Emile Gary - Gros-Câlin
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- Название:Gros-Câlin
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- Издательство:Mercure de France & Atelier Panik éd. numérique
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- Год:2013
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Ne pas avouer. Présenter un aspect humain, rassurant, inaperçu. Bouffer de la merde s’il le faut. S’ils me découvrent à l’intérieur, c’est la tombe de Jan Palach, à des cris défiant toute concurrence.
Ne pas avouer. Pierre Brossolette s’est jeté du cinquième étage pour ne pas avouer son caractère humain. Et l’autre – ne pas prononcer le nom, pour ne pas se trahir – s’est jeté du cinquième étage. Ils n’ont pas avoué, plutôt que de bouffer de la merde. Gabriel Péri s’est fait fusiller avant la lettre. Mettre un gros manteau et un foulard quand l’esprit souffle. Se fier à la lettre, laisser l’esprit souffler, il en a bien besoin. Bouffer des rats à tous les repas pour offrir les garanties nécessaires.
Je rampai sur la moquette d’un air rassurant. Je lâchai parfois un petit pet pour la bassesse nécessaire.
— Je mange des souris, des rats, des cochons d’Inde, avec niveau de vie, déclarai-je. Je me nourris normalement.
— Bien sûr, bien sûr. Vous vivez seul, ici ?
Aha ! pensai-je. Un piège.
— C’est monsieur Cousin qui s’occupait de moi, dis-je. Mais je l’ai donné au jardin zoologique.
— Ah bon, ah bon, je vois, dit le jeune homme amicalement et il avait vraiment l’air sympathisant.
— Au jardin des plantes, plus exactement, me rectifiai-je, soucieux comme toujours. Au jardin des plantes, je rectifie pour la lucidité. La lucidité, monsieur, ça fait vraiment le poids.
— Oui, parfois même ça fait tellement le poids que ça écrase, dit-il en souriant avec je ne sais pourquoi de la prestance dans son piège. Dans son regard, je veux dire.
— Il vivait avec un python mais il l’a donné au Jardin d’Acclimatation, l’autre jour… Je l’aurais tuée. Oui, je l’aurais.
— Elle ment, me bornai-je.
— J’ai compris, j’ai compris, dit le jeune homme. Elle veut dire que vous viviez avec un monsieur Cousin et que vous l’avez donné au Jardin d’Acclimatation. C’était quand ?
— Je ne sais pas, dit M me Niatte. Ce sont les locataires du troisième qui viennent de me l’apprendre, car je l’ai trouvé… Oh mon Dieu ! Pauvre monsieur Cousin ! Il n’aurait pas fait de mal à une mouche…
— Je me suis séparé de Cousin mercredi dernier pour raisons de famille, dis-je sèchement.
— Il y tenait énormément, dit M me Niatte en essuyant les larmes. Moi, je n’ai jamais compris comment on peut aimer un python mais…
Le jeune homme en blouse blanche me regardait avec génération. À vingt-cinq ans, chez eux, il y a génération. Ils ne sont plus les mêmes. Il faut être patient, avec eux, leur donner du temps. Ils n’ont pas encore eu le temps de bien se nourrir.
Ce jeune homme me paraissait bien. Il n’avait rien de particulier, mais il en avait moins que les autres. J’ai eu un moment d’espoir sans aucune raison par définition du terme. Je m’attache très facilement. Il m’est arrivé de m’accrocher à un regard pendant des jours et des jours. C’est presque toujours un regard de femme, à cause de la féminité. Je pense d’ailleurs que tout devrait être au féminin et dès le lever du soleil.
— La séparation a dû être très très pénible, n’est-ce pas ? demanda le jeune homme.
— Elle a été très pénible pour Cousin, je peux vous l’assurer, l’informai-je.
J’ajoutai modestement mais non sans fierté :
— Il m’aime.
— Eh bien, c’est pour cela que je suis ici, dit-il. Je suis assistant au Jardin d’Acclimatation. Cousin se sent terriblement seul. Il dépérit. C’est affectif. Il a besoin de vous. Il est encore en état de choc, sous l’effet de la séparation. C’est un être ultra-sensible, qui n’a pas réussi à s’acclimater. Il vous réclame.
Mon cœur faillit s’arrêter. Je parle au figuré, comme l’organe. J’ai même eu une espèce d’espoir au côté gauche, là, sous les côtes.
— Je pense que vous devriez venir avec nous et passer quelque temps auprès de monsieur Cousin au Jardin d’Acclimatation. Il fait une dépression nerveuse. Lorsqu’on est brutalement séparé d’un être cher, on se sent très seul.
— Évidemment, dis-je. Ils sont dix millions, sans compter les autobus. Ça réduit. C’est la carte perforée, avec programmation et déperdition et des bouchons de quinze kilomètres à hauteur de Juvisy dans la gorge. Je ne sais pas si vous êtes au courant du foutre, de l’Ordre des Médecins avec droit sacré à la vie par voies urinaires et cheptelisation avec vaches françaises et banques de sperme pour l’expansion, mais la quantité d’hommes sans provision qui ont été émis et qui sont en circulation sans aucune chance d’être honorés, est effrayante. Je vous parle en connaissance de cause, je suis statistique. J’ai confié Cousin au Jardin d’Acclimatation dans ce but. Il est très difficile de détonner. J’espère qu’avec peu à peu et petit à petit il s’adaptera. Il faut des mesures. Je vous félicite. Les Jardins d’Acclimatation c’est très important, à cause de l’environnement. Il faut s’adapter. Il convient de prendre la couleur du milieu ambiant par mimétisme pour la protection par camouflage. Personnellement, je suis prêt à bouffer de la merde, je ne me prétends pas, je vous fais simplement remarquer qu’on ne nous a pas encore donné d’uniformes. Je suis antifascistes, car il faut que la police serve à quelque chose, ça ne se remplace pas par tout le monde du jour au lendemain. Je pourrais également vous parler d’autre chose, monsieur, mais c’est prohibitif, en raison de son absence. Mais permettez moi de vous dire que je ne vois pas du tout pourquoi vous avez amené des flics, car je suis pour. Je suis pour l’ordre des choses avec lois de la nature. D’ailleurs…
J’ai couru vite bouffer une souris pendant que M me Niatte redoublait de sanglots, car elle sentait bien, la salope, que je leur échappais et que j’allais réussir à garder les deux suspects dans mon fort intérieur, avec avenir.
— … Voilà… Je me mets en règle. D’ailleurs, ce garçon de bureau, je ne veux pas le savoir. Je ne le connais pas. Il y a des lois contre lui, qu’on les applique. Je n’y suis pour rien. On n’a aucun rapport. Il n’existerait pas que ça ne m’étonnerait qu’à moitié ou même à un cinquième, car il n’y a que des rondelles qui existent, à cause de la mutilation des saucissons bien ficelés pour être débités au détail. Je déclare solennellement sous la loi que je suis sous tous rapports et comme on l’exige. Je l’ai prouvé en donnant Cousin au Jardin d’Acclimatation. Il faut qu’il s’adapte sans détour car il est en pure perte. Il ne faut surtout pas que ça détonne avec des produits de première nécessité à domicile. Je suis pour la fraternité et à tout égard car il est urgent de mélanger les torchons et les serviettes.
J’étais tellement convaincu que j’avais des larmes. L’Assistant battait du pied la mesure.
— Il a besoin de votre soutien moral, dit-il. Il a un peu perdu contact, comme souvent lorsqu’on perd brutalement un être cher. Vous y serez très bien. C’est chauffé. Il ne peut pas vivre sans vous, monsieur Cousin.
Je louchai vers les deux policiers. Mais ils voyaient bien que j’étais en règle. Je bouffais des souris, je ne prétendais pas. La seule chose qui paraissait les inquiéter un peu, c’était que je courais me laver le cul, tout le temps. Même l’Assistant était un peu surpris. M me Niatte levait les yeux au ciel et ils me suivaient dans la salle de bains pendant que je m’asseyais sur le bidet. Mais à part ça, ils étaient bien. Ils m’ont permis d’emporter quelques amis, la montre, le tube dentifrice avec une petite tête bleue, un parapluie cassé dont personne n’aurait voulu et qui n’existait que pour moi, mais ils ont fait des difficultés quand j’ai essayé de traîner dehors l’armoire. Je m’attache très facilement. J’ai essayé aussi de prendre le bidet, pour des raisons sentimentales, mais il était déjà attaché. Ils m’ont dit qu’il y en avait un là-bas. Possible, mais ce n’est pas la même chose, quand vous aimez une femme, vous ne pouvez pas la remplacer comme ça par une autre. J’étais résolu à demeurer fidèle à M lle Dreyfus. Il y a des gens avec indifférence qui éprouvent toujours les mêmes sentiments quel que soit le bidet, mais je suis un rêveur ce qui fait que pour moi tous les bidets ne sont pas pareils.
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