Emile Gary - Gros-Câlin

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Gros-Câlin: краткое содержание, описание и аннотация

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J’y suis donc arrivé sain et sauf.

Le Palais de la Découverte était entouré de cordons de police mais ils laissaient passer tout le monde, pourvu qu’on fût séparés. Ils étaient là dans un but de séparation et de prévention, pour qu’il ne se passe surtout rien. Il y avait des ambulances mais il n’y avait pas de médecins visibles aux issues éventuelles, car dans son communiqué prénatal au sujet des avortoirs, l’Ordre des Médecins avait stipulé le souhait qu’il n’y eût pas de médecins voués à des tâches pareilles, pour cause d’élévation et de dignité. Je ne saurais dire ici faute de mieux dans quel état j’étais présent, avec peur d’identification et faux prétexte, mais que ma faiblesse n’eut aucune peine à me surmonter et elle fit même preuve d’une témérité extraordinaire chez cette personne. Les policiers ne me prêtaient pas la moindre attention, comme s’ils m’avaient reconnu d’après les albums illustrés chez les libraires sur les espèces en voie de disparition. Ils savaient bien en vertu de tous mes accords antérieurs, que j’étais en voie de disparition pour cause d’environnement et qu’il n’y avait pas lieu de me craindre. Seulement, ce qui s’est passé, c’est que l’état de faiblesse dans lequel je me trouvais me mit brusquement dans l’impossibilité de lutter contre J. M. et P. B., malgré l’état initial auquel je les avais prudemment réduits. La vérité est qu’il n’est pas humainement possible de cacher en soi à la fois un python de deux mètres vingt et Jean Moulin et Pierre Brossolette, car un tel conflit intérieur risque à tout moment d’éclater au su et au vu avec déflagration et autobus au sens brûlé de ce terme, si bien qu’il ne peut plus être question de protection de la nature ni même de nature tout court et sans têtes d’habitants avec des cris défiant toute concurrence. C’est ce qui arriva, justement, dans mon cas présent.

Je ne sais par quel miracle personne ne remarqua rien. Peut-être par habitude de personne, par habitude de l’habitude, avec perpétuation.

Il avait pourtant suffi d’un moment de conscience pour voir Jean Moulin et Pierre Brossolette qui étaient sortis de la clandestinité pour aider un python de deux mètres vingt à monter les marches du Palais de la Découverte.

Ils me tenaient de deux côtés, sans répulsion et je dirais même fraternellement, et le malheureux Gros-Câlin, car c’était lui, faisait des efforts surhumains pour se tenir debout et droit sur son trognon et pour monter les marches dans un élan prodigieux contre nature.

J’en éprouvai un tel saisissement que je faillis manquer de faiblesse en moi-même, malgré l’aide intérieure qui me venait ainsi.

Jean Moulin portait un pardessus noir, un chapeau gris avec foulard gris autour du cou en novembre dans le chagrin et la pitié et Pierre Brossolette était tête nue et plus mince. Gros-Câlin était plus grand que l’un comme l’autre mais ce n’était pas lui qui les forçait à descendre, c’étaient eux qui l’aidaient à monter verticalement les marches en sautillant sur son moignon faute de lois de la nature.

Je ne sais vraiment pas comment je suis arrivé à les monter ces marches, et au vu et au su. C’était peut-être le plus grand effort de mon espèce.

Mais je l’ai fait, en sautillant sur mon trognon, soutenu par ma volonté d’accéder à l’erreur humaine et aidé par les deux ci-devant avec au-delà dans ce monde, et je me suis trouvé à l’intérieur et avec eux, c’est à dire dehors, dans toute la nouvelle acception de ce terme.

J’étais sorti.

Je ne voyais plus rien.

J’avais peur.

J’étais aveuglé par les hurlements des projecteurs.

Je ne voyais même plus Jean Moulin et Pierre Brossolette.

Je me tenais tout seul debout sur mon trognon.

Je tenais debout tout seul sur mon moignon parce que j’avais de qui tenir.

J’étais entouré d’initiales et d’initiaux.

Il y eut un prodigieux hurlement, avec fête. Ils remplissaient toute la salle, avec des visages et des mains.

— Gros-Câlin ! Gros-Câlin !

— ? ! ! ? !…

— Gros-Câlin avec nous !

— ? !…

Je faiblissais à vue d’œil avec fragilité, féminité et tendresse, non sans prétention, comme si j’avais déjà droit à l’erreur humaine.

— Gros-Câlin dis-nous…

— ?

Avec un étonnement sans bornes.

Je m’aperçus alors qu’ils m’avaient placé sur l’estrade, devant le micro, avant de rentrer à l’intérieur. J’ai eu une frousse absolument épouvantable et je me mis à gueuler :

— J. M. ! J. C. ! P. B. ! A. C. !

J’ai gueulé tout l’alphabet, de A à Z sans manquer une goutte de sang.

Je me sentis un peu mieux, car c’est tout de même rassurant que l’ABC, ça existe.

La première chose que je dirais dans cette situation est que je tenais debout.

Incontestablement.

Je tenais debout sur mon trognon mais déjà la tête haute.

Je dirais ensuite à titre exemplaire que ma faiblesse ne faisait qu’augmenter et avec une telle tendresse à l’appui que je me suis senti comme entouré d’un sourire d’une radieuse féminité.

— Gros-Câlin ! Gros-Câlin !

Ce n’était pas dit avec écailles et péjoration, mais avec amour. Je suis ici le plus grand connaisseur connu de l’amour à cause de l’absence prolongée.

Je sais ce que c’est, quand ce n’est pas là.

C’était là.

Je n’ai jamais vu autant de mains tendues de ma vie et ce n’étaient pas celles que l’on porte sur soi d’habitude pseudo-pseudo avec gant à l’appui. C’étaient de vraies mains à tous poings de vue et à tous égards, avec aide et assistance aux noyés. J’en avais moi-même des mains qui me venaient et ma faiblesse en prenait des proportions triomphales.

Je tenais d’ailleurs toujours debout sur mon trognon et ce n’est pas peu dire.

Je m’étais déroulé sur toute ma longueur sans crainte de visibilité et de retour d’office au Jardin des Plantes en vue de réadaptation.

Je dois d’ailleurs ici faire un aveu.

Je dois enfin tout dire.

Je n’ai pas deux mètres vingt.

Je n’ai qu’un mètre soixante huit.

Je ne suis pas loin de là le plus beau python de Paris.

Il y en a partout qui me battent sur toute la longueur.

Mais ils se terrent dans leurs habitats enroulés sur eux-mêmes en vue de sécurité et de bonne continuation.

Je suis un Gros-Câlin moyen comme tout le monde.

Je leur ai dit cela en pleurant.

— Comme tout le monde ! Je suis différent, comme tout le monde !

— Vive Gros-Câlin ! Vive Gros-Câlin !

J’ai voulu chanter. Je ne pouvais pas parler avec un bouchon de quinze kilomètres. J’ai voulu chanter.

Boum ! Mon petit cœur fait boum !

Ça a fait pop. Ça a fait pop ! comme si le bouchon avait sauté tout seul.

Le garçon était là de mes yeux au premier rang libéré faute de preuves. Et j’ai vu l’Assistant qui me faisait signe de vie.

— Boum ! Boum ! Avec des produits de première nécessité !

Je faiblissais tellement que ma voix faisait l’effet du tonnerre.

Ils étaient tous debout.

J’ai voulu aussi me mettre debout mais j’étais déjà sans savoir faute d’habitude.

— Je suis différent comme tout le monde ! hurlai-je.

— Parle ! Parle !

— J’exige sur toute la ligne !

— Vas-y, n’aie pas peur !

— C’est la faiblesse qui s’éveille !

Je n’avais même pas honte de mes larmes, à cause de la rosée de l’aube. Seulement je n’avais plus assez de gorge pour les avaler, car j’avalais depuis que j’avais gorge.

J’ai eu alors le mot de la fin.

— À bas l’existoir ! murmurai-je et le murmure c’est peut-être ce qu’il y a de plus fort.

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