait quand même eu et perdu quelqu’un.

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