Emile Gary - Gros-Câlin
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- Название:Gros-Câlin
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- Издательство:Mercure de France & Atelier Panik éd. numérique
- Жанр:
- Год:2013
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— Qu’est-ce que c’est que ça ? que j’ai demandé.
— Votre petit déjeuner.
Je me suis foutu dans une rogne de voie publique.
— Non mais ça ne va pas, dites donc ! Vous êtes tombée sur la tête ?
J’ai hurlé, j’ai gueulé qu’on m’insultait, que j’avais ma dignité et la sécurité sociale et que c’était ignoble d’insulter ainsi la personne humaine.
— Si c’est pour ça que nos pères se sont fait fusiller par les allemands, ah merde !
Je savais bien que c’était pour ça mais eux ils ne savaient pas. Ils risquaient même plus de l’apprendre.
J’ai exigé le Directeur et tout. Ils sont allés chercher l’Assistant. Ça m’a calmé un peu parce que ce mec là c’est un vrai garçon de bureau et avec génération, vingt cinq vingt six ans, je m’en méfie comme de la peste. J’ai dû même gueuler encore plus fort pour me donner du courage. J’ai parlé de procédés, de pays civilisés, de traitement infligé.
J’avais une peur bleue.
L’Assistant me regardait amicalement de ses vingt cinq ans. C’était clair et évident et cousu de fil blanc et je dirais même qu’il souriait non sans amitié, à cause de la compréhension, partout, comme toujours. Il savait, ce salaud-là, je vous jure qu’il savait. J’avais même l’impression qu’il ressemblait au garçon de bureau mais c’était seulement l’angoisse.
Je me suis tu, finalement. Je lui ai lancé un appel des phares et il a fait un signe de tête rassurant. Il savait, il connaissait le truc. Peut-être même qu’il le pratiquait lui-même. C’était peut-être un type qui se cachait, en vue d’usage futur.
J’ai fait des gestes, pour faire l’organe, comme la fonction du même nom. Des bras, des jambes. J’étais prêt à faire l’homme, des pieds à la tête. Train train et pseudo pseudo. Le tout, c’est de ne pas déranger. Bien sûr, il n’y avait que des moignons et des trognons, à cause de la mutilation prénatale, mais ils savaient ne pas voir, pour la vie en société avec bonne vie et mœurs. Ils savaient ne pas y regarder, du tact au tact.
— C’est parfait monsieur Gros-Câlin, me dit l’Assistant et il me cligna de l’œil, je le jure.
J’ai saisi la perche au vol.
— Je m’appelle Cousin, Pierre, lui dis-je. Gros-Câlin c’était un python que j’avais chez moi pour l’observer dans un but instructif. Je l’ai donné au Jardin des plantes.
Il y eut sur son visage à la fois du sourire et de la tristesse car on ne sait jamais où ça commence et où ça finit.
— Mais bien sûr, nous nous comprenons parfaitement monsieur Cousin, dit-il. Je pense que les autorités responsables de votre retour dans la nature… enfin, je veux dire, à la vie normale…
Il me regarda mais je n’ai pas relevé sans frémir.
— … votre retour à la vie normale, vont vous garder ici en observation encore quelques jours, après quoi si votre état d’esprit… votre amélioration, pardon, se confirme, vous pourrez rentrer chez vous tranquillement et reprendre vos occupations…
Il gardait les mains dans les poches et me regardait avec beaucoup d’expression et de sympathie.
Je me taisais. Je serrais les fesses, j’avais peur de me trahir par la parole comme c’est toujours le cas. Je n’étais pas encore en possession de tous leurs moyens.
— Vous avez de l’appétit ? me demanda l’un ou l’autre.
— La viande n’est pas assez cuite, dis-je.
Un des étudiants en réadaptation – il y en avait tout un groupe qui était entré pour voir ma guérison – s’approcha de moi et entrouvrit ma veste de pyjama et toucha ma peau.
J’ouvris la bouche pour lui dire « ça ne se voit pas de l’extérieur » mais l’Assistant m’a foutu un regard et je me suis arrêté à temps. Je n’avais rien à craindre de ce côté, les écailles sont à l’intérieur et pas à l’œil nu. J’observais l’étudiant avec bienveillance. Je n’étais pas de la dernière pluie. Et il me vient à l’idée que c’était peut-être lui, qui parlait l’autre jour derrière la porte avec le couloir. J’ai fermé un œil à demi pour la ruse.
— On dit prolégomènes, du grec, et pas prologues aux men, de rien du tout, l’informai-je. Je vous ai entendu prononcer, l’autre jour. Vous avez intérêt à vous rééquiper de dictionnaire. Cela veut dire « notions préliminaires » ? Hein ?
Je n’étais pas peu fier.
Il referma mon pyjama. Il n’y avait pas d’écailles. Il n’y avait pas python. Il y avait peau d’homme.
Il y avait clandestinité.
Le docteur à lunettes entra et fut informé. Il s’assit près de moi et prit ma tension.
— Normale, dit-il.
J’ai avalé ma salive terrifié mais j’ai souri bravement.
Merde alors. J’ai eu un moment de panique avec sonnerie d’alarme. Mais il n’y avait pas de quoi. C’était peut-être seulement la tension qui était normale. Il y avait encore de l’espoir.
Je cherchai le regard du garçon de bureau. Ce n’était pas le garçon de bureau, bien sûr, c’était un autre, et il n’était pas à main armée, mais c’était la même bande.
Il voyait, j’en étais sûr, malgré sa fonction d’Assistant.
Il voyait bien que j’étais caché à l’intérieur, roulé en boule, avec toutes nos écailles, absolument épouvanté, à cause de l’environnement.
Il se taisait. Il m’a même tourné le dos, par sympathie.
Le docteur m’observait avec pénétration.
Qu’est-ce qu’il attendait, ce salaud-là, que je bouffe de la merde pour lui prouver mon caractère humain ?
J’ai joué le grand jeu.
— Écoutez, docteur, je ne peux pas rester ici indéfiniment. Je ne peux pas me permettre de quitter mon travail et de payer les frais…
— La sécurité sociale vous remboursera, soyez tranquille. C’est prévu pour ça. La sécurité sociale n’est pas faite pour les chiens… pour les pythons, je veux dire !
— Ha, ha, ha ! je pouffai de bon cœur.
C’était le moment de rire. Pas trop pour que ça ne fasse pas nerveux.
— Je sais que j’ai fait une dépression nerveuse dis je, mais…
Là, j’ai pris un risque énorme. Mais c’est parfois indispensable, dans la clandestinité, justement, pour convaincre, passer vraiment l’examen inaperçu. Il fallait leur montrer que j’avais de saines inquiétudes, que je voulais être avec eux du bon côté.
— Mais je ne suis pas schizophrène, au moins ? demandais je.
Ça c’était quelqu’un !
L’Assistant se tourna vers moi brusquement et me regarda avec admiration. Je sentis qu’il trouvait ça très très fort. Un vrai stratagemme.
Le vétérinaire – je sais, je sais, mais il n’y a que le résultat qui compte – se tourna vers les étudiants à travers ses lunettes. Il parut récompensé de ses efforts. Il me rassura tout de suite.
— Mais non, vous avez craqué, tout simplement. Dans une société très évoluée, très complexe, très exigeante comme la nôtre, il y a des moments où l’on perd ses facultés d’adaptation, où l’on n’arrive plus à suivre, à s’insérer, à s’ajuster… La machine s’essouffle, grince, se détraque…
J’ai failli gueuler quelle machine mais c’était au figuré. Ouf, j’ai failli faire une erreur humaine.
— … refuse de fonctionner…
J’avais une envie de courir me laver le cul mais ce n’était pas le moment de leur parler de ma vie sentimentale.
Le vétérinaire à lunettes comme le collègue du même nom se croisa les bras sur la poitrine, grave. C’était Napoléon qui avait passé toute sa vie à se vaincre et qui y était parvenu, recueillant les honneurs.
— C’est une question de comportement social. Un homme normal est un homme qui n’inquiète pas par son comportement. La société n’en demande pas davantage car elle est libérale.
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